Très bonne surprise pour Nicolas Sarkozy qui ne pensait surement pas faire une telle majorité autour des mesures sécuritaires annoncées ces dernières semaines. Que ce soient celles annoncées à Grenoble par le président contre ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre, celles présentées par Brice Hortefeux sur les camps de Roms ou suggérées par le député UMP Éric Ciotti contre les parents de mineurs délinquants: les Français les soutiennent, et dans une proportion très large, selon un sondage Ifop publié par le quotidien « Le Figaro » du 5 août.
· La plus populaire, le contrôle des délinquants multirécidivistes par bracelet électronique plusieurs années après qu'ils ont purgé leur peine, recueille 89% d'avis favorables.
· Le retrait de la nationalité française aux ressortissants d’origine étrangère coupables de polygamie ou d’incitation à l’excision recueille 80 % d’avis favorables,
· L’instauration d’une peine incompressible de 30 ans de prison pour les assassins de policiers ou de gendarmes recueille également 80 % d’avis favorables,
· Le démantèlement des camps illégaux de roms est une mesure approuvée par 79 % des français,
· Le retrait de la nationalité française pour les délinquants d’origine étrangère en cas d’atteinte à la vie d’un policier ou d’un gendarme est une mesure approuvée par 70 % des personnes interrogées,
· La mise en place de 60 000 caméras de vidéo surveillance d’ici à 2012 recueille 67 % d’avis favorables
· Dernière du palmarès, la condamnation à deux ans de prison des parents de mineurs délinquants qui ne respecteraient pas les injonctions de la justice est tout de même approuvée par 55% des personnes interrogées.
Des résultats jugés «spectaculaires» par Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l'Ifop, qui voit dans cette enquête la confirmation de ce qu'il pressentait : «L'affaire Bettencourt a occupé une place très importante dans les médias, mais l'opinion, elle, a davantage été marquée par les violences des dernières semaines.» Selon lui, ces taux d'adhésion élevés prouvent que «les attentes, voire les inquiétudes des Français face à l'insécurité ne datent pas d'hier, même si elles sont montées en puissance à la faveur des faits divers qui ont récemment défrayé la chronique». «Il y a peut-être du vrai dans la thèse du PS quand il accuse Nicolas Sarkozy de se servir de l'insécurité pour faire oublier Woerth, ajoute-t-il, mais ont ne peut pas nier que la demande de sécurité est forte chez tous les Français, et pas seulement chez ceux qui votent Le Pen.»
Jérôme Fourquet remarque que «Nicolas Sarkozy a beau multiplier les annonces tonitruantes sur un terrain qu'il a déjà archi-labouré, ça marche toujours». Il pense même que le président dispose «encore d'une marge de manœuvre» pour durcir son discours, tant les résultats du sondage sont «en rupture avec les idées jusqu'il y a peu dominantes dans l'opinion».
Le PS n’a aucune contre-proposition
De fait, qui aurait cru que 62% des électeurs de gauche approuveraient qu'on retire leur nationalité française à des ressortissants d'origine étrangère coupables de polygamie ou d'excision? Ou que 50% des mêmes soient pour la déchéance des délinquants d'origine étrangère qui attenteraient à la vie d'un policier ou d'un gendarme?
Cette évolution n'a pas dû échapper au PS. Comment expliquer, sinon, que Martine Aubry se soit contentée de cosigner avec des experts socialistes de l'insécurité un communiqué certes solennel pour condamner les annonces présidentielles, mais d'où il ressort que la gauche n'a pas de contre-propositions? Car si la première secrétaire proclame avec superbe: «Pour avoir des résultats en matière d'insécurité, nous connaissons les solutions», le PS ne fera connaître qu'en octobre «quelques-unes» de ses idées. Et encore, il a accéléré le rythme, puisque initialement, les socialistes avaient prévu d'attendre décembre ou janvier pour consacrer un de leurs forums à l'insécurité. C’est une stratégie pour le moins curieuse que le parti Socialiste avait d’ailleurs déjà utilisé dans le débat sur les retraites. Martine Aubry avait alors déclaré très sérieusement qu’elle avait les solutions mais qu’elle se garderait bien de les dévoiler trop vite de crainte qu’on lui pique ses bonnes idées !..
«On comprend pourquoi le PS refuse d'aller sur le terrain que Nicolas Sarkozy a choisi et où il a tenté de les entraîner», remarque Jérôme Fourquet. Les dirigeants socialistes, dépassés par leurs troupes, n'ont toujours pas fait leur révolution culturelle, huit ans après l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle. Mais le président n'a pas pour autant gagné la partie. Si les résultats ne suivent pas, la déception sera à la mesure de l'espoir suscité par ses annonces.
Source :leFigaro.fr 05-08-2010
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