Quelques jours après avoir été condamné par l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'Iran de Mahmoud Ahmadinejad a choisi la fuite en avant, en annonçant dimanche la construction de dix nouveaux sites d'enrichissement d'uranium.
L'attitude de l'Iran ne plaît pas à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), mais peu importe. Téhéran a annoncé dimanche 29 novembre, avec une pointe de provocation, la création de dix nouveaux sites d'enrichissement d'uranium. Quelques jours après avoir été condamné par une résolution de l'AIEA pour avoir dissimulé à l'instance internationale l'existence d'un second site nucléaire, à Fordow près de Qom (photo), le pays a donc choisi la fuite en avant.
Les nouvelles usines d'enrichissement seront de la même taille que le premier complexe connu de Natanz et la construction de cinq d'entre elles commenceront dans les deux mois, selon un communiqué officiel diffusé par la radio publique IRIB. Leur localisation a d'ores et déjà été déterminée et l'Organisation iranienne de l'énergie atomique doit encore choisir les cinq autres sites, mais son dirigeant, Ali Akbar Salehi, a confirmé à l'agence de presse officieuse Mehr le chiffre de dix nouvelles installations. Selon IRIB, le président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que le pays devait viser une production de 250 à 300 tonnes de combustible nucléaire par an.
La "malhonnêteté" de Moscou et de Pékin
Vendredi dernier, une résolution de l'AIEA demandait à l'Iran de clarifier l'objectif originel du site de Fordow, un bunker creusé dans une montagne, dont l'existence n'a été admise par l'Iran que très récemment, d'en stopper la construction et de confirmer qu'il n'y avait aucun autre site nucléaire en cours de réalisation. L'AIEA a ainsi exprimé son irritation devant la volte-face de Téhéran. Ce dernier a pris ses distances avec un accord de principe conclu en septembre avec l'agence pour l'enrichissement en Russie et en France de son uranium faiblement enrichi en vue de l'utiliser pour son réacteur médical à Téhéran. En réaction, le parlement iranien a recommandé dimanche à l'administration du président Mahmoud Ahmadinejad de réduire la coopération entre l'Iran et l'instance internationale.
Cette nouvelle provocation s'explique sans doute par les récentes prises de positions de Moscou et de Pékin au sein de l'AIEA. Jusqu'à présent, la Russie et la Chine ont souvent désapprouvé les sanctions proposées et votées par les Occidentaux depuis le début de la crise diplomatique du Nucléaire iranien. Or, les deux puissances ont voté en faveur de la dernière résolution de l'AIEA, vendredi dernier. Le député iranien Mostafa Kavakebian, membre du Conseil de sécurité nationale, parle de "malhonnêteté" de Moscou et de Pékin.
Source : lejdd.fr 29-11-2009
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