Le président russe Dmitri Medvedev et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi ont affiché jeudi leur entente en matière d'énergie et de sécurité internationale, y compris sur l'Afghanistan, lors d'un sommet à Rome, où ont été signés une vingtaine d'accords.


Medvedev a assuré que la Russie est "prête à soutenir" le nouvel effort américain en Afghanistan après l'annonce par le président Barack Obama de l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires dans ce pays. "Nous sommes prêts à soutenir ces efforts, à garantir le transit (aérien de troupes et matériel, ndlr), à participer à des projets économiques et préparer les policiers ou les militaires", a déclaré Medvedev, lors d'une conférence de presse avec Silvio Berlusconi. "Nous sommes obligés d'aider nos partenaires afghans. Les militaires américains et européens, y compris italiens, y remplissent les fonctions de maintien de la paix (...) des fonctions très importantes", a-t-il ajouté.

"Nous ne voulons pas envoyer nos soldats en Afghanistan. Nous y sommes allés et nous n'avons pas aimé", a précisé Dmitri Rogozine, ambassadeur de Russie auprès de l'OTAN, lors d'une visioconférence entre Bruxelles et Moscou. Silvio Berlusconi a réitéré le soutien italien à la nouvelle stratégie américaine, soulignant la nécessité de laisser le pays dans "des conditions diverses de celles dans lesquelles nous l'avons trouvé". "Nous devons faire renaître l'économie afghane" qui repose trop sur la drogue, a poursuivi le chef du gouvernement italien, refusant de se prononcer de manière précise sur les renforts que son pays enverra pour soutenir les efforts de l'Otan en Afghanistan. Berlusconi a affirmé que le nombre de soldats supplémentaires italiens en Afghanistan serait discuté dans la soirée en conseil des ministres et qu'une annonce serait faite ensuite, même si plus tôt dans la journée le ministère de la Défense avait assuré qu'entre 500 et 1.500 militaires seraient envoyés l'année prochaine.

Silvio Berlusconi a également salué le projet de traité pour la sécurité européenne, cher à Medvedev et que la Russie aimerait voir adopté par les pays et les organisations internationales de la zone euro-atlantique, tout en précisant qu'il reviendra à l'Otan de l'examiner et de prendre une décision. "Moi et mon gouvernement apprécions fortement cette initiative", a-t-il dit, rappelant cependant que l'Otan en discuterait vendredi au niveau des ministres et la semaine prochaine au niveau des chefs de gouvernement ou d'Etat. L'Italie et la Russie, ou les entreprises des deux pays, ont signé à l'occasion de ce sommet 18 accords divers dans plusieurs domaines, de la coopération énergétique à la collaboration culturelle. Ainsi les groupes Eni et Gazprom ont-ils paraphé un accord autorisant l'entrée du français EDF dans le projet de gazoduc South Stream tandis que les compagnies aériennes italienne Alitalia et russe Aeroflot signaient une lettre d'intention en vue de nouer un partenariat commercial. South Stream "garantira une sécurité (énergétique) moderne à l'Europe", a souligné Medvedev.

Le gazoduc "permettra d'acheminer vers l'Europe le gaz de Sibérie en contournant la situation difficile en Ukraine (...) il n'y aura pas d'accident de transit", a dit Berlusconi. Le sommet, réunissant 24 ministres des deux pays, s'est déroulé dans le cadre somptueux de Villa Madama, un palais sur les hauteurs de Rome et comme souvent, Silvio Berlusconi a fait rire le public en éloignant de lui un gigantesque ministre russe, pour la "photo de famille".



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