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22 mai 2022 7 22 /05 /mai /2022 07:00
LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

 ELISABETH BORNE : PREMIERE MINISTRE

Nommée lundi en remplacement de Jean Castex, Elisabeth Borne est la nouvelle Première ministre.

 

Elisabeth Borne est une technicienne réputée tenace

Deuxième femme nommée Première ministre sous la Ve République , Elisabeth Borne , 61 ans, est une technicienne issue de la gauche réputée tenace et dont la loyauté pendant tout le dernier quinquennat, dans trois ministères difficiles, a fait la différence pour accéder à Matignon. Nommée 30 ans après Edith Cresson, seule Première ministre entre 1991 et 1992, Elisabeth Borne, qui fut directrice de cabinet de Ségolène Royal est membre de l'aile gauche de la macronie, un atout à l'heure où s'annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par "la mère des batailles" sur les retraites.

Cette ingénieure, née le 18 avril 1961 à Paris, diplômée de l'Ecole nationale des Ponts et chaussées et de Polytechnique, haute fonctionnaire, se définit elle-même comme "une femme de gauche" avec "la justice sociale et l'égalité des chances" au cœur de ses combats. A son arrivée au ministère du Travail en juillet 2020, déjà en pleine crise sanitaire liée au Covid-19, elle a notamment dû gérer le très contesté dossier de la réforme de l'assurance chômage, dénoncée unanimement par les syndicats. Présentée en mars 2021 dans une version "adaptée" à la crise, elle est pleinement entrée en vigueur en décembre, après avoir été un temps suspendue.

 

Surnommée "Borne out" dans les couloirs de ses ministères

Dans les couloirs des ministères où elle a officié, on rappelle qu'elle fut surnommée "Borne out" pour la sa dureté supposée envers ses collaborateurs, un jeu de mots avec le "burn out", ou syndrome d'épuisement. Elisabeth Borne avait multiplié ces derniers mois les interventions dans les médias pour défendre l'action du gouvernement, notamment le "bouclier anti-licenciement" du chômage partiel face à la crise, ou pour battre le rappel sur le télétravail face au Covid-19. Elle a d'ailleurs elle-même passé plusieurs jours à l'hôpital en mars 2021 après avoir contracté le virus, confiant par la suite avoir vécu une expérience "angoissante" et s'être vu "administrer ponctuellement de l'oxygène".

 

Une carrière essentiellement consacrée au service public

Avant d'arriver rue de Grenelle, Elisabeth Borne avait d'abord géré le portefeuille des Transports dans les gouvernements d'Edouard Philippe. Durant ces deux années à ce poste, elle avait gagné une assise certaine en menant à son terme l'une des réformes emblématiques du quinquennat, celle de la SNCF, et en portant la loi touffue sur les mobilités (LOM). Elle avait ensuite remplacé François de Rugy comme ministre de la Transition écologique et solidaire lors d'un remaniement en juillet 2019. Elisabeth Borne avait déjà fait un passage en 2014 comme directrice de cabinet de la ministre de l'Environnement Ségolène Royal. L'année précédente, en 2013, elle avait été préfète de la région Poitou-Charentes, présidée alors par Mme Royal.

Dès 2015, Elisabeth Borne avait toutefois été nommée présidente de la RATP, grande entreprise publique de transports, quelques années après avoir été directrice de la stratégie de la SNCF, au début des années 2000. Dans une carrière essentiellement consacrée au service public, notamment dans les cabinets socialistes dans les années 1990, chez Lionel Jospin à l'Education ou Jack Lang à la Culture, Mme Borne a aussi fait un passage dans le privé, chargée des concessions du groupe Eiffage en 2007, avant de rejoindre la Mairie de Paris comme directrice de l'urbanisme.

Très discrète sur sa vie privée, ayant perdu son père "très jeune" avec une mère qui n'"avait pas vraiment de revenus", elle a été pupille de la Nation, confiant avoir trouvé dans les maths "quelque chose d'assez rassurant, d'assez rationnel". Divorcée et mère d'un enfant, elle a par ailleurs indiqué que la communauté juive était "la sienne", lors d'un entretien sur Radio J en juin 2021.

 

Premier mandat brigué en juin

Elisabeth Borne est la quatrième cheffe du gouvernement sous la Ve République à n'avoir jamais brigué un mandat au suffrage universel, après Georges Pompidou, Raymond Barre et Dominique de Villepin. Si elle avait annoncé sa candidature aux législatives dans le Calvados en juin, cette absence d'"enracinement" et un sens politique jugé relatif avaient provoqué la circonspection de certains caciques de la majorité présidentielle lorsque son nom avait été mis en avant dès le lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

BRUNO LEMAIRE : MINISTRE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA SOUVERAINETE INDUSTRIELLE ET NUMERIQUE

Bruno Le Maire, le résilient de Bercy, garde un ministère de l’économie élargi. C’était son choix et il l’avait exprimé clairement à de nombreuses reprises.

Homme fort du premier quinquennat, Bruno Le Maire est reconduit en tant que ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique dans le gouvernement d’Elisabeth Borne.

Bruno Le Maire l’avait annoncé dans un communiqué plus de dix jours avant la démission du gouvernement de Jean Castex : « J’ai toujours dit aux électeurs que je ne ferai pas plus de trois mandats : je tiens parole. » Le ministre de l’économie, des finances et de la relance renonçait ainsi à une nouvelle candidature aux élections législatives dans l’Eure, mais aucunement à son ambition politique : vendredi 20 mai, l’ancien membre de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) a été nommé par la première ministre, Elisabeth Borne, et le président de la République, Emmanuel Macron, à la tête du ministère de l’économie, des finances, de la souveraineté industrielle et numérique.

Mardi 17 mai, ce ministre de poids de M. Macron depuis 2017 s’était dit « serein » quant à la composition du nouveau gouvernement, lors d’une visite d’entreprise à Tourcoing (Nord). « Connaissant bien Elisabeth Borne, je suis heureux pour mon pays que le président de la République l’ait choisie comme première ministre (…). C’est une femme qui a apporté la preuve de sa capacité à porter des réformes difficiles, qui a apporté la preuve de son courage », avait-il ajouté.

Après cinq années complètes passées à Bercy, une longévité dont l’intéressé s’est souvent enorgueilli, M. Le Maire a obtenu la confiance renouvelée de M. Macron, malgré la distance qu’a longtemps maintenue le président de la République avec ce transfuge de la droite. Enarque, agrégé de lettres, il a été professeur de français en « zone sensible » à Bron, dans la banlieue lyonnaise. Il s’est notamment fait remarquer pour avoir écrit douze romans sur les coulisses du pouvoir et essais politiques (dont quatre durant le quinquennat). Il inspire même un personnage dans Anéantir, le dernier livre de Michel Houellebecq.

Collaborateur d’Hubert Védrine dès sa sortie de l’Ecole nationale d’administration (ENA), en 1998, en tant que secrétaire des affaires étrangères, M. Le Maire a consacré la majeure partie de sa carrière à la politique. Il était notamment au sein du cabinet de Dominique de Villepin, en tant que conseiller aux affaires stratégiques et à la défense, en 2003, au moment où la France refuse de faire la guerre en Irak aux côtés des Etats-Unis. Il suit M. Villepin au cours de toutes ses nominations, de 2002 à 2007, du Quai d’Orsay à Matignon en tant que directeur du cabinet, avant de se soumettre pour la première fois au suffrage universel.

 

Un homme de droite ancré en Normandie

Originaire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), c’est dans la 1re circonscription de l’Eure qu’il est investi par l’UMP. Elu, il siège jusqu’en décembre 2008, lorsqu’il rejoint le gouvernement de François Fillon en tant que secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes. En 2010, il est tête de liste aux régionales en Haute-Normandie sous la bannière de l’UMP et perd au second tour face à la liste du Parti socialiste menée par Alain Le Vern.

 

Une longue expérience politique

En juin 2009, il est nommé ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, fonction qu’il occupe jusqu’à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, en 2012. En parallèle, il devient un cadre de l’UMP, jusqu’à en devenir délégué général chargé du projet de 2011 à 2013. Il tente, en 2012, de prendre la tête du parti, mais échoue à réunir les parrainages nécessaires. Il se présente à la primaire de la droite et du centre en novembre 2016 et ne récolte que 2,38 % des voix. Il appelle ensuite à voter pour M. Fillon face à Alain Juppé, avant de l’abandonner au moment de ses ennuis judiciaires, en mars 2017. Il rejoint, quelques mois plus tard, Emmanuel Macron. Un choix qu’il n’a pas eu à regretter jusqu’ici.

Bruno Le Maire est diplômé de l'ENS, de Sciences Po Paris et de l'ENA.

 

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

GERALD DARMANIN : MINISTRE DE L’INTERIEUR

Reconduit à la tête du ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin va devoir conduire dès les prochaines semaines le chantier de la modernisation de la police. Une réforme à 15 milliards d'euros sur cinq ans.

Il compte parmi les ministres qui rempilent. Gérald Darmanin conserve son portefeuille de ministre de l'Intérieur qu'il détient depuis près de deux ans, après avoir été ministre des Comptes publics. Sa reconduction avait été donnée comme quasiment acquise depuis le début des tractations sur la constitution du gouvernement d'Elisabeth Borne.

De fait, le « premier flic de France » ne découvrira pas les dossiers qui l'attendent et surtout pas le plus lourd d'entre eux qu'il a ficelé in extremis avant l'ouverture de la campagne présidentielle, à savoir le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi) . Examiné mi-mars dernier en Conseil des ministres, ce plan quinquennal de la sécurité est déjà sur le bureau de l'Assemblée nationale pour y être discuté dans les semaines qui suivront l'ouverture de la prochaine législature.

Avec lui, c'est l'entrée dans une nouvelle ère qui se dessine pour la police et la gendarmerie dont les moyens matériels doivent être considérablement modernisés. Sur les 15 milliards d'euros supplémentaires sur cinq ans que la Lopmi prévoit de mobiliser en faveur de la sécurité, la moitié ira aux investissements numériques et au renforcement des capacités de lutte contre la cybercriminalité. Dans ce domaine, les attaques terroristes, notamment, ont révélé bien des failles.

 

Mettre « plus de bleu dans la rue »

En termes de moyens humains, et pour répondre à la commande du chef de l'Etat de mettre « plus de bleu dans la rue », Gérald Darmanin va devoir organiser le transfert massif d'effectifs de policiers en patrouille dans la rue. Plus de 3.500 gardiens de l'ordre public, ici affectés à des audiences de justice, là à des tâches administratives, doivent être redéployés au plus près des citoyens.

Ce chantier n'effraie pas les organisations professionnelles de la police qui n'ont pas caché leur satisfaction à l'annonce du contenu de la Lopmi. Difficile de se plaindre d'une réforme qui doit inscrire 1,5 milliard d'euros de dépenses budgétaires pour revaloriser les carrières dont 800 millions pour les policiers et 700 millions pour les gendarmes.

Poids lourd venu de la droite, resté proche de l'ancien président Nicolas Sarkozy, réélu dès le premier tour en mars 2020 à la mairie de Tourcoing, Gérald Darmanin a décidé de concourir pour les élections législatives des 12 et 19 juin, dans la 10e circonscription du Nord, où Emmanuel Macron est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, avec 28,92 % des voix, devant Marine Le Pen (26,20 %) et Jean-Luc Mélenchon (24,74 %).

Primes, mobilité, conditions de travail : Gérald Darmanin annonce 773 millions pour les policiers

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

CATHERINE COLONNA : MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE L’EUROPE

 

Catherine Colonna, une professionnelle de la diplomatie au Quai d’Orsay

Diplomate de carrière, Catherine Colonna, actuelle ambassadrice de France au Royaume-Uni, a été nommée ministre des Affaires étrangères. Habituée aux gestions de crise, c’est une professionnelle de la diplomatie.

C’est la première fois depuis 1986 et la nomination de Jean-Bernard Raimond dans le gouvernement Chirac qu’un diplomate de métier est nommé au Quai d’Orsay. Vendredi, Catherine Colonna, 66 ans, a été désignée par Emmanuel Macron ministre de l’Europe et des Affaires étrangères dans le gouvernement d’Élisabeth Borne . Un symbole le jour même où les syndicats du corps diplomatique ont lancé un rare appel à la grève pour le 2 juin prochain.

Entrée au Quai d’Orsay à sa sortie, en 1983, de l’ENA, la prestigieuse école des élites françaises, Catherine Colonna est connue pour avoir été l’un des visages de la diplomatie française des années Chirac. Celle qui était proche des idées de Laurent Fabius avait d’abord fait carrière dans les cabinets de gauche, sous Mitterrand. Entrée au porte-parolat du Quai d’Orsay en 1990, elle devient un élément central de la direction de la communication du ministère quand Alain Juppé est à ce poste entre 1993 et 1995.

 

Ministre déléguée aux Affaires européennes sous Villepin

Jacques Chirac la promeut porte-parole de l’Elysée. Elle reste près de dix ans à ce poste, de 1995 à 2004, un record de longévité. Elle se retrouve ainsi au centre du pouvoir, cogérant les crises successives avec l’équipe du Président. Elle s’est particulièrement distinguée pendant la crise irakienne de 2003, quand elle a défendu avec passion le refus français de prendre part à la guerre déclenchée par les États-Unis.

« C’est une grande professionnelle, solide, rigoureuse, attentive, et elle n’a jamais commis d’erreur pendant tout son porte-parolat », assure auprès de l’AFP un ancien journaliste politique qui l’a côtoyée à cette époque.

Après l’Élysée, elle a fait un bref passage en 2004 à la tête du Centre national de la Cinématographie (CNC), organisme de régulation et de financement du cinéma français, avant de retourner aux affaires publiques en 2005, où elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement de Dominique de Villepin, jusqu’en 2007.

 

Pendant la crise du Brexit, elle a été convoquée au Foreign Office

Après un passage à l’Unesco puis dans le privé, elle occupe coup sur coup deux des postes les plus prestigieux de la diplomatie française : elle est ambassadrice à Rome de 2014 à 2017 puis ambassadrice à Londres depuis 2019. Elle a dû y gérer une période très agitée, en pleine négociation sur le Brexit, et a même été convoquée une fois au Foreign Office, événement rarissime dans les relations entre alliés.

Sa nomination au Quai d’Orsay n’est pas anodine. D’abord, elle est directement opérationnelle alors que des dossiers explosifs, à commencer par la guerre en Ukraine, l’attendent. De plus, sa loyauté envers le corps diplomatique peut rassurer un ministère dans lequel un collectif de 400 jeunes diplomates et six syndicats a lancé un appel à la grève.

Les contestataires protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle qui acte, selon eux, la « mise en extinction » progressive d’ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique. « Il faudra juger sur pièces », estime, prudent, un diplomate auprès de l’AFP.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

ERIC DUPOND-MORETTI : MINISTRE DE LA JUSTICE, GARDE DES SCEAUX

 

Avec Éric Dupond-Moretti à la Justice, Emmanuel Macron persiste et signe

En maintenant l'ancien avocat place Vendôme, le président de la République donne un signal lourd au corps judiciaire, le dernier à ne pas avoir été réformé en profondeur.

Emmanuel Macron est un homme obstiné et n'aime les résistances mal placées. Alors que la magistrature, jusqu'à son plus haut niveau, a juré la perte d'Éric Dupond-Moretti en le poursuivant jusque devant la Cour de justice de la République, le président de la République l'impose à nouveau dans le gouvernement.

Il est également vrai que l’avocat a tout fait pour rester Place Vendôme et, contrairement aux attentes, a finalement été entendu. Après deux ans à la tête du ministère de la justice, Eric Dupond-Moretti, 61 ans, a été reconduit dans ses fonctions par Emmanuel Macron. Avec Bruno Le Maire à l’économie et Gérald Darmanin à l’intérieur, il est la troisième figure de l’équipe Castex à rester à la tête du ministère régalien qu’il occupait.

Cette reconduction constitue un message politique clair au monde judiciaire et à toutes ses composantes, toujours promptes à rêver d'autonomie, et à qui l'ancien ténor du Barreau donne de l'urticaire. Ainsi, l'Élysée vient-il, fermement, de rappeler la prééminence du politique sur le judiciaire. Ainsi donne-t-il aussi, à celui qu'il reconduit, un blanc-seing pour réformer de fond en comble la maison «Justice». Peu importe qu'il faille sans doute repasser encore par des décrets de déport en faveur du Premier ministre pour traiter certaines affaires délicates, qu'il s'agisse des fadettes ou des dossiers monégasques et corses, dans lesquels il fut partie comme avocat.

L’entourage d’Emmanuel Macron explique le maintien surprise d’Eric Dupond-Moretti au ministère de la justice par un souci de « continuité ». « L’action est en cours », en particulier les Etats généraux de la justice, donc « la logique » était de permettre au garde des sceaux de « poursuivre les chantiers déjà lancés », explique un conseiller du chef de l’Etat. L’entourage de M. Dupond-Moretti récuse l’idée selon laquelle ce maintien serait une surprise, estimant que cela découle d’une mauvaise interprétation, à la suite de l’annonce de sa non-candidature aux législatives dans le Nord, début mai. Autre raison invoquée par l’entourage du ministre : le fait qu’il dispose d’un « vrai bilan » à la justice.

 

« Incompréhension du monde judiciaire »

Sa mise en examen pour « prise illégale d’intérêts » – une première pour un ministre de la justice –, les réquisitions de renvoi devant la Cour de justice de la République prises début mai par le ministère public représenté par François Molins et la perspective d’un procès n’auront donc pas constitué un frein à sa reconduction. Au grand désespoir des syndicats de magistrats avec qui le ministre entretient des relations exécrables.

« Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension. Mais, en définitive, c’est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences », a ainsi tweeté le Syndicat de la magistrature. « On prend acte mais nous sommes inquiets. C’est un fait qu’il est mis en examen et ce n’est pas anodin », dit au Monde Catherine Vandier, secrétaire nationale de l’Union syndicale des magistrats, le syndicat majoritaire de la profession. « La justice n’est pas réparée, contrairement à ce qu’il se plaît à répéter. Il y avait un besoin d’apaisement, pas d’une personnalité clivante », ajoute-t-elle.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

AMELIE DE MONNTCHALIN : MINISTRE DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE ET DE LA COHESION DES TERRITOIRES

Amélie de Montchalin, âgée de 36 ans, a été nommée ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires vendredi 20 mai. Elle aura la tâche de conduire l’un des ministères les plus importants dans l’ordre du protocole.

Interrogée sur les « enjeux climatiques » par une jeune femme, jeudi 19 mai lors de son premier déplacement, la première ministre Elisabeth Borne avait répondu qu’elle voulait les mettre « au cœur de toutes les politiques ». « Compte tenu de la marche qu’il y a à faire, c’est une transformation radicale de tout : notre façon de produire, [de] se déplacer, [de] se loger », avait-elle commencé par dire, arguant que « c’est pour ça que le président de la République a annoncé que le premier ministre serait en charge de la planification écologique ». « Si on veut gagner cette bataille, il faut que tous les choix qu’on fait intègrent cette dimension », assurait encore Mme Borne.

Dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, le 16 avril, Emmanuel Macron projetait de nommer un premier ministre « directement chargé de la planification écologique », qui serait appuyé par deux ministères « forts » : un ministère de la « planification énergétique » et un ministère « chargé de la planification écologique territoriale ». Son but ? Affronter le « combat du siècle » et « faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon », ainsi qu’aller « deux fois plus vite » dans la réduction des gaz à effet de serre.

D’abord élue députée de La République en marche (LRM), en 2017, dans la 6e circonscription de l’Essonne, elle avait succédé à Nathalie Loiseau, le 31 mars 2019, comme secrétaire d’Etat chargée des affaires européennes, pour finalement être nommée ministre de la transformation et de la fonction publiques, en juillet 2020.

Tout droit issue du privé, elle intègre HEC Paris en 2005 et décide de faire son premier stage auprès de la députée des Yvelines Valérie Pécresse (alors membre de l’Union pour un mouvement populaire, devenue Les Républicains). En février 2007, la stagiaire est embarquée dans la campagne des législatives et accompagne Mme Pécresse au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, en pleine réforme sur l’autonomie des universités.

 

« Techno »

Titulaire d’un master en administration publique à la Harvard Kennedy School, la jeune économiste, qui travaille chez Exane BNP Paribas pendant la crise de la zone euro entre 2009 et 2012, est séduite par le côté « start-up » de LRM, qu’elle rejoint en décembre 2016, après la défaite d’Alain Juppé à la primaire de la droite – elle avait travaillé sur la conception de son programme économique.

Lors des législatives de 2017, elle remporte la 6e circonscription de l’Essonne sans avoir jamais exercé de mandat politique précédemment. Elle se fond vite dans son rôle, apparaissant comme une figure « techno », fine connaisseuse des enjeux économiques. Sur le fond, cette libérale convaincue plaide pour une forme de « pragmatisme » et pour une « efficacité de la dépense publique ».

Au début de son mandat, elle est coordinatrice du groupe LRM à la commission des finances et devient la première femme à occuper un tel poste à l’Assemblée. L’ancienne économiste soutient la suppression de l’impôt sur la fortune, estimant que cet impôt constituait un frein à l’investissement. Après avoir échoué, en septembre 2018, à prendre la présidence du groupe LRM, elle devient finalement la première vice-présidente du groupe LRM, en étant chargée de superviser les coordinateurs des commissions.

 

Transformation de l’ENA

Gilles Le Gendre, le nouveau président du groupe LRM à l’Assemblée nationale, parle alors de Mme de Montchalin comme de « [sa] numéro 2 sur tous les sujets, (…) une autre moi-même ». Durant le Brexit, en mars 2019, la jeune femme succède à Nathalie Loiseau, au gouvernement, en tant que secrétaire d’Etat chargée des affaires européennes, où elle pose ses conditions pour l’accord établissant la future relation entre l’Union européenne et Londres.

Nommée au ministère de la transformation et de la fonction publiques, sous le gouvernement de Jean Castex, en juillet 2020, Mme de Montchalin a notamment porté le projet d’ordonnance de réforme de l’encadrement supérieur de la fonction publique, en 2021, qui comprenait la transformation de l’Ecole nationale d’administration en un Institut national du service public en 2022, la suppression de nombreux corps de hauts fonctionnaires et la création d’un corps unique, celui des administrateurs de l’Etat. Pour les élections législatives des 12 et 19 juin, Amélie de Montchalin est de nouveau candidate dans la 6e circonscription de l’Essonne.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

PAP NDIAYE : MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE ET DE LA JEUNESSE

C’est l’un des nouveaux visages du gouvernement Borne. L’historien Pap Ndiaye a été nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse en remplacement de Jean-Michel Blanquer resté cinq ans rue de Grenelle. L’école est présentée comme l’un des trois grands chantiers du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron.

Cet universitaire français de 55 ans, spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités était jusqu’ici à la tête du Musée national français de l’histoire de l’immigration. Au printemps 2021, il a été nommé à ce poste par Emmanuel Macron qui réclamait du sang neuf. Inquiet des tensions identitaires qui montent en France depuis quelques années, le chef d’Etat cherchait un lieu, et une personne, pour apaiser le débat. « Un an avant la présidentielle, le président a voulu un changement symbolique au musée, expliquait au Monde, Mercedes Erra, cofondatrice de l’agence de communication BETC et présidente du conseil d’administration du Palais de la Porte-Dorée, en juin 2021. Un directeur médiatique, pacificateur, qui sortirait du sérail des conservateurs. »

Selon le sociologue Michel Wieviorka, la réalité serait très politique : « Le chef de l’Etat voulait ¬lancer un signal politique pour contrebalancer les positions des ministres Jean-Michel Blanquer [éducation], Frédérique Vidal [enseignement supérieur] et Gérald Darmanin [intérieur]. » Tous trois ont notamment dénoncé ces derniers mois les « ravages de l’islamo-gauchisme ».

 

Maître de ses émotions

Début février 2021, quand Frédérique Vidal a déclenché la controverse sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, Pap Ndiaye a senti le danger. Mais « j’avais l’obligation d’intervenir, sinon je perdais toute crédibilité », expliquait-il au Monde en 2021. Sur France Inter, il a pris sa voix la plus douce pour asséner : « Ce terme d’islamo-gauchisme ne désigne aucune réalité à l’université. Ce qui me frappe surtout, c’est le degré de méconnaissance du monde politique des recherches qui sont menées à l’université en sciences sociales et en sciences humaines. »

Parfaitement maître de ses émotions, le frère de Marie NDiaye, écrivaine lauréate du Femina et du Goncourt, sait aussi cadrer celles des autres. Valentine Umansky, curatrice de la Tate Modern à Londres, qui l’a connu professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), ne l’a jamais entendu élever la voix : « Il ne rentre jamais dans le conflit, même avec les gens les plus emportés, c’est désarmant dans tous les sens du terme. »

Depuis qu’il a écrit La Condition noire (Calmann-Lévy), en 2008, première étude notoire des black studies à la française, la cote de Pap Ndiaye monte chez les politiques, rassurés par son côté détaché de la lutte des races et de la lutte des classes. Ils l’ont aussi vu à l’œuvre dans les institutions culturelles. En 2019, le Musée d’Orsay l’a intégré dans le comité scientifique de l’exposition « Le Modèle noir, de Géricault à Matisse », grand succès de l’année. Ses modèles sont saxophonistes, écrivains – Aimé Césaire, le poète de la négritude, est son idole.

« Mes premières pensées vont vers le monde enseignant, qui est le mien depuis longtemps », a déclaré M. NDiaye, lors de la passation des pouvoirs vendredi soir avec son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, visiblement ému de remettre le flambeau. Les deux hommes ont fait référence à Samuel Paty, l’enseignant d’histoire assassiné par un terroriste. Pap NDiaye lui a dédié ses premiers mots, tandis que Jean-Michel Blanquer a insisté sur l’avant et l’après que représente le drame : « Samuel Paty nous oblige à une vigilance sur nos valeurs. Vous en êtes maintenant le garant. »

Pap NDiaye a mis en avant son parcours durant son discours : « Je suis le pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est le pilier », avant d’ajouter : « Je suis le symbole de la méritocratie et de la diversité. Je n’en tire aucune fierté, mais le sens du devoir et des responsabilités. » Parmi les « défis immenses », il évoque « la consolidation des savoirs fondamentaux, l’égalité des chances et l’adaptation nécessaire de l’école aux bouleversements des économies et des sociétés ». « Le dialogue avec la communauté éducative sera aussi important », a-t-il martelé en forme de gage donné aux enseignants.

 

Critiques de l’extrême droite

Quelques minutes après l’annonce de la nomination de Pap Ndiaye, de nombreuses personnalités d’extrême droite ont critiqué ce choix. Pour Marine Le Pen, « la nomination de Pap Ndiaye, indigéniste assumé, à l’éducation nationale est la dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir ».

Le président par intérim du Rassemblent national, Jordan Bardella, a estimé que M. Ndiaye est « un militant racialiste et antiflics ». Pour l’eurodéputé, sa nomination « est un signal extrêmement inquiétant envoyé aux élèves français au sein de l’éducation nationale, déjà minée par le communautarisme ».

Chez Reconquête ! également, le parti d’Eric Zemmour, Pap Ndiaye a été l’objet de toutes les critiques. Sur Twitter, le militant Damien Rieu a déploré le fait que M. Ndiaye ait participé en 2016 « à des “réunions en non-mixité” (interdites aux Blancs) aux côtés des pires “indigénistes” dans le “bâtiment occupé” de l’université Paris-VIII. Voici celui qui sera chargé de l’éducation de nos enfants. »

Interrogée sur les attaques dont est la cible M. Ndiaye, la première ministre, Elisabeth Borne a pris sa défense, vendredi soir, au « 20 Heures » de TF1. « Pap Ndiaye est là parce qu’il partage avec Jean-Michel Blanquer l’objectif d’offrir à nos enfants l’excellence et l’égalité des chances et je pense qu’il incarne ça », a-t-elle répondu dans un premier temps.

« Il y a des acquis sur l’égalité des chances, notamment le dédoublement des classes de CP qui a été mené par Jean-Michel Banquer, mais sa feuille de route, c’est de continuer d’aller plus loin et de le faire avec les enseignants qui partagent ces préoccupations, évidemment avec les parents d’élèves et les associations qui peuvent aider sur ces questions d’égalité des chances. »

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

SEBASTIEN LECORNU : MINISTRE DES ARMEES

 

Sébastien Lecornu, plus jeune ministre des Armées depuis la Révolution française

C’est une promotion impressionnante pour celui qui est devenu l’un des piliers de la Macronie. Sébastien Lecornu a été nommé vendredi ministre des Armées dans le gouvernement d’Élisabeth Borne. Transfert de la droite et fidèle soutien d’Emmanuel Macron depuis 2017, il n’a eu de cesse d’être promu tout au long du premier quinquennat : d’abord secrétaire d’Etat à la Transition écologique, il est devenu ministre des Collectivités territoriales puis des Outre-mer . Inconnu du monde des armées, le nouveau locataire de l’hôtel de Brienne va remplacer Florence Parly.

Il sera à la tête d’un ministère qui bénéficie depuis 2017 d’une forte remontée en puissance de son budget mais qui craint de futurs arbitrages défavorables au vu de la dégradation des finances publiques. En outre, deux dossiers brûlants l’attendent : le retrait des militaires français du Mali et la guerre en Ukraine.

 

Jacques Chaban-Delmas, jeune ministre de la Défense avant lui

Fait anecdotique : né le 11 juin 1986, Sébastien Lecornu, âgé donc de 35 ans pour encore quelques jours, est le plus jeune ministre des Armées de la France depuis 1792 et Pierre Auguste Lajard, un officier de l’Ancien Régime qui a joué un rôle clé pendant la Révolution française et qui a été ministre de la Guerre pendant quelques mois. Au moment de sa prise de fonction, Lajard était alors âgé de 35 ans depuis trois mois.

Avant lui, seuls trois ministres de la Guerre ont été plus jeunes : Charles-Xavier de Francqueville d’Abancourt (âgé de 34 ans en 1792 quand il prend le poste), Charles-Alexis Alexandre (âgé de 34 ans en 1793, mais qui été ministre pendant… une seule journée) et surtout Lazare Hoche, qui détient le record (âgé de 29 ans quand il a été ministre en 1797, poste qu’il ne garde que deux semaines).

Après les soubresauts de la Révolution française, le ministère de la Guerre, des Armées ou de la Défense - la dénomination est changeante selon les époques - a souvent échu à des personnalités politiques ou des généraux âgés de plus de 50 ans. Un seul autre trentenaire a eu le poste dans l’histoire de la République : Pierre-Henri Teitgen, 39 ans, a été nommé ministre des Forces armées en octobre 1947, portefeuille qu’il conserve jusqu’en juillet 1948 dans la IVe République naissante. Plus célèbre, Jacques Chaban-Delmas avait 42 ans quand il a été désigné à ce poste en 1957.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

BRIGITTE BOURGUIGNON : MINISTRE DE LA SANTE ET DE LA PREVENTION

 

Olivier Véran remplacé par Brigitte Bourguignon à la Santé

Arrivé au ministère le 16 février 2020, au début de la crise sanitaire du Covid-19, Olivier Véran a passé deux années chargées au gouvernement devant faire face aux difficultés du secteur hospitalier et médical et à une pandémie. Le neurologue de formation aurait aimé prolonger son séjour à l'avenue de Ségur mais son image est désormais indissociable de l'épidémie de Covid-19 et rappelle période du quinquennat que le chef de l'Etat préfère oublier. La reconduction d'Olivier Véran au ministère de la Santé semblait impossible dès le départ, à la place c'est celle qui travaillait pour lui en tant que ministre déléguée chargée de l'Autonomie qui prend la direction du ministère de la Santé. Une femme qui connaît déjà les lieux et surtout les coulisses de la mise en place des politiques publiques. Si elle n'est pas médecin comme son prédécesseur, elle a travaillé comme secrétaire médicale avant de se lancer en politique d'abord sous les couleurs du Parti socialiste puis en rejoignant La République en Marche. Olivier Véran lui est toujours membre du gouvernement mais à un poste bien différent, celui de ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement.

Emmanuel Macron a pour ambition de remettre le système de santé et hospitalier sur pied durant son mandat, et il compte sur la nouvelle locataire de l'avenue de Ségur pour l'y aider. Cette secrétaire médicale de métier qui dirige la commission des Affaires sociale à l'Assemblée nationale connaît déjà bien les rouages politiques du cabinet ministériel et en prendra les commandes très rapidement car il y a urgence.

 

Accueil mitigé de la part du milieu médical

Cette nomination n’a pas été très bien accueillie par le milieu médical dans son ensemble

"Sur son CV, on ne voit pas quelqu'un qui va changer les choses", a affirmé samedi 21 mai sur franceinfo, le docteur Olivier Milleron, cardiologue à l'hôpital Bichat à Paris et membre du collectif Inter-Hôpitaux, au sujet de Brigitte Bourguignon.

Brigitte Bourguignon a été "la députée sous Hollande qui a voté toutes les lois qui ont fait beaucoup de mal à l'hôpital public", a affirmé samedi sur franceinfo, Olivier Milleron, membre du collectif Inter-Hôpitaux.

 

Situation catastrophique à l'hôpital

Olivier Milleron déplore qu'il ait "fallu trois semaines pour nommer une nouvelle ministre, alors que la situation est catastrophique" dans l'hôpital public. "La population française n'a pas actuellement accès à des soins de qualité", dit-il, en particulier aux urgences. Dans plusieurs villes de France, les services des urgences sont partiellement fermés, faute de personnel. Olivier Milleron espère que Brigitte Bourguignon fera "le constat de cette situation", ce qui changera "du déni d'Olivier Véran", le précédent ministre de la Santé.

Olivier Milleron demande des "solutions inédites" face à des "situations inédites", comme des "revalorisations salariales" le plus vite possible pour attirer les soignants à l'hôpital, ou encore l'inscription dans la loi d'un ratio patient/soignant. "Une infirmière ne peut pas s'occuper bien de plus de huit patients", assure-t-il. "Il faut qu'on redonne envie aux gens de travailler à l'hôpital public".

 

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

OLIVIER DUSSOPT : MINISTRE DU TRAVAIL , DU PLEIN EMPLOI ET DE L’INSERTION

 

Olivier Dussopt, le bûcheur austère aux commandes de la réforme des retraites

Nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion, Olivier Dussopt n’apparaît qu’au neuvième rang dans la hiérarchie gouvernementale. Mais il va mettre en œuvre l’une des mesures les plus importantes et les plus controversées du programme d’Emmanuel Macron : le recul à 65 ans (ou 64 ?) de l’âge légal de départ à la retraite. Quelques minutes après sa désignation, il a indiqué, vendredi 20 mai, sur le réseau social Twitter, que les chantiers dont il a la charge seront menés « dans la concertation ». Les syndicats, opposés à un décalage de l’âge d’ouverture des droits à une pension, l’attendent l’arme au pied.

Cette thématique ne lui est pas étrangère puisqu’il a eu l’occasion de se frotter au budget de l’assurance-vieillesse – la principale caisse de retraite – lorsqu’il était ministre délégué aux comptes publics. A cette fonction, qu’il a occupée durant presque deux ans jusqu’à la réélection de M. Macron le 24 avril, il a conforté sa réputation de bourreau de travail, réservé et d’une loyauté sans faille à l’égard du chef de l’Etat.

 

Transfuge du PS

En s’installant rue de Grenelle, où il succède à Elisabeth Borne – la nouvelle cheffe du gouvernement –, M. Dussopt peut se prévaloir de sa connaissance du dialogue social. Quand il était secrétaire d’Etat à la fonction publique (novembre 2017-juillet 2020), il a rencontré à maintes reprises les organisations d’agents afin de bâtir une loi qui a transformé le fonctionnement de l’Etat, des collectivités locales et des hôpitaux.

La nomination de ce transfuge du PS, devenu patron du micro-parti Territoires de progrès, qui se situe sur le flanc gauche de la majorité, est commentée diversement par les syndicats. « Nos représentants ont trouvé que c’était un homme d’écoute dont l’action a produit des résultats, notamment en matière de santé au travail dans la fonction publique », confie Cyril Chabanier, président de la CFTC. Yves Veyrier, le numéro un de FO, est plus circonspect car ses militants à Bercy gardent de M. Dussopt le souvenir d’une personnalité « peu enclin[e] au dialogue ». Le pedigree du ministre traduit, par ailleurs, une « approche » budgétaire du dossier des retraites qui envoie « un signal politique pas très favorable », selon M. Veyrier.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

DAMIEN ABAD : MINISTRE DES SOLIDARITES ET DES PERSONNES HANDICAPEES

 

En rejoignant le gouvernement d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne, Damien Abad entérine la rupture avec Les Républicains, parti où il tenait un rôle de premier plan jusqu’à la veille du remaniement..

Tout est allé très vite pour Damien Abad. Ce vendredi, l’élu de 42 ans, originaire de Nîmes (Gard) a été nommé ministre de la Solidarité, de l’autonomie, chargé des handicaps, par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Avant le remaniement, les thématiques auxquelles est désormais affecté Damien Abad étaient le fait de plusieurs ministères. Celui d’Olivier Véran, ministère de la Santé et des Solidarités et celui de Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées.

La veille, l’homme politique était encore chef du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, un rôle de premier plan au sein du parti qu’il quitte donc avec fracas.

« Nos différences se sont accélérées ces dernières semaines avec les décisions du bureau politique et les choix de la présidentielle au second tour. J’en tire les conséquences », avait déclaré l’élu au Figaro ce jeudi soir en guise d’officialisation de son départ du parti, moins de 24 heures avant sa prise de fonction au sein du gouvernement.

Depuis une semaine, Damien Abad était engagé dans un bras de fer avec LR qui l’avait fait second de Laurent Wauquiez à la présidence du parti, de 2017 à 2019. Après avoir créé le mouvement des Jeunes Centristes en 2008, le diplômé de Sciences-po avait rapidement rejoint la majorité UMP de l’époque. Il s’illustre alors en tant que député de l’Ain, élu en 2012.

 

Premier député en situation de handicap

Atteint d’arthrogrypose, il est aussi le premier député en situation de handicap. À la tête du groupe LR à l’Assemblée depuis 2019, soutien de Xavier Bertrand lors de la primaire en 2022, Damien Abad laisse progressivement entendre qu’un rapprochement avec LREM est possible. Il multiplie les rendez-vous avec Thierry Solère, conseiller d’Emmanuel Macron.

Une proximité à bas bruit, jusqu’à vendredi dernier. Le 13 mai, Renaissance (ex-LREM) annonçait ne présenter aucun candidat dans la 5e circonscription de l’Ain face à Damien Abad. En guise d’explication, Stanislas Guérini, le patron du parti présidentiel, louait la « mise en retrait » de l’élu, face au « naufrage idéologique et politique de son parti », sans préciser si Abad les rejoignait.

LR met la pression sur Damien Abad pour les législatives : «Il faut qu’il arrête de prendre les gens pour des cons !»

Son camp lui avait alors demandé de « clarifier sa position en urgence », exaspéré par le flou entretenu par le principal concerné. Jusqu’à se dire prêt ce jeudi à investir un candidat LR… face au sortant LR. Le président des Républicains Christian Jacob expliquait alors que « LR ne pouvait pas attendre le bon vouloir de Monsieur Macron de le prendre ou de ne pas le prendre au Gouvernement ». C’est désormais chose faite.

 

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

SYLVIE RETAILLEAU : MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEURE ET DE LA RECHERCHE

 

Avec Sylvie Retailleau, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche change de tête, pas de ligne

Après Frédérique Vidal, c’est encore une ancienne présidente d’université qui prend les rênes du ministère. Une continuité sur la forme qui annonce une continuité sur le fond.

Tout changer pour ne rien changer ? Sylvie Retailleau, présidente de l’université Paris-Saclay, a été nommée ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en lieu et place de Frédérique Vidal, ancienne présidente de l’université de Nice. Deux ministres issues de la société civile, donc. «Cela pose la question du poids politique des universités et de la recherche en France», réagit le député LR Patrick Hetzel, fin connaisseur du secteur.

De fait, Frédérique Vidal n’a pas particulièrement porté politiquement son secteur, hormis pour l’accuser d’être gangrené par «l’islamo-gauchisme». Dans l’ordre protocolaire, Sylvie Retailleau n’est que 11e, alors qu’elle gère le 6e budget de l’Etat. Néanmoins, l’Enseignement supérieur conserve un ministère de plein exercice, alors que les craintes étaient fortes de voir le domaine rétrogradé. Quant à la nomination de Retailleau, elle est saluée comme «une bonne nouvelle», par ses collègues François Germinet, président de Cergy Paris Université et Gilles Roussel, président de l’université Gustave-Eiffel.

 

Classement de Shanghai

Véritable mastodonte, l’université Paris-Saclay est le bateau amiral de l’enseignement supérieur français. Elle regroupe des écoles réputées (AgroParisTech, CentraleSupélec, l’Institut d’optique Graduate School et l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay, où Sylvie Retailleau a fait ses études), l’université Paris-Sud (dont Sylvie Retailleau a été présidente) et est appelée à intégrer les universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et Evry-Val-d’Essonne. L’ensemble regroupe environ 50 000 étudiants et représente 13 % de la recherche française.

Cette politique de regroupement avait été décidée pour rendre les établissements français plus visibles dans les classements internationaux, et particulièrement le fameux classement du cabinet Shanghai Ranking Consultancy. L’université Paris-Saclay s’est ainsi hissée à la 13e place, en 2021, quand Paris-Sud était 42e. «C’est l’esprit de Shanghai qui triomphe, commente le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. La suite est prévisible : une accélération des réformes entreprises par Frédérique Vidal pour créer un système universitaire à deux vitesses.» Même son de cloche du côté d’Anne Roger, co-secrétaire générale du Snesup-FSU, qui a côtoyé Sylvie Retailleau lors des discussions de préparation de la controversée loi de programmation de la recherche (LPR). «C’est une Vidal bis, souffle-t-elle. Je ne pense pas qu’avec elle le ministère gagnera ses arbitrages budgétaires, ni que nous aurons la politique d’emploi que nous souhaitons. La question des contractuels se posera encore plus.»

 

Volcan social

Les contractuels, ce sont tous ces enseignants-chercheurs non statutaires qui font tourner les universités dans des conditions de précarité indignes et avec peu d’espoir d’en sortir. Sylvie Retailleau connaît bien le sujet. Le Collectif des travailleurs et travailleuses précaires de l’Université Paris-Saclay avait ainsi fait un happening lors d’une journée organisée sur le campus dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. De quoi rappeler à la ministre que couve dans les universités une colère étudiante qui n’attend qu’un prétexte pour s’exprimer, comme les récentes occupations de facs l’ont démontré pendant l’entre-deux tours de la présidentielle. Même la Fage, organisation plutôt modérée, interpelle la nouvelle ministre en lui demandant «d’agir concrètement et durablement pour les jeunes».

«C’est une spécialiste du double discours. Elle a une manière très enveloppante de neutraliser la critique», juge le Comité de mobilisation Saclay en lutte. A l’opposé des avis de ces étudiants, Sylvie Retailleau, physicienne de formation, est décrite comme «une femme de dialogue, très investie dans le collectif», par Mathias Bernard, président de l’université Clermont-Auvergne. Des louanges poursuivies par Guillaume Gellé, président de l’université de Reims. «C’est une femme de terrain respectée pour sa compétence avec une énorme capacité de travail, et appréciée de tous ceux qui ont travaillé avec elle», explique le vice-président de France Universités, l’association présidents d’établissements d’enseignement supérieur.

Il reste à savoir comment elle va se saisir de cette fonction. «On attend d’elle qu’elle change de costume et de posture», commente France Loureiro, secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT. Il compte bien parler très vite à la ministre d’une loi de programmation pour l’enseignement supérieur, des rémunérations des acteurs et d’un plan de recrutement. Pour le moment, le programme d’Emmanuel Macron évoque surtout la création de postes dans les filières courtes et professionnalisantes en deux et trois ans.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

MARC FESNEAU : MINISTRE DE L’AGRICULTURE ET DE LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE

 

Marc Fesneau, un rural du Centre au ministère de l’Agriculture

Vice-président du Modem et figure appréciée dans l’ensemble de la macronie, Marc Fesneau remplace Julien Denormandie au ministère de l’Agriculture. Il aura notamment à porter la grande loi consacrée au renouvellement des générations d’agriculteurs promise par Emmanuel Macron.

En 2017, Marc Fesneau n’avait pas senti le truc. Lui ministre de l’Agriculture ? C’était trop tôt. «J’ai considéré que la vie politique ce sont des étapes, qui se gravissent lentement, marche par marche», expliquait-il à Libé depuis les jardins du ministère des Relations avec le Parlement, au printemps 2021. Alors, il avait dit «non». Cette fois, c’est la bonne. Approché pour devenir le nouveau ministre de l’Agriculture, le vice-président du MoDem a dit «oui». Le conseiller régional du Centre-Val-de-Loire s’installe donc rue de Varenne, à quelques pas de Matignon, en lieu et place de Julien Denormandie qui, lui, sort du gouvernement.

Peu connu du grand public, Marc Fesneau est l’une des rares personnalités qui peut se vanter de faire l’unanimité dans la majorité. A la fois proche du patron du Modem, François Bayrou, et de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe – qui sont loin d’être de grands amis – le centriste a conquis la macronie en œuvrant, pendant cinq ans, au Palais-Bourbon. D’abord comme chef de file du groupe Modem, puis comme ministre des Relations avec le Parlement. La preuve : quand en 2018 il se porte candidat pour prendre la présidence de l’Assemblée nationale face à Richard Ferrand, Fesneau récolte 86 voix alors que son groupe ne compte que 46 députés. Des macronistes ont donc préféré voter pour lui que pour le candidat de leur parti.

 

«Tropisme agricole»

Malgré son refus d’entrer au gouvernement en 2017, Marc Fesneau lorgnait le ministère de l’Agriculture depuis un petit moment. «J’ai un tropisme agricole qui me colle à la peau, assurait-il à Libé en juin 2021. Dans ma famille on a toujours beaucoup parlé d’agriculture.» Logique, avec un père exploitant agricole. D’autant plus que le ministre a travaillé pendant cinq ans à la chambre d’agriculture de Loir-et-Cher à la fin des années 90 et écrivait des fiches sur le sujet pour François Bayrou quand son mentor Jacqueline Gourault le repère en 2001.

L’ancien maire de Marchenoir (Loir-et-Cher) était d’ailleurs à deux doigts de prendre le ministère de l’Agriculture lors du remaniement de juillet 2020. Mais c’était avant que lui soit finalement préféré Julien Denormandie. «Ce qui est désagréable, ce n’est pas de ne pas avoir le poste, mais c’est le fait de naviguer pendant vingt-quatre heures pendant qu’on vous dit que vous allez l’être», se remémorait-il en juin 2021, sans amertume.

 

Le renouvellement des générations d’agriculteurs comme principal chantier

Pendant les prochains mois, Marc Fesneau aura, a priori, de quoi s’occuper rue de Varenne. Le ministre aura, par exemple, à porter la grande loi consacrée au renouvellement des générations d’agriculteurs promise par Emmanuel Macron pendant la campagne. Un sujet colossal alors que seule une ferme sur trois trouve un repreneur lorsque son propriétaire cesse son activité et que les départs en retraite accélèrent la disparition des exploitations.

Autre dossier urgent : la mise en place les clauses miroirs promises par Emmanuel Macron en sa qualité de président de l’Union européenne visant à instaurer une meilleure réciprocité dans les accords commerciaux conclus avec les pays tiers. Le centriste aura également à assurer le suivi du Varenne de l’eau, cette grande consultation menée courant 2021, pour «trouver des solutions concrètes pour aider les agriculteurs à faire face aux aléas climatiques, en protégeant la ressource et en assurant un partage de l’eau qui n’impacte pas les milieux aquatiques» dixit Matignon.

Un exercice d’équilibriste pour un poste traditionnellement soumis à l’exigeante vigilance des écologistes. Pas sûr que ce passionné de chasse à l’arc, qui tient «les végans et les antispécistes» pour «des fous dangereux qui ont perdu le sens commun en allant emmerder les chasseurs ou les pêcheurs à la ligne», soit la figure la plus à même de rassurer les défenseurs de l’environnement.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

STANISLAS GUERINI : MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE

 

Fidèle parmi les fidèles

Stanislas Guerini, actuel délégué général de Renaissance, anciennement La République En Marche, a été nommé ministre de la Fonction publique. Il succède donc à Amélie de Montchalin, en poste depuis juillet 2020.

Staislas Guerini a commencé son parcours politique au Parti socialiste au sein de l'équipe de campagne de Dominique Strauss-Kahn en 2006. Ce n'est que fin 2015 qu'il rejoint Emmanuel Macron et fonde En Marche. Il a été d'ailleurs chauffeur de salle des meetings d'Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle de 2017. C'est cette année-là qu'il est élu député de la 3e circonscription de Paris lors des législatives.

Stanislas Guerini reste un membre actif de la majorité, en décembre 2018, il devient délégué général de La République En Marche en lieu et place de Christophe Castaner. Patron du parti, Guerini annonce début mai le changement de nom en "Renaissance", espérant pouvoir attirer certains déçus de l'union à gauche pour les élections législatives. "Nos portes sont grandes ouvertes", a-t-il insisté.

Il a fixé pour ces élections, "le bel objectif" de 340 députés pour une nouvelle majorité présidentielle "aussi large et solide" que celle du précédent quinquennat. Stanislas Guerini a également annoncé la création d'"Ensemble", une confédération rassemblant Renaissance et les partis de François Bayrou (MoDem) et Édouard Philippe (Horizons) en vue des législatives.

 

Bon élève et "fin organisateur"

À 40 ans, il est père de deux enfants. Le nouveau ministre de la Fonction publique est qualifié comme étant un "fin organisateur" armé de "to do lists" qu'il met à jour à chaque instant de la journée, tel que le dévoilait Le Figaro en 2018. Quant à ses documents, ils sont minutieusement classés dans son bureau.

Après avoir fait sa scolarité à l'École alsacienne, il est allé au lycée Henri-IV. En 2006, il sort diplômé d'HEC et devient entrepreneur en créant son entreprise Watt & Home, société de vente de d'installation de panneaux solaires. Il est ensuite nommé directeur de l'expérience client de la multinationale Elis avant de rejoindre l'entourage d'Emmanuel Macron un an plus tard.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

YAEL BRAUN-PIVET : MINISTRE DES OUTRE MER

 

Yaël Braun-Pivet, ancienne présidente de la commission des Lois de l’Assemblée Nationale, fraîchement nommé ministre des Outre-mer a détaillé son arrivée au gouvernement sur France Inter : « Elisabeth Borne et le président de la République souhaitaient me confier cette mission des Outre-mer. C’est une proposition qui ne se refuse pas tellement elle est enthousiasmante sur le fond et la forme. »

Elle a ajouté que « c’est vertigineux, mais [que] c’est l’engagement pour les autres et la politique ; on sait que l’on endosse de lourdes responsabilités et que c’est 24 heures sur 24 pour faire au mieux et faire bien. » La ministre a également parlé de son parcours : « Je suis issue d’une immigration juive, polonaise et allemande. Mon grand-père ne savait ni lire et écrire et aimait la France plus que tout, donc il doit être très fier. Il y a ce parcours républicain qui me touche. »

Au sujet, d’Emmanuel Macron et de son remaniement, Yaël Braun-Pivet a déclaré que « le président voulait que les citoyens s’engagent à nouveau et c’est cela que j’ai réussi à porter et que nous incarnons. » Pour elle, cette nomination fait sens : « Je mesure cette situation car pendant cinq ans, je me suis rendue dans tous les territoires d’Outre-mer, pour montrer à quel point ils sont importants. Nous avons pu mesurer la complexité et la singularité de chacun des territoires. Je mesure la complexité de la tâche. »

 

« On a montré que des postes régaliens pouvaient être occupés par des femmes » dit-elle

Elle a aussi rendu hommage au slogan du président « avec vous » : « En étant près de ces territoires, des citoyens, des gens. La méthode « avec vous », plus que jamais il faut le mettre en œuvre dans les cinq prochaines années. Il y aura plus d’écoute, de proximité et c’est ce que je ferai sur ces territoires. »

Si elle est en ce moment en campagne pour les législatives dans la 5ème circonscription des Yvelines, elle a affirmé être « en train d’organiser [s]on premier déplacement. La période de réserve commence lundi et je vais continuer ma campagne des législatives dans les Yvelines. » Yaël Braun-Pivet a ensuite dit que « le portefeuille des Outre-mer est le plus beau portefeuille qui soit. »

Quid des « hauts postes » du gouvernement, réservés « aux hommes » ? « Les hauts postes restent également féminins. Quand on a fait la parité à l’Assemblée Nationale, on a montré que des postes régaliens pouvaient être occupés par des femmes. Nous montrons l’exemple et j’invite tous les partis politiques à faire de même. »

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

RIMA ABDUL-MALAK : MINISTRE DE LA CULTURE

 

Moins médiatique, plus technocrate, telle est la nouvelle ministre de la Culture

[Rima Abdul-Malak. Tel est le nom de la nouvelle ministre de la Culture. Née à Beyrouth, cette Franco-Libanaise de 44 ans fait (enfin) son entrée sur le devant de la scène. Car comme le rappelle Le Monde, Rima Abdul-Malak avait un temps été pressentie en 2020, lors de la constitution du gouvernement Castex, comme ministre de la Culture. Mais à l'époque, au sortir du confinement, l'heure était plus à une ministre médiatique que technocrate visiblement, et Roselyne Bachelot avait fait son grand retour sous le feu des projecteurs, remplaçant Franck Riester.

Néanmoins, si Rima Abdul-Malak était jusqu'ici méconnue du grand public, en coulisses, cela fait longtemps qu'elle s'est imposée comme l'un des rouages clés de la Macronie. Rima Abdul-Malak était en effet conseillère culture et communication de l'Elysée avant sa nomination vendredi. Emmanuel Macron l'avait placée en poste en décembre 2019, en remplacement de Claudia Ferrazzi. Depuis, elle a légitimé sa position en se montrant très active. Le chef de l'Etat a manifestement apprécié le travail qu'elle a effectué pour la mise en place du Pass culture, qu'elle a pilotée depuis ses fonctions au palais présidentiel.

Si Elisabeth Borne et Emmanuel Macron se sont mis d'accord sur le nom de Rima Abdul-Malak, c'est sans doute qu'elle a œuvré avec succès, au début de la crise du coronavirus, pour que le chef de l'Etat reste au contact des artistes français, en organisant notamment une grande visioconférence avec des chanteurs, metteurs en scène, comédiens, le ministre de la Culture de l'époque, Franck Riester, et Emmanuel Macron.

 

Qui est Rima Abdul-Malak ?

Rima Abdul-Malak est née en 1979 au Liban, elle est arrivée en France, à Lyon à l'âge de 10 ans. Après une carrière qui a débuté dans l'humanitaire, notamment lorsqu'elle a pris la direction de l'association Clown sans frontières, elle a été nommée à la tête du pôle musique actuelles de l'Institut français. Forte de plusieurs postes culturels à la mairie de Paris, elle devient en 2010 la directrice de cabinet de l'adjoint à la culture du maire de Paris Christophe Girard, avant d'être choisie comme conseillère culture du Maire de Paris Bertrand Delanoë. Après un passage par New-York, où elle a intégré le département Spectacles vivants et Arts visuels jusqu'en 2018, elle est donc devenue conseillère culture et communication de l'Elysée.

 

En quoi consiste le poste de ministre de la Culture ?

Le ministère de la Culture, c'est 30 000 agents, 200 métiers différents dans tous les domaines (qu'ils soient culturels, administratifs, techniques) et 120 structures (dont 18 DRAC et DAC) sur tout le territoire. La fonction de ce ministère est de protéger et de valoriser le patrimoine, de stimuler la création, de promouvoir la diversité culturelle, de favoriser l'accès à l'art et à la culture. Il encourage les initiatives culturelles locales, développe les liens entre les politiques culturelles de l'Etat et celles des collectivités territoriales et participe à ce titre à la définition et à la mise en œuvre de la politique du Gouvernement dans le domaine de la décentralisation. Le ministre lui se charge de coordonner chaque branche : ses fonctions ont été redéfinies par le Décret n° 2017-1077 du 24 mai 2017 relatif à ses attributions.

Le ministre de la culture a pour mission de rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de l'humanité "et d'abord de la France", tel qu'il est écrit sur le site officiel du ministère. Il contribue, conjointement avec les autres ministres intéressés, à la définition et à la mise en œuvre de la politique d'éducation artistique et culturelle des enfants et des jeunes adultes tout au long de leurs cycles de formation. Il contribue au développement des nouvelles technologies de diffusion de la création et du patrimoine culturels. Il veille au développement et à la valorisation des contenus et services culturels numériques. Le ministre définit et coordonne la politique du Gouvernement relative aux arts du spectacle vivant et aux arts plastiques. Il définit et met en œuvre, conjointement avec les autres ministres intéressés, les actions de l'Etat destinées à assurer le rayonnement dans le monde de la langue, de la culture et de la création artistique françaises. Enfin, il contribue à la définition et à la mise en œuvre de l'action culturelle extérieure de la France et aux actions relatives aux implantations culturelles françaises à l'étranger.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

AGNES PANNIER-RUNACHER : MINISTRE CHARGEE DE LA TRANSITION ENERGETIQUE

 

Ministre déléguée chargée de l'Industrie sous le gouvernement Castex Agnès Pannier-Runacher a une longue carrière technique à son actif. De son côté, Amélie de Montchalin gérera la planification écologique et la cohésion des territoires. Elles seront les ministres déléguées chargées de l'environnement, sous la houlette de la Première ministre, Elisabeth Borne.

Emmanuel Macron l'a répété durant sa campagne : ce nouveau quinquennat sera celui du "renouvellement", de la "nouvelle méthode", en particulier en ce qui concerne les objectifs climatiques. Le chef de l'Etat réélu compte faire du "défi du siècle" son challenge politique du mandat, en mettant en place une transition écologique et une transition énergétique. Le portefeuille de l'écologie est ainsi remodelé : il n'y aura plus de ministère de l'Ecologie tel qu'on l'a connu jusqu'ici puisque les questions écologiques seront directement placées sous la tutelle de la Première ministre Elisabeth Borne, qui fut elle-même ancienne ministre de la Transition écologique. Elle sera secondée par deux ministres délégués qui seront chargés de deux périmètres distincts, mais liés, autour de la "planification écologique". Pour celui qui recevra le portefeuille de la planification énergétique, le défi sera de taille : il devra ni plus ni moins "faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon".

 

Qui est Agnès Pannier-Runacher?

Agnès-Pannier-Runacher prend donc les rennes de la planification énergétique. Jusqu'alors, Barbara Pompili était en charge de l'entièreté de la responsabilité de ministre de la transition écologique : elle va donc disparaître du champ de vision de l'hôtel Roquelaure, et son poste avec elle.

L'ex-ministre déléguée chargée de l'Industrie sous le gouvernement Castex a une longue carrière "technique" derrière elle. Après des débuts dans les finances et l'assistance publique, cette énarque a travaillé dans l'administration du service publique, notamment en tant qu'administratrice du SAMU social de Paris. En 2006, elle devient directrice adjointe de la Caisse des dépôts et consignations et est chargée du suivi actionnarial des filiales et des participations stratégiques. Elle rejoint le secteur privé en 2001 avec un poste à responsabilité chez l'équipementier d'automobiles Faurecia Interior Systems. S'en suivent alors de nombreux postes de cadre supérieur en entreprise, avec la présidence du comité d'audit du groupe Bourbon assurée de 2010 à 2018 ou du comité du groupe Elis.

Entre un poste à Ashora France et à la fondation Grameem du Crédit Agricole, elle fait ses débuts en politique. Peu politisée à l'époque comme elle l'avait elle-même confessé, elle rejoint directement En Marche en 2016, figurant ainsi parmi les premiers soutiens d'Emmanuel Macron. Elle devient référente du parti pour le 16e arrondissement de Paris et fait partie de la commission d'investiture des candidats aux élections législatives. Son engagement lui vaut alors d'accéder à la haute sphère politique... Elle met fin à ses mandats lorsqu'elle devient secrétaire d'Etat auprès de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances sous le gouvernement Philippe II, d'octobre 2018 à juillet 2020. Puis, lors du remaniement ministériel de juillet 2020, elle atterrit au poste de ministre déléguée chargée de l'Industrie, poste qu'elle a occupé jusqu'à la fin.

 

La mission du ministre chargé de la planification énergétique

Avec le ministère chargé de la planification écologique et territoriale, qui a pour mission d'organiser avec élus locaux la transition environnementale dans chaque territoire, le ministre de la planification énergétique œuvrera à cet effort environnemental. Ce futur rôle avait été détaillé par Emmanuel Macron alors qu'il était encore candidat à sa réélection, en particulier lors du fameux meeting du 16 avril dernier, à Marseille, lorsqu'il avait déclaré : "La politique à venir sera écologique ou ne sera pas", comme l'avait rapporté Le Monde. Faire de la France la première nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon était alors présenté par le chef de l'Etat comme un objectif atteignable via la planification d'une "stratégie de sobriété énergétique, car l'énergie qui pollue le moins est celle qu'on ne consomme pas". Ce poste à hautes responsabilités suppose notamment de multiplier par dix la puissance générée grâce à l'énergie solaire, de déployer 50 parcs éoliens offshores d'ici 2050, ou d'engager la construction de six nouveaux réacteurs nucléaire, qui, selon Emmanuel Macron, est "la seule énergie qui ne produise pas de gaz à effet de serre et qui ne dépende pas de la météo".

En outre, l'un des piliers de cet axe énergétique est l'élaboration d'une stratégie hydrogène pour les transports, que ce soit pour les avions, les trains, les bateaux ou les bus. L'hydrogène étant produit par l'électrolyse, le président alors candidat avait dit vouloir miser sur l'électricité, et en particulier sur la production d'électricité non-carbonée par le renouvelable et par le nucléaire. Cet hydrogène sans carbone devrait, à terme, permettre aux industries françaises de se passer du fioul, du gaz naturel, et de toutes les énergies fossiles, toujours selon les prévisions du chef de l'Etat.

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT MACRON II

AMELIE OUDEA-CASTERA : MINISTRE DES SORTS ET DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES

Le sport français connaît sa nouvelle représentante au gouvernement. À 44 ans, celle qui était directrice générale de la Fédération française de tennis depuis mars 2021 succède ainsi à Roxana Maracineanu, en poste depuis presque deux ans. Si elle est perçue par beaucoup comme l’archétype de la technocrate, Amélie Oudéa-Castera a pourtant un lien ténu avec le sport professionnel.

 

Plusieurs demi-finales de Grand Chelem en juniors

Car la voir devenir l'une des patronnes du tennis français il y a un peu plus d’un an n’avait rien de surprenant. La toute nouvelle ministre des Sports a notamment disputé trois demi-finales de Grand Chelem en juniors au début des années 1990: l’US Open en 1993 puis Roland-Garros et Wimbledon en 1994. En 1992, elle remporte également l’Orange Bowl, le championnat du monde chez les jeunes, dans la catégorie des moins de 14 ans. En tout, elle évolue durant quatre saisons sur le circuit professionnel alors qu’elle sort à peine de l’adolescence.

Finalement, elle met un terme à sa carrière en juin 1996, à seulement 18 ans, sur une défaite en double à Roland-Garros aux côtés d’Amélie Mauresmo. Un an plus tôt, elle enregistrait son meilleur classement individuel en simple avec une 251e place à la WTA. Alors qu’elle décide de reprendre ses études, elle garde un un lien avec le monde de la petite balle jaune et va notamment vivre le sacre de son compagnon de l’époque, le Brésilien Gustavo Kuerten, à Roland-Garros en 1997.

 

Dans la même promotion que Macron à l'ENA

Si sa courte carrière dans le tennis ne lui a pas apporté le succès escompté, la seconde vie d’Amélie Oudéa-Castera va être faite de réussites. Après avoir quitté le monde du tennis, elle s’oriente vers de brillantes études et est admise au concours de Sciences Po Paris avec 16,96 de moyenne, indiquait Le Monde en juin 2021. L’ex-espoir du tennis français enchaîne avec l’Essec, une maîtrise de droit puis l’ENA. Sur les bancs de la plus célèbre école d’administration, elle croise notamment un certain Emmanuel Macron au sein de la promotion Léopold Sédar Senghor.

 

Une brillante carrière dans le privé

Une fois diplômée, en 2004, elle débute sa nouvelle carrière en tant qu’auditrice financière à la Cour des comptes avant de se lancer dans une brillante carrière dans le privé: Société générale (où elle rencontre son futur mari, l’actuel directeur général de la banque, Frédéric Oudea), Axa, Carrefour… L’ancienne joueuse de tennis occupe pendant plus de dix ans des postes à responsabilités liés au marketing, au digital ou à la transformation numérique.

 

Elle crée l'association Rénovons le sport français en 2016

Mais sa passion pour le sport lui est toujours restée chevillée au corps. En 2016, elle crée l’association Rénovons le sport français, qui se présente comme un mouvement citoyen "dont l’objet social est de contribuer à la modernisation du modèle sportif français" en termes de gouvernance, de politiques sportives ou encore d’économie. En 2018, son profil l’amène à être sollicitée pour diriger l'Agence nationale du sport, alors présidée par Jean Castex, mais elle refuse. Quatre ans plus tard, elle s’est visiblement laissé convaincre pour servir son pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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