Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal devrait encore réduire ses effectifs l'année prochaine, après une année 2009 déjà marquée par les restructurations. La France serait à peu près épargnée, mais 10 000 emplois seraient menacés, par non-remplacement ou ajustements…
Le Comité d'Entreprise Européen d'ArcelorMittal s'est réuni la semaine dernière pour examiner un nouveau projet de suppressions d'emplois à travers le monde, ont indiqué au quotidien Les Echos des sources syndicales. Le nombre de 10.000 postes en moins, sur un total de 285.300 employés, a été évoqué. L'aciériste a confirmé en matinée qu'il réfléchissait à des ajustements, par "l'attrition" naturelle et les ajustements de production, sans pour autant préciser le nombre de salariés concernés.
Même s'il clame depuis quelques mois que la situation s'améliore nettement, l'aciériste est toujours confronté à de sérieux taux de sous-utilisation, en particulier en Europe. Au second semestre de l'année prochaine, les installations de l'entreprise devraient fonctionner à 70% de leurs capacités sur le vieux continent, contre 50% cette année, selon le quotidien financier. "Le début de 2010 sera encore marqué par des surcapacités de production en Europe, où le groupe doit regagner des parts de marché perdues", selon le délégué syndical CFDT Edouard Martin, cité par Les Echos. Pour faire face à la chute de la demande, ArcelorMittal a déjà tranché dans ses effectifs. Le plan de restructuration devant toucher 9000 en 2009 a au final porté sur 36 000 emplois, dont la moitié en Europe. Fin 2008, l'entreprise comptait encore 316.000 employés, dont le quart dans la Zone Euro.
500 millions d'euros d'investissements nécessaires
Si nouveau programme d'allègement il devait y avoir, la France serait relativement épargnée, selon d'autres sources rapportées par Les Echos, qui précisent que l'effectif actuel dans le pays, soit environ 25 000 personnes, est conforme aux niveaux d'activités, et que si un ajustement devait avoir lieu, il serait "marginal". Lors de son rachat par Mittal en 2006, Arcelor comptait environ 104 000 salariés dans le monde, dont 30 000 environ en France.
ArcelorMittal a été accusé cette année de "charger la barque" en profitant de la crise pour alléger ses effectifs au-delà du nécessaire. Certains sites français, comme Florange en Moselle, espèrent toujours des investissements pour moderniser leurs installations, mais la stratégie de l'aciériste reste encore floue à l'heure qu'il est sur la restauration de la compétitivité du site. Selon le quotidien financier, le comité européen d'ArcelorMittal a cependant reçu une bonne nouvelle, la sélection de ce site de Florange pour le projet Ulcos de Captage de CO2. Ulcos est un programme européen regroupant près de 50 entreprises et destiné à "réduire de manière drastique les émissions de dioxyde de carbone liées à la production d’acier". Reste que le patron des aciers plats au carbone européens d'ArcelorMittal, Michel Wurth, a sollicité le soutien des pouvoir publics pour mener à bien les investissements nécessaires, évalués à 500 Millions d'Euros, laissant entendre qu'il conditionnera l'avenir du projet. Depuis que Mittal a croqué Arcelor, les rapports entre le groupe et les pouvoir public français n'ont jamais été simples.
Source : lejdd.fr 14-12-2009
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