Lors de son discours inaugural du Forum de Davos mercredi, Nicolas Sarkozy a invité le reste du monde à tirer les conséquences de la crise financière. "Nous sommes tous responsables", a-t-il jugé, évoquant une "crise de la mondialisation". Il n'y a "aucun autre système que l'économie de marché", a-t-il toutefois estimé. Pour le président de la République, l'enjeu du 21e siècle est donc de "remettre l'économie au service de l'homme". En "moralisant" le capitalisme, par exemple.
"Nous sommes tous responsables de la crise. (…) C'est notre vision du monde qui, à un moment donné, a été défaillante." Dès le début de son discours inaugural du Forum de Davos mercredi - et pour la première participation d'un chef de l'état français au sommet économique -, Nicolas Sarkozy a donné le ton. Car pour le président de la République, il est plus que temps de tirer les conséquences de la crise financière - "une crise de la mondialisation" - qui a chamboulé le monde voilà un an. "La grande question du 21e siècle est: comment remettre l'économie au service de l'homme?", a-t-il estimé.
Car pour le chef de l'Etat, ce n'est pas l'économie de marché qui est en cause - "il n'y a aucun autre système" - mais les dérives d'un capitalisme financier. "La mondialisation a dérapé quand on a admis que le marché avait toujours raison, sans condition, sans réserve, et sans limite", a-t-il constaté."On a déréglementé la finance pour pouvoir financer plus facilement les déficits de ceux qui consommaient trop avec les excédents de ceux qui ne consommaient pas assez", a-t-il lancé à la tribune du 40e Forum. Des propos qui font entre autres référence aux déficits budgétaires et commerciaux des Etats-Unis.
"La réforme du système monétaire"
Pour le président français, "le capitalisme purement financier est une dérive qui bafoue les valeurs du capitalisme", mais, a-t-il estimé, "l'anticapitalisme est une impasse pire encore". Et de proposer de "sauver" le capitalisme en le "refondant" et le "moralisant". "Et si nous nous dotions d'une morale commune", a-t-il ainsi avancé. Pour le chef de l'Etat, cela passe par un changement de la réglementation bancaire et des règles comptables, la stabilisation des cours des matières premières et l'imposition d'un frein à la spéculation bancaire. "Je suis d'accord avec le président Obama quand il juge nécessaire de dissuader les banques de spéculer pour elles-mêmes ou de financer des fonds spéculatifs", a-t-il déclaré, fustigeant "les comportements indécents" et "les profits excessifs" qui, selon lui, "ne seront plus tolérés par l'opinion publique, dans aucun pays".
Enfin, le président de la République a réitéré sa volonté de réformer le système monétaire international, stigmatisant la "manipulation monétaire". Evoquant sans le nommer le yuan chinois, le président français a condamné les monnaies sous-évaluées qui empêchent, selon lui, un commerce mondial équitable. En 2011, lorsqu'elle présidera le G8 et le G20, "la France inscrira à l'ordre du jour la réforme du système monétaire", a-t-il assuré. Et de conclure: "Nous avons besoin d'un nouveau Bretton Woods."
Source : lejdd.fr 27-01-2010
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