
La conférence sur le climat de Copenhague court "à la catastrophe", a prévenu jeudi le président français Nicolas Sarkozy devant la conférence de l'ONU, en appelant à "changer de braquet". "Il reste moins de 24 heures, si on continue comme ça, c'est l'échec", a insisté Nicolas Sarkozy. "La conférence de Copenhague ne peut pas consister en une succession de discours qui ne se confrontent jamais. Nous ne sommes pas ici pour un colloque sur le réchauffement climatique, nous sommes ici pour prendre des décisions", a-t-il martelé.
Pour hâter les choses, Nicolas Sarkozy a demandé l'organisation d'une réunion dès jeudi soir après le dîner de gala des dirigeants chez la reine du Danemark pour "enfin discuter sérieusement" et "trouver un texte de compromis" d'ici vendredi pour lutter contre le réchauffement climatique. "L'échec à Copenhague serait catastrophique pour chacun d'entre nous", a prévenu le président français. "Tous, nous aurions des comptes à rendre devant l'opinion publique mondiale et devant nos opinions publiques." La présidence suédoise de l'Union européenne et la Commission européenne ont également réclamé jeudi la convocation d'une telle réunion, dans une déclaration commune publiée à Bruxelles, au nom de l'Union européenne.
Objet des désaccords : la répartition des efforts
Il a appelé chacun au compromis, notamment les pays industrialisés, dont l'Europe, qui doivent "reconnaître que dans la pollution de la planète (leur) responsabilité est plus lourde et plus grave que les autres, et que donc (leurs) engagements doivent être plus forts". "Les États-Unis, première puissance du monde, devront aller au-delà des engagements qu'ils ont annoncés." Quant à la Chine, elle "ne peut pas considérer que la transparence des efforts de chacun soit une remise en cause de la souveraineté de chacun".
Il a enfin plaidé pour un véritable soutien aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables au changement climatique, jugeant nécessaire le versement d'une aide immédiate de 10 milliards de dollars pour les trois prochaines années et de 100 milliards à partir de 2020. "Mais je le dis à nos amis africains : si nous n'avons pas d'accord, vous serez les premières victimes", a souligné le chef de l'État français alors que les négociations se sont enlisées dans des arguties de pure forme entre pays développés et pays en développement et qu'il reste moins de 24 heures pour finaliser un projet d'accord susceptible d'être adopté par les chefs d'État et de gouvernement vendredi.
Plusieurs dirigeants ont exprimé ouvertement leurs inquiétudes jeudi face aux blocages menaçant l'accord contre le réchauffement de la planète que près de 120 chefs d'État et de gouvernement sont appelés à conclure vendredi. Depuis dix jours, les pourparlers achoppent sur la répartition des efforts - financiers et d'engagements sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre - destinés à assurer l'objectif affiché : limiter la hausse de la température moyenne de la planète à 2 degrés. Les deux plus grands pollueurs de la planète, États-Unis et Chine, s'affrontent notamment sur ce point.
Source : lepoint.fr 17-12-2009
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