On attendait depuis plusieurs semaines les revendications des preneurs d’otages au Niger. Elles sont arrivées ce lundi 11 octobre par l’intermédiaire de la chaîne de télévision El-Arabiya : en échange des cinq otages français, enlevés le 16 septembre sur le site d'Areva au Niger, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a réclamé l'abrogation de la loi sur l'interdiction de la burqa dans les lieux publics français. Une rançon de sept millions d'euros et la libération de plusieurs activistes complètent cette demande.
Dimanche, un intermédiaire nigérien qui a vu les cinq otages français, enlevés le 16 septembre sur le site Areva d'Arlit, au Niger, confiait aux médias que les ravisseurs étaient sur le point de transmettre leurs conditions. Lundi matin, c'est la chaîne Al-Arabiya qui a dévoilé le communiqué d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont l'une des factions est responsable du rapt. La revendication est claire: l'organisation terroriste demande l'abrogation de la loi française qui interdit le port du voile intégral dans les lieux publics.
La demande d'Al-Qaïda concorde avec la fin du processus législatif pour annoncer sa demande: le texte sur la burqa n'a en effet été validé que jeudi 7 octbre dernier par le Conseil constitutionnel. Examiné en urgence, le projet de loi avait été adopté successivement par l'Assemblée nationale avant l'été puis au Sénat à la rentrée. La semaine dernière, les Sages n'avaient relevé qu'une contradiction constitutionnelle: le voile intégral pourra se porter dans les lieux de culte publics. Le gouvernement doit désormais rédiger les décrets d'application et les publier au Journal officiel. La loi devrait entrer en vigueur en janvier 2011.
Vives inquiétudes pour la santé de la française.
Aqmi reste ouverte à la négociation. Deux autres demandes, plus réalistes, ont été dévoilées lundi : les terroristes réclament la libération de plusieurs activistes, détenus dans les prisons des pays africains du Sahel, ainsi qu'une rançon de sept millions d'euros. Mais les premiers contacts entre Aqmi et des chefs locaux au Mali ne sont pas "encourageants" en raison de la nature de ces exigences, selon Al-Arabiya. De son côté, Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, et les services du Quai d’Orsay ne souhaitent pas commenter dans l’immédiat les revendications de l'Aqmi.
L'urgence demeure pourtant. Le sort de la Française retenue en otage inquiète Paris, Niamey et Bamako. Atteinte d'un cancer, Françoise Larribe, enlevé avec son époux, a besoin de traitements médicaux urgents, sa dernière chimiothérapie remontant à début septembre. "L'otage française est malade et ne peut plus rester longtemps sans soins", a ainsi déclaré dimanche l'intermédiaire nigérien qui est entré en contact avec les ravisseurs. Une situation qui n'est pas sans rappeler celle, au printemps, de Michel Germaneau. Cardiaque, l'otage français exécuté le 22 juillet n'a pas eu accès aux soins nécessaires dans les derniers jours de sa vie.
Source : lejdd.fr 11-10-2010
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