Alors que le PS finalise (difficilement) son plan pour contrer Georges Frêche, le sulfureux président sortant de la région Languedoc-Roussillon menace de saisir les tribunaux. En outre, l'ancien maire de Montpellier formule des attaques de plus en plus sévères contre Martine Aubry.

Le PS le promet : mardi 2 février, "on passe de la diplomatie secrète aux négociations en plein jour." Cette sentence recueillie lundi par l'agence Reuters auprès d'un cadre national du Parti socialiste concerne bien sûr la situation toujours confuse qui règne en Languedoc-Roussillon à quelques semaines des élections régionales. Face à un Georges Frêche devenu l'homme à abattre après ses propos injurieux tenus contre Laurent Fabius, Martine Aubry veut lui opposer Hélène Mandroux – le bureau national du PS investira la maire de Montpellier mardi -, épaulée, si possible, par les Verts locaux.

Or, à l'heure actuelle, et malgré le déplacement à Montpellier ce week-end de François Lamy, le bras droit de Martine Aubry, la sauce a toujours du mal à prendre. Sur place, les cadres écologistes doutent en effet de la capacité de leadership de l'édile montpelliéraine et dénoncent surtout l'attitude trop attentiste de la direction socialiste. "Il ne faut pas que les socialistes essaient de faire croire que c'est une opération de salut public et que c'est nous qui serions les diviseurs alors que ça fait six mois qu'on attend qu'ils éclaircissent leur position ", a ainsi jugé Jean-Vincent Placé, numéro 2 des Verts, dans les colonnes de Midi Libre.

Aubry? "Qu'un petit chef local "

Pas encore en ordre de bataille, le PS aurait en outre tort de sous-estimer la capacité de nuisance de l'indéboulonnable Georges Frêche. S'amusant dans les médias de la tempête qu'il a lui-même déclenché jeudi dernier et distribuant ça et là ses coups de griffe, l"ours" languedocien commence aujourd'hui à s'agacer de la situation. Et face à la menace, brandie par la rue de Solférino, d'exclure les élus socialistes locaux qui le soutiennent, il montre les dents: " Nous appelons Martine Aubry à respecter les règles démocratiques du parti, a-t-il déclaré au Point.fr. Nos listes ont été validées par une convention, elles ne pourraient être changées que par une autre convention. Donc, Martine Aubry pourra décider ce qu'elle veut, mais nous ferons appel devant les tribunaux. C'est ce qui sera décidé mercredi matin."

La menace est donc claire et elle s'accompagne de nouvelles attaques, formulées lundi sur 7LTV, une télévision locale basée à Montpellier. Encore contre Laurent Fabius – " Il ferait mieux de se demander ce que les gens pensent de l'affaire du sang contaminé" -, mais surtout contre Martine Aubry, devenue en un week-end sa cible numéro 1. Dans un réquisitoire en règle, encore plus cinglant que les jours précédents, Georges Frêche a notamment réveillé les vieilles querelles: "Tout le monde sait que c'est Ségolène Royal qui avait gagné les élections pour désigner le premier secrétaire du PS (en novembre 2008, ndlr) et pas Martine Aubry" , a-t-il lancé. "Quand on est élu de la fraude, il ne faut pas donner des leçons de morales aux autres ". Plus loin: "Martine Aubry n'est pas digne de diriger un grand parti démocratique comme le PS. Elle n'est qu'un petit chef local", a-t-il ajouté, toujours impitoyable. "Elle devrait penser à son père (Jacques Delors, ndlr), et tâcher d'être digne de lui. Pour lui ressembler elle a encore beaucoup de chemin à faire."

 Source : lejdd.fr  01-02-2010

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