Cela faisait quelques jours que Patrick Devedjan piaffait, tel un étalon dans son box, clamant tout azimuts que sa "mission" à la tête de l'UMP était terminée. Sous entendu, bien terminée. Un point de vue qui ne semblait pas tout à fait partagé par certains des membres de l'UMP et surtout pas par Nicolas Sarkozy qui reproche au patron de l'UMP d'avoir laissé Jean François Coppé, président du groupe UMP à l'Assemblée, et franc tireur à ses jours, prendre le devant de la scène.
Alors, coïncidence, peut-être, un nouveau ministère s'étant subitement créé, pour la coordination du plan de relance de l'économie, l'ex secrétaire général de l'UMP est appelé à ce poste. Du coup, Xavier Bertrand, qui depuis quelques mois avait donné l'impression de vouloir s'intéresser de près au parti de la majorité, est nommé secrétaire général par intérim. Car en effet, pour occuper ce poste il faudrait qu'il quitte le gouvernement. Application d'une règle déjà ancienne, que Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs violemment critiqué en son temps. D'ailleurs Brice Hortefeux, que Nicolas Sarkozy aurait bien vu à ce poste, pourrait avoir décliné l'offre pour rester en fonction au gouvernement. "Moi, c'est très simple, je ne suis candidat à aucune fonction, aucune responsabilité, aucun titre", a expliqué Brice Hortefeux dimanche sur Canal + , "ma seule ambition, c'est d'aider le président de la République et en l'aidant, servir mon pays".
Du coup, ces manoeuvres relancent les rumeurs qui couraient depuis bien longtemps à propos de l'ami de toujours. Rien ne sera décidé avant la réunion du Conseil National, le parlement de l'UMP, qui doi se tenir le 24 janvier prochain. Mais lors de cette réunion, Brice Hortefeux pourrait briguer l'une des vice-présidences du conseil national, actuellement détenues par Jean Pierre Raffarin, Pierre Méhaignerie et Jean Claude Gaudin. Une vice-présidence compatible avec un grand ministère affaires sociales/travail, ce qui élargirait ses compétences avant d'accéder à Matignon ?
Tout le monde à l'UMP semblait redouter une guerre des chefs comparable à celle qui a enflammé le PS. ON sentait tout ce petit monde bien nerveux depuis plusieurs semaines mais Nicolas Sarkozy semble avoir recadré l'affaire.