Après les incidents survenus dans la nuit de jeudi 26 octobre à vendredi 27 en Guyane, Emmanuel Macron a affiché sa fermeté tout en rappelant que l'Etat respecterait ses engagements.
En visite en Guyane, Emmanuel Macron a confirmé que l'Etat respecterait le plan de 1,08 milliard d'euros prévu sous la présidence de François Hollande. Cela alors que jeudi 26 octobre, des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants du collectif Pou Lagwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle) avaient ternis le premier jour de sa visite en Guyane. Dans un discours vendredi, le chef de l'Etat a affiché sa fermeté. « La Guyane subit des violences inacceptables », a-t-il estimé.
« Le rôle de l'Etat" n'est pas de céder à des pressions, quelles qu'elles soient, en particulier lorsqu'elles n'ont pas la légitimité démocratique », a-t-il affirmé avant d'en remettre une couche un peu plus tard : « La République ne cède pas aux gens qui sont en cagoule »
Cinq personnes interpellées
Dans la nuit de jeudi à vendredi, cinq personnes ont été interpellées tandis qu'un gendarme mobile et un policier ont été légèrement blessés au cours des heurts dans le centre de la principale ville de Guyane. Pour faire face à l'insécurité, Emmanuel Macron a notamment décidé d'accélérer le déploiement de "renforts" pour les forces de sécurité. Il a annoncé l'arrivée de 90 gendarmes dès 2018 ainsi que 22 policiers qui s'additionnent aux 84 déjà déployés entre mai 2016 et septembre 2017.
Le déplacement d'Emmanuel Macon en Guyane se déroule six mois après les violentes manifestations qui avaient touché le département d'Outre-Mer. A l'époque, le collectif Pou Lagwiyann dékolé protestait contre les conditions de vie. En effet, le chômage en Guyane est deux fois plus important qu'en Métropole tandis que le coût de la vie est plus élevé. La Guyane, qui compte 254.000 habitants, est également le département français avec le plus fort taux de criminalité.
Macron va honorer la promesse de Hollande
A l'époque, François Hollande avait accepté de débloquer 1,08 milliard d'euros pour venir répondre à ces difficultés alors que les manifestants réclamaient 2,5 milliards. Un accord qu'Emmanuel Macron compte honorer tout en faisant attention à ne pas faire de nouvelles promesses. "Je ne suis pas le Père Noël parce que les Guyanais ne sont pas des enfants", avait-t-il déjà au cours de la première étape de sa visite jeudi.
Le chef de l'Etat, accompagné dans son déplacement par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et plusieurs ministres, est attendu ensuite au Centre spatial de Kourou, vitrine de l'économie guyanaise et symbole d'inégalités sociales, alors que d'autres communes n'ont ni électricité ni eau courante.
Source : leJDD.fr 27-10-2017