Les propositions patronales ont été rejetées par trois des cinq syndicats de la restauration dans la nuit de lundi à mardi. L'accord prévoyait notamment une prime annuelle allant jusqu'à 400 euros pour les salariés afin de répercuter la baisse de la TVA sur les rémunérations.
Les longues négociations n'auront pas suffi. Les partenaires sociaux de la restauration ont échoué à trouver un accord sur les salaires. Le gouvernement leur avait donné jusqu'à lundi minuit pour s'entendre sur une revalorisation des rémunérations. Les restaurateurs devaient en effet répercuter la baisse de la TVA. Mais les cinq organisations patronales n'ont su contenter qu'une partie des syndicats. Les autres, CGT, FO et CFTC pourraient exercer leur droit d'opposition, comme elles l'avaient fait en juillet dernier.
Après 17 heures de négociations, la CFDT et la CGC ont en effet accepté l'accord. Les deux syndicats attendent toutefois de consulter la base avant d'apposer leur signature au document. La principale avancée consiste en une "prime TVA" annuelle s'élevant à 2% du salaire brut et plafonnée à 400 euros. Ce bonus est toutefois conditionné par l'ancienneté. Par ailleurs, les employés des hôtels-restaurants n'en toucheront que 50% et ceux des simples hôtels 25%. "Pour la prime, nous sommes sur le même montant mais pas sur le même nombre de bénéficiaires. Avec les limitations, elle ne bénéficiera qu'à la moitié des salariés", a dénoncé Denis Raguet, de la FGTA-FO, qui a brocardé une "mascarade" de négociations. Les opposants à l'accord demandent aussi la pérennité de la prime, alors que les organisations patronales ont introduit une clause de revoyure dans trois ans.
Droit d'opposition?
La grille de salaires doit par ailleurs être revalorisée de 6% en moyenne, selon le chiffrage patronal contesté par FO et la CGT. L'accord impose en outre que le premier échelon soit au-dessus du niveau du smic. "Le plus bas de nos salaires va percevoir 700 euros de plus par an", a fait valoir Didier Chenet, président du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat) qui a conduit la délégation patronale. "Le premier salaire sera de 1665 euros à comparer à un smic à 1336 et, en comptant les avantages en nature, il sera supérieur de 25% au salaire minimum." Les salariés bénéficieront de deux jours fériés supplémentaires, portant leur total à dix par an. Enfin, une mutuelle sera mise en place pour la profession à partir du 1er juillet prochain.
"Le total de ce que nous avons mis à signature représente 1,3 milliard d'euros charges comprises, soit 60% du coût de la baisse de la TVA qui était de 2,4 milliards. Ainsi 60% du coût de la baisse de la TVA repartent en pouvoir d'achat pour nos salariés", a calculé Didier Chenet. Mais les syndicats relèvent un autre chiffre. "On a fait un chèque en blanc de trois milliards d'euros à une profession qui ne sait pas négocier", a fustigé Stéphane Fustec, de la CGT Commerce. "On a été trahis, ce cadeau fiscal il faut le récupérer car ça a été une mesure coûteuse et hasardeuse."
"Les syndicats qui ne signent pas ne rendent pas service à leurs adhérents", a réagi André Daguin, qui joue de nouveau les premiers rôles à l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie (Umih), premier syndicat de la profession. "Il va falloir qu'ils expliquent à leurs adhérents qu'ils vont voir 400 euros leur passer sous le nez." FO et la CGT devraient annoncer dans la journée de mardi s'ils font valoir leur droit d'opposition. Dans ce cas, l'accord deviendrait caduc.
Source : lejdd.fr 01-12-2009
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