Nicolas Sarkozy a nié jeudi 20 mai dans la soirée l'existence de désaccords franco-allemands sur la réponse à la crise de la zone euro. Les deux pays ont promis de coordonner leurs positions, notamment sur la façon de sanctionner les pays membres qui laissent filer leurs déficits.
Pas de divergence entre la France et l'Allemagne? Ces derniers jours, des désaccords économiques de fond sont pourtant apparus entre les deux pays. Le couple s'est déchiré sur les moyens de faire face aux turbulences provoquées par la crise grecque et sur les mécanismes de stabilisation destinés à éviter la contagion. L'Allemagne a notamment ébranlé ses partenaires, dont la France, en décidant d'interdire sur les marchés les ventes à découvert de certains produits financiers, dont les obligations d'Etat de pays de l'Eurogroupe.
Cette initiative unilatérale a provoqué un mouvement de défiance vis-à-vis de la monnaie unique. Du coup, le couple franco-allemande a tenté de rassuré jeudi soir. "Nous n'avons pas de désaccords ensemble", a martelé Nicolas Sarkozy, après un dîner de travail avec le nouveau Premier ministre britannique David Cameron. Le locataire de l'Elysée a également souligné qu'il avait des contacts "quasiment quotidiens" avec la chancelière allemande.
Réflexion commune sur de nouvelles sanctions
La présidence française et la chancellerie allemande ont aussi annoncé qu'ils tenteraient de présenter des propositions économiques communes lors du conseil européen du 17 juin, consacré à la croissance européenne. Le couple promet aussi de coordonner ses positions lors des sommets du G8 et du G20 fin juin au Canada, dédiés à la régulation de la finance mondiale. A ces fins, le président français se rendra à Berlin le 7 juin.
Nicolas Sarkozy aurait aussi évoqué avec Angela Merkel de nouvelles sanctions contre les pays qui ne respectent pas les critères du pacte de stabilité et de croissance européen. Il a plaidé pour des "sanctions plus efficaces" que des pénalités financières, qu'il juge contreproductives pour des pays ayant des déficits importants. "La chancelière a fait des propositions, moi-même j'ai proposé une suspension des droits de vote (dans les instances européennes). Il y a un accord total entre la chancelière et moi sur le principe de réfléchir à de nouvelles sanctions", a-t-il dit.
Evolution du pacte de stabilité
Le président français s'est aussi prononcé pour une évolution du pacte monétaire et financier qui lie les pays de la zone euro, avec "peut-être plus de critères, plus de transparence pour plus d'efficience". Interrogé sur la baisse de l'euro, il a répondu que la monnaie unique avait été "un succès et que son bilan ne devait pas être ramené aux quelques jours qui viennent de se passer".
Nicolas Sarkozy a enfin essayé de positiver les turbulences européennes. "La crise accélère l'acceptation d'idées qui paraissaient au début trop ambitieuses", a-t-il souligné, évoquant notamment la tenue de sommets de l'Eurogroupe depuis le début de la crise.
Les marchés ont aussitôt réagi à ce discours: l'euro, qui avait plongé mercredi à 1,2143 dollar -un nouveau minimum en quatre ans- est remonté à 1,25 dollar à la nouvelle de l'entretien téléphonique franco-allemand.
Source : lejdd.fr 21-05-2010
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