Le congrès de la CFDT à Tours prend fin vendredi 11 juin à midi. La veille, François Chérèque devrait être réélu sans difficulté pour son dernier mandat. Son probable successeur est Laurent Berger, secrétaire national et membre de la commission exécutive. Quadragénaire, ce dernier a été pendant trois ans secrétaire général de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Il a aussi dirigé l'Union régionale interprofessionnelle (URI) des Pays-de-la Loire.

La CFDT est le premier syndicat français par le nombre de ses adhérents. Elle en revendiquait plus de 833 000 fin 2009 (contre 650 000 à la CGT). Soit 56 000 de moins qu'en 2002. La crise interne due à la réforme de 2003 a provoqué plusieurs dizaines de milliers de départs que l'organisation n'a pas encore réussi à compenser.

Depuis le point bas atteint en 2006 (803.600 adhérents), le nombre de ses adhérents ne cesse de progresser mais on est loin de l'objectif d'1,2 million que s'était assigné pour 2007 François Chérèque lorsqu'il a succédé à Nicole Notat. Avec 18.500 adhérents supplémentaires l'an dernier, 2009 est le meilleur cru qu'ait connu la CFDT en termes d'adhésions depuis 2002.

En matière d'audience électorale, ses performances sont moins bonnes. Les élections prud'homales de 2008 ont constitué un revers pour la CFDT qui a reculé de plus de trois points à 21,8% des suffrages (contre 34% à la CGT). "Si la déception et la tristesse de celles et ceux qui se sont fortement investis sont légitimes, force est de reconnaître que notre campagne n'a pas totalement dépassé le cercle militant", analyse le rapport d'activité. "Nous ne pouvons nous contenter d'être bien entre nous", a réaffirmé, lundi à l'ouverture du congrès, François Chérèque, en insistant sur la nécessité d'ouvrir davantage la centrale syndicale. Les deux tiers des salariés qui adhèrent aux quelque 1 200 syndicats de la CFDT, répartis dans 15 fédérations, appartiennent au secteur privé. Les fédérations les plus puissantes sont celles du secteur santé sociaux et des services, loin devant la métallurgie, la chimie et la culture.

En revanche, les résultats électoraux de la centrale ont beaucoup chuté dans le public. Ses prises de position en faveur de l'alignement de la durée de cotisation du public sur le privé expliquent probablement une bonne part de cette dégringolade.

Dans la fonction publique de l'Etat, ses 11,3% ne lui assurent qu'une modeste cinquième place et lui promettent des lendemains difficiles, lorsque sera appliquée au public les nouvelles règles de la représentativité. Dans la fonction publique hospitalière, elle est à peu près stable depuis 2004 autour de 24% des suffrages (contre environ 28% en 2002). Dans la fonction publique territoriale, elle a reculé de près de six points entre 2006 et 2008

Source : leMonde.fr  Claire Guélaud 08-06-2010

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