En déplacement à Toulouse, Manuel Valls a réaffirmé sa volonté d'assouplir les critères de naturalisation. Le ministre de l'Intérieur vient d'adresser à tous les préfets de France une nouvelle circulaire sur le sujet, revenant sur les critères "les plus discriminants" mis en place par son prédécesseur, Claude Guéant. Parmi ceux-ci, le QCM de culture générale ou l'obligation pour le demandeur d'être employé en CDI. Pour le locataire de la place Beauvau, il s'agit d'opposer la France "terre d'accueil" à celle "qui regarde le monde avec méfiance". En fait Manuel Valls, comme ses collègues du gouvernement, continue à défaire ce qui a été fait sous l’ère Sarkozy, sans parfois bien savoir par quoi le remplacer.

"On ne devient pas Français en répondant à un QCM!" En déplacement à Toulouse, Manuel Valls est revenu sur les critères de naturalisation qu'il souhaitait assouplir. Parmi ceux-ci, le QCM sur l'histoire et la culture française et l'obligation de détenir un contrat à durée indéterminée (CDI), deux critères mis en place par son prédécesseur au ministère de l'Intérieur, Claude Guéant. 

"Je refuse l'idée que seuls les détenteurs d'un CDI puissent devenir Français", a-t-il encore déclaré, à l'occasion d'une cérémonie de naturalisation à la préfecture de Haute-Garonne. Des assouplissements qui figurent dans une circulaire adressée à tous les préfets de France. Dans un second temps, début 2013, une circulaire-cadre "remettra à plat tous les critères et leur condition d'appréciation", a dit Manuel Valls.

"L'accès à la nationalité française a été entravé"

Opposant une France "terre d'accueil" à une France "qui regarde le monde avec méfiance", le locataire de la place Beauvau a déclaré vouloir "redresser la courbe du nombre de naturalisations". "La France est une terre d'accueil. J'aime ce pays qui, un jour, a fait de moi l'un des siens", a-t-il ainsi déclaré. Né en Espagne, Manuel Valls a été naturalisé à l'âge de 20 ans, juste après l'élection de François Mitterrand à la présidence. Il est bien normal qu’il éprouve de la reconnaissance envers le pays qui l’a accueilli. Il serait tout aussi normal qu’il reconnaisse que les conditions économiques et sociales de l’époque ont bien changées…

Le ministre s'en est ensuite vivement pris à la politique du précédent gouvernement qui s'est traduite, selon lui, par une baisse de 30% du nombre de naturalisations entre 2010 et 2011 et de 45% entre 2011 et 2012. "L'accès à la nationalité française a été entravé, empêché", au détriment en particulier d'étrangers "parfaitement insérés dans la société française, qui ont fait le choix de devenir français", a-t-il ainsi affirmé. Cette politique était le reflet d'une "France qui doute, qui regarde le monde avec méfiance et cède, alors, à la tentation du repli", a-t-il déclaré, critiquant notamment le débat sur l'identité nationale qu'il refuse de rouvrir.

La maîtrise du français reste un critère

Le président François Hollande "veut sortir (...) de cette défiance. Une défiance qui, dans les paroles et parfois dans les actes, a pu prendre les traits d'une hostilité. Nous devons retrouver l'apaisement (...) Ma mission est claire : refaire de l'accès à la nationalité un véritable moteur du sentiment d'appartenance à notre Nation", a ajouté Manuel Valls.

Pour le ministre de l'Intérieur, la naturalisation doit toutefois "demeurer la conclusion logique d'un parcours d'intégration réussi". La maîtrise de la langue française correspondant à un niveau de troisième reste exigé. Le ministre de l'Intérieur a également insisté sur la nécessaire adhésion aux valeurs de la République qu'il a exaltées : liberté, égalité, fraternité, mais aussi laïcité et solidarité. Et de conclure : "Evidemment, il faut maîtriser l'immigration, on ne peut pas accueillir tout le monde".

Source : leJDD.fr  18-10-2012

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