Toute timide qu'elle soit, la réforme du lycée fait des mécontents. En première ligne, les professeurs d'histoire-géographie, vent debout contre la suppression annoncée de leur discipline en terminale S.
Le ministère estime pourtant avoir fait assez pour promouvoir cette matière en série scientifique. L'histoire-géographie devient en effet une matière commune à toutes les premières générales. Traduction pour les 1res S : 4 heures hebdomadaires au lieu de 2 h 30. Mais cela n'a pas suffi à calmer les enseignants qui ne supportent pas l'idée que leur matière devienne optionnelle en terminale S. "Ce n'est pas une question d'heures, affirme Hubert Tison, secrétaire général de l'Association des professeurs d'histoire géographie. C'est une question de principe !"
Combattre la suprématie de la série scientifique
Il y a 15 jours, lors d'une rencontre avec les conseillers de Luc Chatel, il avait cru pouvoir infléchir la position du ministère et arracher deux heures en terminale S, dont une obligatoire. Las, une semaine plus tard, le ministère se ravisait et ces deux heures ne devenaient plus qu'optionnelles. Inacceptable, selon Hubert Tison, qui rappelle que 52 % des bacheliers généraux sont en série S.
Du côté du ministère de l'Éducation, on objecte que la réforme souhaite justement combattre la suprématie exagérée de la série scientifique, devenue au fil du temps une série d'excellence "passe-partout". Cela passerait donc par un recentrage des séries autour de leurs fondamentaux.
Dissuasion
Pourtant, à y regarder de près, ce recentrage risque de ne pas suffire à rééquilibrer les séries. La série L, notamment, semble bien peu remplumée, malgré la volonté présidentielle d'en faire une filière internationale d'excellence : les maths n'y sont plus obligatoires (ni en première ni en terminale) sans que les professeurs de maths s'en émeuvent le moins du monde. Surtout, les horaires de lettres diminuent significativement, ainsi que les heures de langues proprement dites, "compensées" par un enseignement de lettres en langue étrangère.
Enfin, le ministère n'a finalement pas osé remettre en cause la place de la philosophie, comme cela avait été envisagé furtivement. Les heures de philo en terminale et son coefficient 7 au bac L font pourtant de la série L une voie périlleuse pour les élèves. Mais du côté de la rue de Grenelle, on a préféré éviter le caractère explosif des enseignants de cette discipline. " Il y a de cela quelques années, ils défilaient avec un paquet de copies de bac dans une main et un briquet dans l'autre", se souvient Hubert Tison. S'ils veulent coûte que coûte maintenir leur discipline obligatoire en S, les profs d'histoire-géo savent désormais ce qui leur reste à faire...
Source : lepoint.fr 23-11-2009
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)