
A Copenhague, les négociations internationales achoppent encore sur le financement de la lutte contre le réchauffement du climat. Les besoins des pays les plus pauvres ont été évalués à 100 milliards d'euros par an de 2013 à 2020.
A Copenhague, la pression monte avant l'arrivée imminente des ministres, puis des chefs d'Etat ou de gouvernement la semaine prochaine. Plus de 100 dirigeants, dont le président américain Barack Obama, qui a reçu jeudi à Oslo le prix Nobel de la paix, ont confirmé leur participation au sommet du 18 décembre.
Après quatre jours de débats, pays riches, pauvres et émergents avancent leurs pions à coup de projets de texte. Mais les antagonismes sur un accord mondial sur le climat restaient vifs jeudi, alors que les 27 membres de l'Union Européenne sont réunis à Bruxelles pour tenter de dégager une position commune, notamment sur l'opportunité, ou non, de relever de 20% à 30% leur objectif de réduction d'émissions d'ici 2020, par rapport à 1990.
«Pas d'argent, pas d'accord !»
Les Européens doivent également se prononcer sur une partie du financement, en s'accordant sur une aide immédiate de 6 milliards d'euros (10 mds USD) aux pays pauvres. Jeudi, en début de soirée, un peu plus d'un tiers de cette somme avait été collecté auprès de huit pays.
«Nous sommes très préoccupés. Ces chiffres pour le court terme sont bienvenus, mais tous les pays en développement attendent des engagements d'ici à 2020 (...). Pas d'argent, pas d'accord !», affirme l'ambassadeur climat du Brésil, Sergio Serra. Pour le sommet ne soit pas un échec, il faudra régler la question de cette nécessaire aide au pays en développement pour s'adapter au réchauffement climatique, évaluée à 100 milliards de dollars.
L'alliance des petits Etats insulaires (Aosis) - menacés dans leur existence même par la montée des océans - réclame ainsi un objectif de limitation de la hausse des températures de 1,5° C et avancera prochainement sa proposition. La Chine, l'Afrique du Sud et l'Inde apportent également la leur.
Point commun à toutes les contributions des membres du groupe G 77 - qui réunit 130 pays en développement - le refus absolu de toucher au protocole de Kyoto, qui constitue une «paroi étanche» entre les pays du nord, ayant un rôle «historique» dans l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère, et le reste de la planète.
Utiliser les réserves du FMI
La coalition du G77 a saisi l'occasion de la remise du Nobel de la paix à Barack Obama pour appeler son pays à ratifier le protocole de Kyoto. «La paix et la sécurité mondiales ne peuvent être garanties si les Etats-Unis ne participent pas à l'élimination de cette grave menace pour l'humanité» que représente le changement climatique, a déclaré le délégué soudanais Lumumba Stanislas Dia-Ping, dont le pays préside le G-77.
Les Etats-Unis ont néanmoins réaffirmé qu'ils n'avaient pas l'intention de ratifier le protocole. Leur envoyé spécial, Todd Stern, a d'ailleurs été clair à l'égard des pays en développement. «Nous reconnaissons parfaitement notre rôle historique dans la pollution de l'atmosphère, a-t-il lancé, mais je rejette catégoriquement toute idée de culpabilité ou de réparations».
Où trouver 100 milliards de dollars
Pour sortir de l'impasse, le milliardaire américain George Soros a présenté son propre plan pour dégager les 100 milliards de dollars nécessaires. Il propose d'utiliser les comptes de réserve du Fonds monétaire international (FMI).
Pour aider à contrer la récession alors que le marché du crédit était menacé, le FMI a débloqué des liquidités financières en septembre 2009. L'institution a distribué à ses membres des Droits de tirage spéciaux (DTS), son unité de compte, pour un montant équivalant à près de 300 milliards de dollars. Plus de la moitié de ces fonds ont été attribués aux 15 plus grosses économies de la planète, où ils sont restés largement inutilisés.
«Je propose que les pays développés (...) se mettent ensemble et prêtent l'équivalent de 100 milliards de dollars de ces DTS pendant 25 ans à un fonds vert spécial destiné aux pays en développement», a expliqué Georges Soros. Une proposition qui «montre exactement le type d'ambition et le sens de l'urgence dont nous avons besoin de la part des gouvernements de pays riches», a commenté Robert Bailey, d'Oxfam International.
Source : leparisien.fr 14-12-2009
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