En 1963, General Motors interdit à toutes ses divisions de faire participer les voitures qu’ils construisent à des courses automobiles. Du coté de chez Pontiac on souhaite tout de même préserver l’image de performance de la marque. C’est dans cet esprit que Pete Estes, à l’époque directeur général, et John DeLorean, ingénieur en chef, commencent à faire des expérimentations sur le modèle de type intermédiaire Tempest, un modèle introduit en 1961 mais qui n'a pas connu le succès au niveau des ventes. Ils essayent d'abord un moteur V8 de 5,3 litres à carburateur quatre-corps et sont agréablement surpris des performances de la voiture grâce à la légèreté de la carrosserie. Comme si ce n’était pas suffisant, ils y installent un V8 de 6,4 litres développant 325 ch et même un V8 de 6,9 litres rendant la voiture encore plus rapide.
En 1964, satisfaits de leurs essais, ils décident d’offrir la nouvelle option sur la Tempest, qui vient de changer de plateforme. À part un gros moteur V8 de 6,4 litres, développant 325 ou 348 ch selon la carburation, la voiture reçoit une suspension et des freins plus robustes pour mieux contrôler la puissance additionnelle. Une transmission manuelle Hurst à trois rapports est standard. En option, l'acheteur peut choisir entre deux transmissions manuelles à quatre vitesses et une automatique à trois vitesses basée sur le Turbo Hydra-Matic. Enfin, deux scoops (bouches d'aération) factices ornent le capot.
L'appellation « GTO », une idée de DeLorean, est inspirée par la Ferrari 250 GTO et signifie Gran Turismo Omologato en italien (« homologuée pour courir en grand tourisme »), en pleine contradiction avec le nouveau règlement de GM. Jim Wangers, responsable du budget de l’agence de publicité de Pontiac et coureur automobile, encourage fortement le projet. Ayant bien étudié les besoins de la jeune clientèle par rapport à la performance et au prix abordable des voitures intermédiaires, il sait que la GTO devrait avoir du succès (certaines sources attribuent d’ailleurs la paternité de la GTO à Wangers). Estes, DeLorean et Wangers ont caché leurs expérimentations à leurs supérieurs en prétendant développer une option pour le modèle LeMans, de classe supérieure à la Tempest. Avant même que la direction ne soit mise au courant il est déjà trop tard pour reculer. Sans être contre l’idée, les dirigeants de GM sont mécontents car la firme essayait de se donner une nouvelle image en se retirant de la course et la Tempest GTO illustre tout le contraire.
Le directeur des ventes de l’époque, Frank Bridges, faisant une estimation des ventes assez pessimiste, limite la production à 5 000 Tempest GTO pour l’année de production 1964. L’option GTO est un succès instantané dès les premières semaines, obligeant Pontiac à réviser ses chiffres. GM est un peu surpris par l’engouement, mais ne voulant pas mettre fin à un succès inattendu, abandonne finalement son nouveau règlement. Vers la fin de l’année du modèle 1964, 32 450 Tempest GTO ont vu le jour, soit plus de six fois l’évaluation de Bridges.
Grâce à l’option GTO, une nouvelle gamme de voitures est née ; les « muscle cars ». Le magazine « Car Life », référence de l'époque, teste le modèle avec le moteur V8 de 6,4 litres à carburation Tri-Power (3 carburateurs double-corps) produisant 348 ch et enregistre un spectaculaire 0-60 mph (0-96 km/h) en 4,6 secondes. La vitesse maximale atteinte est de 114 mph (184 km/h).
La réplique à ce succès inattendu ne se fait pas attendre longtemps avec des voitures telles que le Chevrolet Chevelle SS-396, Oldsmobile 442, Ford Fairlane GT, Mercury Cyclone GT, Plymouth Road Runner, Dodge Super Bee et le Charger Daytona. C’est pourquoi en 1969, la GTO « The Judge » (« Le Juge ») voit le jour, celle-ci deviendra un succès à son tour, rappelant l’origine du GTO.
L’ère des muscle cars prend fin au début des années 1970, presque aussi vite qu’elle est apparue, découragée par des coûts d’assurance montant en flèche, les soucis à propos de la sécurité routière, les réglementations de plus en plus strictes sur l’émission des polluants (Clean Air Act). Finalement, ce sont les pony cars, telle la Ford Mustang, qui réussiront à survivre, avec une carrosserie plus légère et une conduite plus agile.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)