
L'invasion de l'Irak aurait été justifiée même si la présence d'armes de destruction massive n'avait pas été prouvée, a estimé l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair qui avait engagé son pays dans la guerre en 2003.
"L'idée était qu'il représentait une menace pour la région, dont le développement d'armes de destruction massive faisait évidemment partie, et il a utilisé des armes chimiques contre sa propre population, c'était bien entendu le plus important dans mon esprit", a déclaré Tony Blair dans une interview qui sera diffusée dimanche sur la chaîne BBC1 et dont des extraits ont été publiés samedi 12 décembre dernier .
Interrogé sur la question de savoir s'il aurait engagé son pays dans la guerre en mars 2003 même si Saddam Hussein n'avait pas disposé d'armes de destruction massive, Tony Blair a répondu : "J'aurais continué à penser qu'il était juste de le renverser. Évidemment, nous aurions employé et développé des arguments différents quant à la nature de la menace." Évoquant l'ancien dictateur Saddam Hussein, l'ex-chef du gouvernement (1997-2007) a poursuivi : "Je ne peux pas réellement penser que nous serions mieux si lui et ses deux fils étaient encore au pouvoir, mais c'est incroyablement difficile... J'avais une décision à prendre."
Enquête sur l'engagement britannique en Irak
Cet entretien est diffusé à un moment où se poursuivent à Londres les audiences publiques de l'enquête sur l'engagement britannique en Irak dans le cadre desquelles Tony Blair doit témoigner l'an prochain. Au centre de l'enquête figure le fameux "dossier", comme on l'appelle en anglais, présenté le 24 septembre 2002 par Tony Blair et qui affirmait que l'Irak disposait d'armes de destruction massive susceptibles d'être déployées en 45 minutes. Il s'est ensuite avéré que ce dossier avait été musclé, la mention des 45 minutes ayant été ajoutée. Aucune arme de destruction massive n'a été découverte en Irak après l'invasion de 2003 dirigée par les Américains et les Britanniques. "Je pense qu'il est important que vous preniez cette décision sur la base de ce que vous croyez être juste, car c'est la seule manière de le faire", a ajouté Tony Blair, interrogé au cours d'une émission religieuse diffusée sur la BBC1. S'étant converti au catholicisme après avoir quitté le pouvoir, l'ancien chef de gouvernement a assuré que sa nouvelle religion n'avait pas eu d'influence sa décision : "Je pense que les gens croient parfois que ma foi a joué un rôle direct dans certaines de ces décisions. Cela n'a réellement pas été le cas."
Source : lepoint.fr 13-12-2009
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