Bien que Ferrari domine la compétition en Formule 2 en 1949 avec son moteur V12 de 2 litres, Enzo Ferrari a toujours à l'esprit le moteur quatre cylindres. L'un des plus grands avantages du « quatre » était sa faible consommation de carburant comparé au V12 énergivore. Le nouveau chef mécanicien de Ferrari, Aurelio Lampredi, a donc entrepris de concevoir un quatre cylindres pour remplacer le V12 mis au point par Gioacchino Colombo. Lorsque l'instance dirigeante du sport automobile décide que les Championnats du monde seraient régis par les règlements de la Formule 2, le développement des « quatre » devient alors la priorité absolue.

Lampredi a développé conjointement deux versions du moteur en 2 et 2,5 litres de cylindrée. Entièrement construit en alliage léger, le moteur comporte un double arbre à cames en tête. Le moteur de 2 litres fait ses débuts en 1952 dans le modèle 500 F2. C’est Alberto Ascari qui pilote la voiture au championnat du monde, et il remporte six des sept manches du championnat. Il remporte également un nouveau championnat l’année suivante. Dans la bonne tradition Ferrari, le moteur du Grand Prix était également monté dans un châssis de voiture de sport. Après deux modèles expérimentaux construits en 1953, les deux voitures de sport dites « production » équipées du moteur quatre cylindres le 2.5 litre 625 TF et le 3 litres 735 S sont commercialisées en 1954.

Le modèle de 3 litres fait ses débuts au Gran Premio Super cortemaggiore à Monza et est pour la circonstance baptisé 750 Monza. La 750 de Monza, pilotée par Gonzales et Trintignant, qui arbore une carrosserie conçue par Dino Ferrari, remporte sa première victoire. Le moteur de 2 999 cc de cylindrée alimenté par deux carburateurs Wéber 58 DCOA/3 développe une puissance maxi de 250 cv à 6 000 t/mn et un couple maxi de 272 Nm. Avec un poids total de 760 kg, la voiture atteint la vitesse de pointe de 260 km/heure.

Par ailleurs, pour commémorer les deux championnats du monde consécutifs remportés par Ferrari, la voiture de production de 2 litres est surnommée 500 Mondial.

Les deux voitures sont engagées en courses par l'équipe d’usine et par des clients. Les succès des monoplaces à quatre cylindres ne sont pas réédités, mais plusieurs victoires de classe sont cependant remportées. Les points culminants de la carrière de la 500 Mondial est une deuxième place dans la course mythique des « Mille Miglia » en 1954 et une victoire dans sa catégorie dans la course des « 12 heures de Sebring » de 1956. Après les débuts réussis des Monza, les 750 et 860 Monza suivants ont lutté pour suivre la concurrence. Une victoire et une deuxième place aux « 12 Heures de Sebring » en 1956 est la meilleure performance des Monza.

Pour suivre la domination de Maserati le nouveau chef mécanicien de Ferrari, Vittorio Jano, a entrepris de concevoir un nouveau bolide de 2 litres, tout en utilisant le moteur à quatre cylindres Lampredi. Surnommé 500 TR, la voiture fait ses débuts victorieux à la Super cortemaggiore 1956. Ce fut la dernière voiture de sport à moteur quatre cylindres produite par Ferrari. Son remplacement est un moteur V6.

La voiture présentée ici (châssis : 0422MD) est l’une des deux berlinetta carrossées par Pinin Farina en plus des spyders. Elles ont été réalisées spécialement pour le Tour de France de 1954. Celle-ci est la première qui fut engagée sous le couleurs bleu de France et pilotée par Dustaritz et Lino Fayen. Elles ne parviendront pas à l’arrivée ni l’une ni l’autre et ne participeront plus à aucune course. Cette voiture a survécu dans son état d’origine pendant plusieurs décennies jusqu’à ce que le propriétaire actuel la rachète en 2002. Depuis, elle est présentée lors d’évènements exceptionnels en particulier au Concours d’Elégance de Pebble Beach de 2012 où elle est primée dans sa catégorie

Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale

ultimatecarpage.com

supercar.net

swisscarsighting.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

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