Nouvelle stratégie ou simplement campagne électorale ? Toujours est-il que Nicolas Sarkozy a fait un déplacement à Laon (Aisne) , mardi 2 mars, avec un dispositif considérablement allégé. Il s'est même offert un bain de foule ce qui est très inhabituel pour lui. Il s'est adressé aux personnels de la fonction publique, inquiets des réformes engagées par le gouvernement. Le chef de l'Etat a abordé tous les sujets qui fâchent, avec un objectif : rassurer
"Soyez fiers d'être fonctionnaires". En déplacement à Laon, préfecture de l'Aisne, le chef de l'Etat n'avait semble-t-il qu'une obsession: calmer la grogne de la fonction publique. Entre le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, la poursuite de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), qui prévoit la fusion de certains services, la réforme de la mobilité ou celle des retraites, les motifs de mécontentements sont nombreux. "J'ai bien conscience de tous les changements qu'on vous impose. C'est normal que ça crée du stress et de l'inquiétude", a répondu Nicolas Sarkozy.
Quelque 72% des salariés du secteur public désapprouve la politique du gouvernement. Autant dire que le chef de l'Etat avait du boulot. Concernant le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, il s'est fait fort de rappeler l'inflation des embauches entre 1981 et 1997. Et de préciser que 50% des économies réalisées seraient réaffectées à la revalorisation des traitements.
Un bain de foule pour Sarkozy
Grande source d'inquiétude, la retraite a également été au cœur des discussions, Nicolas Sarkozy assurant que la fonction publique n'échapperait pas à cette réforme, attendue pour 2010. Petit motif de soulagement tout de même pour les fonctionnaires: leur niveau de pension devrait toujours être calculé sur les six derniers mois de carrière contre 25 ans dans le privé. "Il y a ceux qui protestent contre cette 'spécificité'. Je rappelle que les primes ne sont pas dans le calcul des six derniers mois. On mettra tout sur la table!", a assuré le chef de l'Etat. "Je ferai la réforme des retraites mais je la ferai de façon juste et, dans mon esprit, ça concerne les fonctionnaires aussi", a-t-il ajouté, en s'engageant à ne "pas faire les choses derrière le rideau".
Autre point de discorde: la loi sur la mobilité dans la fonction publique –votée en juillet dernier- qui vise à faciliter les passages d'un corps à l'autre. Une polémique avait notamment éclaté au sujet d'un décret instituant la mise en disponibilité sans salaire d'un agent qui refuserait trois propositions de mutation. Une polémique "effrayante de mauvaise foi", a jugé le président. "Aujourd'hui, quelqu'un dont le poste est supprimé n'a aucune protection. Ce que nous avons mis en place, c'est un système où il y aura trois propositions qui tiennent compte de votre famille, de l'endroit où vous habitez, de vos compétences. C'est beaucoup plus protecteur", a-t-il assuré.
Retraite, mobilité, traitement, emploi, Nicolas Sarkozy n'a rien oublié. Pas même les concours de la fonction publique, qu'il veut rendre moins difficile afin de faciliter l'ascension sociale. Un long discours devant le personnel de la mairie de Laon, qui s'est ensuite prolongé dans la rue. Habitué à effectuer de courts –et très encadrés- déplacements en province, le chef de l'Etat a cette fois fait exception, faisant enlever des barrières de sécurité pour serrer des mains, embrasser des enfants. Les élections régionales sont dans deux semaines…
Source : lejdd.fr 02-03-2010
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