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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 19:00










Au-delà de la polémique sur la main de Thierry Henry contre l'Irlande, la piètre qualification des Bleus pour la Coupe du monde a permis aux nombreux détracteurs de Raymond Domenech de faire entendre leur voix. Dans les colonnes de L'Express, le sélectionneur national réplique. Qu'on se le dise, il ne démissionnera pas.

 

Raymond Domenech est sans doute abonné à L'Express. Vendredi dernier, au surlendemain d'un France-Eire qui aura fait couler des litres d'encre, le sélectionneur avait accordé la primeur de ses réactions à tête reposée au site Internet de l'hebdomadaire pour s'étonner de l'ampleur de la polémique et des critiques adressées à Thierry Henry. Rebelote ce mardi avec une interview-fleuve, toujours sur le site Internet de L'Express (et dans l'hebdomadaire à paraître jeudi), avec un nouveau plaidoyer en faveur de son capitaine - "Cela m'a rendu fou de rage que l'on puisse traiter Thierry de cette façon. Je n'ai pas dormi pendant deux jours et je commence à peine à m'en remettre" -, mais surtout des réponses bien senties à ceux qui, sportifs, ministres ou autres, se sont permis de le titiller, avec ou sans pincettes.

 

C'est la ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot, quelque part sa supérieure hiérarchique puisque la Fédération française de football est sous la tutelle de son ministère, qui en prend pour son grade: "Madame Bachelot me demande de me "mobiliser". Moi, je ne m'occupe pas de gérer un ministère, je ne m'occupe pas de la santé. Si c'est tout ce qui inquiète Madame Bachelot en France, qu'elle se rassure: je suis mobilisé." L'intéressée appréciera. Mais que dire du philosophe Alain Finkielkraut qui avait qualifié de "victoire déplorable" la qualification des Bleus, entachée de la main de Thierry Henry: "Quant à Alain Finkielkraut, c'est bien ce philosophe persuadé qu'il y a trop de Noirs dans l'équipe de France, n'est-ce pas?" Et Raymond Domenech de poursuivre: "Allons... Le seul à avoir adopté une attitude honorable, c'est le président. Il a dit: "Laissez-moi à ma place", et il a eu raison. Que chacun reste à sa place."

 

"Cantona? Qu'il fasse preuve de décence!"


Le compte des "non-sportifs" réglé, vient le tour des anciens internationaux, dont Bixente Lizarazu avec lequel le sélectionneur avait eu une explication assez musclée sur les ondes de RTL juste après le match: "C'est bien gentil, les leçons de Bixente Lizarazu... Il est sympa, il a gagné quelque chose et j'en suis heureux pour lui, mais il ne doit pas oublier que lui aussi a vécu des moments difficiles, en 2002 par exemple (lors de la Coupe du monde, ndlr). Lizarazu prétend aussi que je refuse de parler football, tactique et technique. Il a tort. J'en parle, mais avec mes joueurs, pas avec lui. De toute façon, il ne pose pas de questions, il se contente de donner des avis. Les anciens joueurs qui se comportent comme des entraîneurs alors qu'ils n'ont jamais dirigé une équipe me laissent indifférent." C'est aussi le cas d'Eric Cantona qui, avec sa verve légendaire, avait qualifié Raymond Domenech de "pire entraîneur depuis Louis XVI", s'attirant cette remarque: "Je ne savais pas que Louis XVI avait été sélectionneur... Je mets Cantona dans le même lot que les autres. Il est entraîneur de beach-soccer et n'a pas réussi à qualifier son équipe pour la Coupe du monde. Qu'il fasse preuve de décence!"

 

Voilà pour les attaques ad hominem, de la décence, il en est encore question dans cet entretien qui fera sans doute du bruit, puisque le sélectionneur n'a pas seulement parlé de ses "ennemis", il a également évoqué la prime astronomique de 862.000 euros que, selon France Football, il aurait empochée grâce à la qualification. Et là, les arguments apparaissent un peu plus alambiqués: "En sortant du terrain, nous n'avions pas la moindre idée du montant de la prime qui nous était promise. Je ne le connais toujours pas, d'ailleurs. Ma seule certitude, c'est qu'il est inférieur au chiffre annoncé dans la presse. Le malaise suscité par l'argent dans le foot m'étonne toujours un peu. Au tennis, au golf, les sommes sont affichées et personne ne s'en offusque. En football, parce qu'il s'agit d'un sport populaire, on considère toujours l'argent gagné comme du vol. Pour quelle raison? Après la qualification, le patron du café d'en bas de chez moi m'a lancé: "Merci d'avoir pensé à mon chiffre d'affaires!" Un Mondial, c'est une excellente nouvelle pour toute l'économie."

 

"J'ai humanisé le football "


Pas sûr qu'avec de tels arguments, le sélectionneur arrive à convaincre les lecteurs, lui dont l'impopularité n'a sans doute jamais atteint de tels sommets à l'issue de la phase éliminatoire. Mais l'intéressé s'en accommode, qui rappelle les difficultés que connut en son temps "Aimé Jacquet, six mois avant la Coupe de 1998", avant de commenter: "Le climat autour du football est toujours passionnel. Il y a une frange anti-Domenech, je ne le nie pas, mais je peux sans problème prendre le métro ou aller au restaurant. De toute façon, je n'ai jamais rêvé d'être populaire. Le premier match que j'ai disputé pour Lyon, j'ai été hué pour avoir brisé la jambe d'un Niçois alors que je n'y étais pour rien. J'avais 18 ans, ça forge le caractère. Mon job, c'est de gagner, et ma fierté, d'être apprécié par les gens qui me connaissent vraiment. Je préfère cela plutôt que d'être populaire et le roi des cons par-derrière." Domenech met aussi cette impopularité sur une certaine usure liée à sa longévité à la tête des Bleus (cinq ans et demi): "C'est parce que je suis là depuis longtemps. A un moment, les "anti" se fédèrent et constituent une force. Les sifflets, je ne les entends plus, de toute façon. Je sais comment ils fonctionnent (...) Je me demande juste à qui profite le crime."

Pour l'instant à personne, Raymond Domenech rappelant au passage qu'il n'est pas le seul entraîneur à traverser des turbulences: "Alex Ferguson a failli être viré dix fois avant d'obtenir son palmarès avec Manchester United. Après la défaite de leur sélection contre nous lors de la Coupe du monde 2006, les Espagnols voulaient la peau de Luis Aragones. Sa fédération a tenu bon et, deux ans plus tard, son équipe était championne d'Europe ! Pour moi et les dirigeants de la Fédération, l'essentiel, c'est de s'inscrire dans la durée." Et visiblement, l'ancien coach des Espoirs compte durer encore, puisqu'il affirme ne jamais avoir eu l'intention de renoncer, même au plus fort de la tempête médiatique: "Les résultats parlent: deux qualifications de suite pour la Coupe du monde, une finale disputée, ce n'est pas si mal! (...) J'ai une âme de missionnaire. (...) Jamais je n'ai démissionné, jamais je ne démissionnerai. Plus la pression est forte, plus je suis motivé. L'adversité est mon élément. Quand règne le calme plat, je m'ennuie, je m'inquiète, même (...) Partir maintenant n'aurait aucun sens. Cela voudrait dire que j'ai rempli ma mission et que je me fiche de la suite, ce serait donner raison à mes détracteurs."

 

Raymond Domenech n'est donc pas du genre à courber l'échine et à se remettre en cause publiquement, même s'il finit par reconnaître une erreur, sa demande en mariage en direct à la télévision juste après l'élimination française lors du dernier Euro 2008: "J'ai commis l'erreur une fois de mettre en avant ma vie privée. On ne m'y reprendra plus. Je suis très discret, je ne vais jamais dans les soirées people. Je ne vais même plus aux premières de cinéma." Mais l'intéressé ajoute aussitôt: "Mais, ce jour-là, j'ai humanisé le football et oeuvré pour l'intérêt féminin pour ce sport. C'est beau, non?" A chacun d'apprécier la beauté du geste...

 

Source : lejdd.fr  24-11-2009




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