C'est une bien étrange affaire que révèle le journal Les Echos dans son édition de lundi. À en croire le quotidien économique, une faute d'inattention aurait indirectement suscité une amende record pour le géant de la boisson Pepsi.
Secrétaire depuis vingt ans au sein du groupe, Kathy Henry aurait oublié d'ouvrir une lettre reçue un beau jour d'avril 2008, trop occupée à préparer le conseil d'administration de l'entreprise. Sauf que, par manque de chance, l'enveloppe en question contenait une assignation en justice adressée au géant de la boisson dans le cadre d'un procès intenté par deux entrepreneurs du Wisconsin, Charles Joyce et James Voigt. Il accusent Pepsi de ne pas avoir respecté un accord de confidentialité passé avec eux dans les années 1980 concernant une invention : l'eau purifiée embouteillée. La firme américaine serait donc passée outre ce partenariat et aurait exploité seule le concept, en créant Acquafina, une marque devenue très populaire aux États-Unis.
"Négligence excusable"
Selon Les Echos , le procès se serait donc déroulé à la rentrée 2008, dans la plus grande ignorance de l'accusé, qui, n'étant pas au courant de la plainte, ne s'est pas présenté aux audiences. Résultat, le 30 septembre, le verdict tombe : la firme PepsiCo est condamnée "par défaut" (en son absence) à payer la faramineuse somme de 1,26 milliard de dollars... soit l'équivalent de 20 % de son profit net annuel moyen. D'après la version de Pepsi, quand le verdict a été envoyé à l'entreprise, le 5 octobre, Kathy Henry aurait cette fois eu la bonne idée d'ouvrir l'enveloppe. Et la firme d'expliquer que c'est à ce moment-là que la secrétaire aurait découvert, effarée, le montant de l'amende. Paniquée, elle aurait alors transmis immédiatement le courrier au département juridique de l'entreprise...
Une version des faits cependant mise à mal par le dénouement de cette étrange affaire. Prenant acte de cet "oubli", le tribunal du Wisconsin a finalement décidé d'invalider temporairement le jugement pour donner à la compagnie la chance de se défendre. Et surtout, Pepsi s'est montrée particulièrement clémente envers sa secrétaire tête en l'air, qualifiant seulement sa bourde à un milliard de dollars de négligence... "excusable".
Source : lepoint.fr 10-11-2009