Giscardien historique et ancien ministre du gouvernement Juppé, Hervé de Charette a annoncé qu'il quittait l'UMP, jugeant le parti présidentiel "trop à droite".
L'argument est rare et mérite donc d'être souligné. C'est ainsi parce qu'il estime que l'UMP est "trop à droite", qu'Hervé de Charette a décidé de s'en éloigner. A 71 ans, le député-maire de Saint-Florent-le-Vieil, dans le Maine-et-Loire, ne se reconnaît plus dans le parti présidentiel.
L'ancien ministre des Affaires étrangères d'Alain Juppé fut un proche de Valéry Giscard d'Estaing. Vice-président de l'UDF, Hervé de Charette avait créé en 1995 le Parti populaire pour la démocratie française, un groupuscule rattaché à l'UDF. Le PPDF, en dépit d'un poids politique quasi-nul, comptait notamment dans ses rangs Jean-Pierre Raffarin, qu'on a vu il y a peu s'élever contre la réforme de la taxe professionnelle avant de rentrer dans le rang. Le PPDF s'est dissous en 2002 en participant à la création de l'UMP au sein de laquelle il s'intégrait sous la forme d'un courant, la Convention démocrate, toujours présidé par Hervé de Charette.
Au Nouveau centre
Le mouvement d'humeur de ce dernier est une réaction épidermique aux dérapages récents observés au sein de l'UMP. Avec notamment cette sortie d'André Valentin, maire de Gussainville, fustigeant à l'occasion du débat sur l'identité nationale souhaité par Eric Besson ces "dix millions (d'immigrés) qu'on paye à ne rien foutre"."Le débat est mal parti", a euphémisé l'ancien ministre sur RTL mardi matin. "Quand je vois le débat se passionner sur l'affaire des minarets, j'ai honte", admet-il. "Dans cette structure-là, je ne me sens pas bien", continue le député.
Pour Hervé de Charette, "l'UDF manque cruellement à la vie politique" car, de son point de vue de centriste revendiqué, "l'UMP n'est pas devenu le grand parti de la droite et du centre", ce qui était son objectif à l'origine. "L'UMP est le grand parti de la droite française", insiste-t-il. En 2008 déjà, Hervé de Charrette avait fait sensation en qualifiant la direction de l'UMP de "brejnevienne" et dénonçait la mainmise "autoritaire" de Nicolas Sarkozy sur le parti. Il en appelait à une réforme des structures du parti et vantait le système des courants.
Après Anne-Marie Idrac, secrétaire d'État en charge du Commerce extérieur, Hervé de Charette a donc décidé d'émarger au Nouveau centre à partir duquel il entend soutenir l'action du chef de l'Etat. La formation d'Hervé Morin, il la voit comme l'incarnation de l'UDF d'antan et souhaite la voir renaître. "Jeune pousse" aujourd'hui, le Nouveau centre se félicite de ce renfort et devrait bénéficier très vite, et officiellement de l'appelation UDF que plusieurs tenants du centrisme se disputent. Hervé de Charette a en effet déposé lui-même en 2004 auprès de l'Inpi ce sigle tant convoité. Il a indiqué qu'il le céderait volontiers au Nouveau centre pour que celui-ci devienne "l'UDF d'aujourd'hui".
Source : lefigaro.fr 08-12-2009
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