Au lendemain du déplacement chez Benoît XVI, Laurent Fabius estime que même un signe de croix n’exonère pas le chef de l’Etat de sa "faute" sur les Roms. Quant à la prière pour la France et au « Notre Père » dans la basilique Saint Pierre, du jamais vu sous la Vème République, ils ont déclenché une belle polémique !..
Nicolas Sarkozy en a-t-il trop fait au Vatican? Au lendemain de sa deuxième visite chez le pape, la gauche est montée au créneau. Laurent Fabius a demandé hier au Président de "ne pas prendre les catholiques pour des sots". L’ancien Premier ministre socialiste a estimé que la visite du chef de l’Etat au Vatican ne ferait pas oublier "la faute" commise vis-à-vis des Roms. "Ce n’est pas n’importe quel signe de croix, même effectué au Vatican, même télévisé, qui fera oublier cette faute morale", a dénoncé le député socialiste. Tandis que Ségolène Royal a raillé la "diplomatie erratique et sans grandeur" de Sarkozy en évitant de critiquer directement la visite au Vatican.
La polémique sur les signes de croix accomplis par le Président, lors de la prière pour la France à la basilique Saint-Pierre, ne devrait pas retomber. A l’Elysée, on préfère ignorer les attaques du PS. On n’est pas mécontent de voir la polémique se déplacer des Roms vers les signes de croix du chef de l’Etat…
"Des signaux d’apaisement"
Nicolas Sarkozy est rentré "ravi" de son voyage au Vatican. Dans l’avion de retour, il a montré à ses invités le chapelet que lui a offert Benoît XVI. "Voilà ce que le Saint- Père m’a donné pour mon petit fils. C’est un beau souvenir." Très détendu, le chef de l’Etat a ensuite fêté les 71 ans de Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille, qui l’accompagnait vendredi. "J’ai rarement vu le Président aussi décontracté", raconte Jacques Remiller, député de l’Isère et président du groupe France-Vatican à l’Assemblée. "Je pense que Nicolas Sarkozy a bien fait d’envoyer des signaux d’apaisement à notre électorat catholique. Aujourd’hui, tout le monde m’a félicité chez moi à Vienne", poursuit l’élu UMP qui s’inquiétait comme d’autres de voir ce socle électoral bouder le Président. Il n’est pas certain que cela suffise à recoller les morceaux avec les catholiques pratiquants. Mais ce voyage était nécessaire.
De l’avis des membres de la délégation qui accompagnaient Nicolas Sarkozy, le Président a fait un "sans-faute". Nicolas Sarkozy n’a en revanche pas révélé le contenu de son entretien avec le pape. "Il nous a juste dit avoir parlé des orientations du prochain G20, de la place des chrétiens d’Orient", raconte un des invités. Bref, Sarkozy et le souverain pontife auraient parlé de tout sauf des… Roms.
Un "Notre-Père", du jamais-vu sous la Ve République
L’Elysée ne se formalise pas. Plus que les questions diplomatiques, le déplacement avait d’abord des visées de politique intérieure. Du voyage, il restera d’abord des images. Celles d’un Sarkozy s’affichant au côté d’un pape souriant. Celles de deux hommes s’échangeant des cadeaux: les Mémoires d’outre-tombe et le Génie du christianisme de Chateaubriand (qui fut ambassadeur au Saint-Siège) offerts par Sarkozy contre faïence et gravure de la place Saint-Pierre côté pape. On retiendra enfin celle d’un Président recueilli se signant à quatre reprises dans la basilique papale et récitant un "Notre- Père". Du jamais-vu sous la Ve République. Cela n’a pas empêché le cardinal Jean-Louis Tauran de mettre en garde les "dirigeants" en citant une pensée de Blaise Pascal: "Le propre de la puissance est de protéger."
Les membres de la délégation présidentielle n’ont pas ménagé leur soutien à Benoît XVI. Son conseiller Patrick Buisson a confié à l’oreille du pape lors de sa présentation: "Je voudrais vous dire, Saint-Père, la ferveur que suscite en France votre pontificat." Jean- Claude Gaudin est resté plus sobre: "L’Eglise va très bien à Marseille!" Benoît XVI lui a répondu en retour: "Grâce à Dieu!"
Source : lejdd.fr 10-10-2010
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