Au lendemain de la contre-offensive meurtrière des pro-Kadhafi, la situation en Libye ne se calme pas. Des raids aériens ont encore eu lieu au matin du jeudi 3 mars. Des soldats néerlandais ont été capturés, la ville de Brega a été attaquée, et la Cour Pénale Internationale (CPI) a annoncé qu'elle pourrait rapidement demander un mandat d'arrêt international contre Kadhafi.
Enquête pour crimes contre l'humanité
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a annoncé dans un entretien à « El Pais » qu'une enquête va être ouverte contre 10 à 15 responsables libyens suspectés de "crimes contre l'humanité", pour des faits "très graves" contre la population civile, notamment pour des présumées "attaques massives". Il n'a pas communiqué les noms des dirigeants mis en cause mais indique qu'un mandat d'arrêt international contre le leader libyen Mouammar Kadhafi pourrait être demandé rapidement. C’est un des moyens de pression imaginés par la Communauté Internationale pour faire fléchir Kadhafi.
Une médiation du Venezuela
On savait que le président Hugo Chavez était l’un des seuls chefs d’états à avoir soutenu le colonel Kadhafi (avec Fidel Castro). La Ligue arabe a indiqué jeudi étudier le plan de paix proposé par le président vénézuélien Hugo Chavez pour mettre un terme à la crise en Libye. Elle a toutefois jugé prématurées les informations faisant état d'un accord. Précédemment, la chaîne Al Djazira a affirmé que Mouammar Kadhafi et la Ligue arabe avaient accepté la proposition d'Hugo Chavez.
Sommet européen les 10 et 11 mars
En fin de matinée, jeudi 3 mars, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a convié, en urgence, les ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles pour une réunion extraordinaire consacrée à la Libye le 10 mars et le 11 mars aura lieu un sommet des 27 sur le même sujet, a annoncé Maja Kocijancic, porte-parole.
Paris rejette la médiation vénézuélienne
La France a rejeté la proposition de médiation du président vénézuélien Hugo Chavez. "Toute médiation permettant au colonel Kadhafi de se succéder à lui-même n'est évidemment pas la bienvenue", a déclaré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, lors d'une conférence de presse avec son homologue britannique William Hague, en déplacement à Paris.
Le Pentagone pas opposé à la zone d'exclusion aérienne
La question de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne dans le ciel libyen est évoquée depuis plus d’une semaine par les uns et les autres et demandée par les insurgés libyens. Mais l’affaire n’est pas simple : il faut un consensus au niveau des pays riverains de la Libye, il faut l’accord de l’ONU, la participation de l’OTAN,.. Si bien que l’affaire qui paraissait évidente n’a toujours pas été mise en œuvre. On soupçonnait les Américains de trainer un peu les pieds sur ce sujet là aussi ont-ils tenus à faire une mise au point : « Le Pentagone est peut-être prudent quant à l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye mais cela ne signifie pas que les militaires américains y sont opposés, ni que l'administration Obama est divisée sur la question », a affirmé le porte-parole du ministère de la Défense américain, Geoff Morrell, sur la chaîne américaine MSNBC. A chaque fois que le ministre de la Défense Robert Gates et le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, ont évoqué le sujet ces derniers jours, "ils avaient commencé par souligner que le président, le commandant-en-chef, devait se voir présenter toutes les options", a-t-il indiqué.
Obama met en garde Kadhafi
Barack Obama a affirmé jeudi en fin d’après midi, lors d'une conférence de presse, que le monde entier était "révolté" par les violences perpétrées contre les Libyens. Le président américain a réitéré son appel au dirigeant Mouammar Kadhafi à "partir". Il a par ailleurs confirmé l'envoi de moyens pour participer aux opérations humanitaires dans le cadre de la crise libyenne, en particulier afin de contribuer au pont aérien pour les réfugiés. Interrogé par les journalistes sur l'éventualité d'une intervention de l'armée américaine en Libye, Barack Obama a toutefois botté en touche, affirmant que "les Etats-Unis examinent toutes les options possibles".
Kadhafi juge la proposition de Chavez "très positive"
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi juge "très positive" la proposition de médiation internationale lancée par le président vénézuélien Hugo Chavez pour mettre fin à la violence en Libye, a indiqué le ministre vénézuélien de l'Information, Andres Izarra, sur son compte Twitter. Selon Andres Izarra, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Nicolas Maduro, a discuté jeudi pendant "plusieurs minutes" avec son homologue libyen, Moussa Koussa, qui lui a expliqué que M. Kadhafi "a qualifié de très positive la nomination d'une commission internationale humanitaire de paix". On comprend aisément que faire durer une situation comme celle qui existe actuellement en Libye pour entamer des pourparlers de paix ferait bien l’affaire de Kadhafi à qui tout le monde demande depuis près de 15 jour de partir et vite !..
Washington contre l'offre de Chavez
Les Etats-Unis ont aussitôt écarté, jeudi, l'offre de médiation internationale en Libye présentée par le gouvernement vénézuélien, alors que Washington continue de réclamer l'abandon pur et simple du pouvoir par le colonel Kadhafi. « On n'a pas besoin d'une commission internationale pour dire au colonel Kadhafi ce qu'il doit faire pour le bien de son pays et de son peuple, c'est-à-dire s'en aller », a réagi Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine.
Source : lejdd.fr 03-03-2011