Ce dernier conseil européen des 11 et 12 décembre, le dernier en tant que Président de l'Union pour Nicolas Sarkozy, était un véritable défi pour le Président de la République. (Voir notre article du 11-12-2008). Il semble que ce défi ait été gagné. L'Irlande est disposée à revenir dans le giron de l'Union en revotant lors d'un nouveau référendum en 2009 moyennant quelques compensation; le plan "énergie-climat", le gros morceau de ce conseil, a été accepté à l'unanimité moyennant des concessions à l'Allemagne et aux pays de l'Est. Enfin, le plan de relance de l'économie proposé par la commission européenne a également été accepté, malgré les réticences de l'Allemagne.
Seule note discordante à l'issu de ce dernier conseil de l'année 2008 : les tensions dans le couple franco-allemand sont maintenant de plus en plus visibles. Angela Merkel semble peu apprécier la vivacité de son collègue français!..
Reprenons les éléments principaux des mesutres adoptées :
Plan Energie-Climat
Les Européens ont accepté de répartir les efforts à réaliser par pays et par secteur économique pour atteindre trois objectifs en 2020 :
* Réduire de 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990,
* Porter la part des énergies renouvelable à 20 % de la consommation
* Réaliser 20 % d'économie d'énergie par rapport au niveau actuel.
Certes de nombreuses exemptions ont été accordées. A l'Allemagne, l'Italie et la Pologne inquiètes pour l'avenir de leurs industriels. La Pologne a également obtenu des facilités pour ses centrales thermiques au charbon, très polluantes, qui ne paieront quasiment rien jusqu'en 2013.
C'est finalement à l'unanimité des 27 membres de l'Union que l'accord a été accepté. Nicolas Sarkozy s'est félicité de "cet accord historique". Il a indiqué "qu'aucun continent n'était à ce jour, allé aussi loin dans les mesures de lutte contre les changements climatiques."
Plan de relance
Malgré les réticences très fortes de l'Allemagne, qui aurait préféré que l'on privilégie les plans de relance nationaux, les Vingt-sept ont tout de même réussi à s'entendre sur une réponse à la crise : ils vont y consacrer environ 1,5 % du PIB de l'Union européenne soit environ 200 Milliards d'euros. Un plan qui parait assez modeste au regard de ce qu'ont annoncé les Etats-Unis, mais l'essentiel était surtout de se mettre tous d'accord sur l'opportunité de faire quelque chose ensemble.
Dans ce même dossier économique la France a une nouvelle fois échoué dans un dossier qui traîne depuis des années : la baisse de la TVA sur la restauration. L'Allemagne s'y oppose toujours !..
Traité de Lisbonne
L'Irlande, qui a rejeté par référendum le 12 juin 2008 le traité dit "simplifié" s'est dite prête à organiser un nouveau référendum avant novembre prochain à condition que les garanties promises par l'Union européenne soient bien remplies : maintien de "son" commissaire européen à Bruxelles, assurance de la neutralité militaire du pays, de son autonomie fiscale et la non remise en cause de sa législation sur l'avortement.
Source : Le Figaro.fr I12-12-2008 I