Lundi 17 octobre dernier, on apprenait que l'agence de notation Moody's surveillait de près la France. Ce qui veut dire en clair, pour les experts en décodage, que la note de solvabilité de la France, actuellement au plus haut « AAA » pourrait être abaissée si, par exemple, la croissance continuait à se faire attendre.. Mardi 18 octobre au soir, c'est pourtant l'Espagne qui a été sanctionné. L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé sa note de solvabilité de deux crans, et en indiquant que celle-ci risquait d'être abaissée encore à moyen terme.

 La notation souveraine espagnole, qui mesure la solidité financière du pays, a perdu de la hauteur mardi soir, quand Moody's l'a abaissée de deux crans, pour la porter de "Aa2" à "A1". Pour ceux qui jugent que l'échelle utilisée par les agences concurrentes Fitch et Standard & Poor's est plus simple, cela correspondrait chez elles à un passage de "AA" à "A". Actuellement, Fitch et S&P notent l'Espagne "AA-", soit un cran au-dessus de leur homologue. Les notes continuent à afficher une perspective négative, mais la décision prise cette nuit clôt la procédure de surveillance négative initiée par Moody's le 29 juillet dernier.

Le bureau d'études a opté pour une dégradation de deux crans car le pays reste vulnérable aux remous du marché du fait de la persistance de la crise de la dette. En outre, les perspectives déjà modestes de l'économie espagnole en terme de croissance se sont détériorées du fait de projections de croissance mondiale dégradées et des difficultés de financement rencontrées notamment par le secteur bancaire. Moody's pense que la croissance espagnole atteindra au mieux 1% en 2012, alors que l'agence espérait auparavant 1,8%. En troisième lieu, la double dégradation repose sur la conviction que les objectifs d'austérité du gouvernement seront durs à atteindre dans ce contexte économique difficile.

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