Michel Barnier, Ministre de l'Agriculture, est un homme pugnace. Il l'avait promis : la France profiterait de ses six mois de présidence de l'Union européennne pour consolider la Politique Agricole Commune (PAC), très controversée ces dernières années. Il a partiellement réussi en faisant adopter le 4 décembre dernier par 24 membres sur 27 une déclaration de principe qui soutient la nécessité de garder, à terme, une politique agricole commune "ambitieuse". Une déclaration qui, en outre, rappelle l'importance de l'agriculture sur le vieux continent et reprécise les contours de la PAC.
Actullement le budget de la PAC s'élève à 54 milliards d'Euros soit 40 % du budget communautaire. Certains pays, La Grande Bretagne et la Suède, pour ne pas les nommer, se sont d'ailleurs prononcé contre le projet de texte français, considèrant que ce budget est bien trop élevé. Ils souhaitent le revoir à la baisse lorsque, en 2013, un nouvel accord s'appliquera pour une durée de 10 ans. A ces deux pays s'est ajouté la Lettonie qui, elle, considère que les nouveaux entrants dens la communauté européenne depuis 2004 restent moins bien traités que les anciens dans la distribution des aides agricoles.
Certes le Ministre aurait préféré un accord à l'unanimité. mais on sait parfaitement que la position de la Grande Bretagne sur ce sujet est invariable depuis des décennies et qu'il sera très difficile d'obtenir leur aval. Le vote de ce texte est tout de même un signal fort envoyé aux agriculteurs soumis à de nombreuses difficultés. Il signifie, en particulier, que la PAC continuera après 2013. Il y a quelques semaines encore, certains pouvaient en douter.