Selon un sondage, 63% des Français sont attachés au symbole de la retraite à 60 ans. Mais, pour sauver le système des retraites, ils déclarent aussi préférer travailler plus longtemps plutôt que payer davantage de cotisations.

2010 sera l'année de la réforme des retraites, un dossier sensible. Dans un sondage BVA pour Les Echos et France Info, plus de six sondés sur dix (63%) jugent que l'âge légal de départ à la retraite fixé à 60 ans en 1982 est "un acquis social" et estiment qu'il "ne faut pas revenir dessus". Un chiffre qui atteint même 73% chez les électeurs de gauche. De quoi satisfaire Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste qui, après avoir évoqué la possibilité de repousser cet âge à 61, voire 62 ans, est rapidement revenue sur ses propos. A l'opposé, seuls 34% des Français pensent qu'il "est logique que l'âge légal de départ à la retraite soit repoussé (…) puisque l'espérance de vie s'allonge". Un point de vue qui devient majoritaire chez les sympathisants de droite (54%) et les plus de 65 ans (51%), pourtant déjà eux à la retraite…

Mais ce sondage montre également que les Français savent qu'il existe une réelle différence entre le droit – c'est-à-dire la possibilité de partir à la retraite à 60 ans – et la réalité. En effet, alors que la branche vieillesse de la Sécurité sociale accusera un déficit de 10,7 milliards d'euros en 2010 selon les prévisions du gouvernement, ils accepteraient de travailler plus longtemps plutôt que de payer plus. Pour sauver le système des retraites, 51% préféreraient effectivement que la durée de cotisation soit allongée et 31% que le montant des cotisations soit augmenté.

Une politique économique décriée

"Les Français ne veulent pas que l'on touche au symbole. Mais ils sont réalistes. Ils ne se font pas d'illusions sur le fait qu'il leur faudra travailler plus longtemps et probablement pour un grand nombre d'entre eux au-delà de 60 ans", explique la directrice adjointe de BVA Opinion, Céline Bracq, sur le site des Echos.

Le dossier des retraites sera donc pour Nicolas Sarkozy une étape délicate. D'autant que, selon le sondage BVA, 60% des Français estiment que la politique économique du gouvernement est "mauvaise". Mais là encore les clivages sont très présents: si elle est impopulaire chez les sympathisants de gauche (78% d'entre eux la trouvent "mauvaise"), leurs homologues de droite la juge "bonne" à 66%. Des chiffres identiques à ceux de décembre 2009



Source : lejdd.fr   29-01-2010

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