Depuis quelques semaines la fraude aux arrêts de maladie est revenue dans le débat politique comme si c’était l’affaire du siècle. En réalité c’est le dada du Ministre de la Santé Xavier Bertrand qui sait que, lorsque l’on veut faire parler et déchainer la presse il est assez facile d’agiter ce sujet là ! …On jette des chiffres, tous aussi inexacts les uns que les autres, parce que tout le monde ne dispose évidemment que d’estimations. Bref, cela fait beaucoup parler, même le Président de la République, mais ce n’est pas dans ce domaine que la France trouvera la solution à ses problèmes. Cependant, cette fois-ci le débat s’est soldé par une mesure concrète, assez discutable mais qui a été mise en œuvre dans un temps record.. : Le délai de carence.. Le Premier ministre François Fillon avait jugé "raisonnable", mardi 15 novembre dernier devant les députés UMP, le principe d'instaurer une journée de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie. Un quatrième jour de carence va également être appliqué aux salariés du secteur privé. Les députés ont voté le principe dans la nuit de mardi 15 novembre à mercredi, dans le cadre de l'examen du budget 2012.
Faire des économies. Le leitmotiv du gouvernement a trouvé une nouvelle application, mardi. Devant des députés UMP, François Fillon a en effet jugé "raisonnable" d'instaurer une journée de carence (délai pendant lequel les arrêts maladie ne sont pas rémunérés par la Sécurité sociale) pour les fonctionnaires en arrêt maladie, eux qui sont actuellement indemnisés dès le premier jour. Objectif : réduire le déficit abyssal de la Sécurité sociale (près de 6 milliards d'euros). Dans le même temps, Nicolas Sarkozy, lors d'un déplacement mardi à Bordeaux, a estimé que "voler la Sécurité sociale, c'est trahir la confiance de tous les Français". Les députés ont voté cette évolution dans la nuit de mardi à mercredi, dans le cadre de l'examen du budget 2012.
Certains parlementaires souhaitaient même aller plus loin dans l'effort demandé aux fonctionnaires. Le député UMP des Bouches-du Rhône Dominique Tian proposait ainsi d'aller jusqu'à trois jours de carence. Veto de François Fillon, qui a déclaré que son gouvernement "avait réduit comme jamais les inégalités entre public et privé" et que "le choix d'un jour (de délai de carence) paraît raisonnable".
Les syndicats en colère
Dans un souci d'égalitarisme – c'est ainsi que Xavier Bertrand l'avait présenté un peu plus tôt –, le secteur privé va lui aussi être mis à contribution. Un quatrième jour de carence va ainsi être appliqué aux salariés du privé, le gouvernement escomptant une économie de 200 millions d'euros pour la Sécurité sociale. Actuellement, le délai avant lequel les salariés sont indemnisés par l'assurance maladie est de trois jours, souvent compensés par l'employeur dans les grandes entreprises.
Avant même l'annonce de François Fillon, les syndicats avaient déjà fait part de leur opposition à ce projet. Pour la CFDT, le gouvernement a "choisi le populisme", "instrumentalise la fraude et punit les malades". Force ouvrière (FO) a de son côté "dénoncé fermement la suspicion à objectif politicien que fait peser le gouvernement sur les salariés en situation d'arrêt maladie". L'Union syndicale Solidaires accuse également le gouvernement, dans un communiqué, de chercher "à opposer les salariés du public à ceux du privé" mais aussi "de s'attaquer aux salarié(e)s les plus fragilisé(e)s pour sauver son fichu triple A", par des mesures "injustes qui sont une nouvelle atteinte aux droits sociaux".
Quant au Medef, il a fait savoir par la voix de sa présidente Laurence Parisot qu’il désapprouvait la mesure et que le moment était très mal choisi pour rajouter des charges aux entreprises.
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)