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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 05:12












Alors que l'Afghanistan n'a toujours pas de nouveau président, les révélations sur les fraudes électorales se multiplient. Sur le terrain, les violences se poursuivent. Et la communauté internationale s'interroge sur les modalités de son engagement.

 


L'avenir de l'Afghanistan semble plus que jamais incertain. Les résultats de l'élection présidentielle du 20 août ne sont pas encore connus qu'ils font déjà débat. De nombreuses fraudes ont été rapportées. Dernière en date, celle révélée par le New York Times dans son édition dominicale. Selon le quotidien, qui cite des fonctionnaires afghans et occidentaux, des partisans de Hamid Karzaï ont enregistré, avant le scrutin, des centaines de bureaux de vote fictifs – au minimum 800 – où ont ensuite été comptabilisés des milliers de bulletins en faveur du président sortant. "Nous pensons qu'environ 15% des bureaux de vote n'ont jamais ouvert le jour de l'élection (…) Mais des milliers de bulletins y ont été annoncés en faveur de Karzaï ", rapporte ainsi un diplomate occidental, cité par le quotidien américain.

 

Et ce n'est pas tout. Selon le journal, des partisans du président sortant ont pris le contrôle d'environ 800 autres bureaux de vote – ceux-ci bien réels – pour y enregistrer frauduleusement des milliers de suffrages en faveur du président. Le vote en faveur de Hamid Karzaï pourrait donc, dans certaines provinces, atteindre dix fois le nombre réels de votants. Pour l'heure, la Commission électorale indépendante a reconnu des fraudes dans seulement 447 bureaux de vote, sur les 25 450 ouverts le jour du vote. Tous les bulletins – environ 200 000 - y ont été annulés. De quoi jeter le doute sur les résultats partiels diffusés par la Commission. Selon un nouveau décompte, réalisé après dépouillement de 74,2% des bureaux de vote et publié dimanche, Hamid Karzaï est toujours en tête (48,6% des suffrages), devant son principal rival, Abdullah Abdullah (31,7%). Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant le 17 septembre. Mais Hamid Karzaï, lui, dit déjà "penser" qu'il a été élu président, estimant, dans les colonnes du Figaro, qu'un second tour ne sera pas nécessaire. Interrogé sur les fraudes rapportées par le camp Abdullah, il n'a pas souhaité répondre, jugeant toutefois qu'elles étaient "inévitables" dans une "démocratie naissante". Et d'ajouter, à l'intention de son rival: "Ceci est une élection, il y aura un vainqueur et un perdant. Si je suis le perdant, je serai sans doute, moi aussi, amer."

 

Le raid polémique de l'Otan


En attendant les résultats définitifs, l'instabilité à la tête de l'Etat accroît les tensions sur le terrain. L'Otan a enregistré de nouvelles pertes ces derniers jours, dont deux soldats français. La coalition internationale, en pleine réflexion sur la réorientation de sa stratégie, doit par ailleurs faire face à une nouvelle polémique. Vendredi, un bombardement de l'Otan, sur ordre des forces allemandes, a fait des dizaines de morts dans la province de Kunduz – entre 70 et 125 selon les sources -, dont plusieurs civils, selon les autorités locales. "Quelle erreur de jugement!", estime Hamid Karzaï, précisant que le général McChrystal, le commandant en chef des forces de l'Otan, lui avait téléphoné pour lui présenter ses excuses. L'Union européenne s'est elle montrée très critique envers l'Otan. Et ce d'autant plus que dans son édition de dimanche, leWashington Post révèle que l'officier allemand qui a ordonné le raid sur la base des informations rapportées par une seule et unique source, soit en violation des règles de l'Alliance atlantique.

 

Bernard Kouchner a qualifié l'incident de "grosse erreur", rappelant que l'objectif de la coalition était "de travailler avec le peuple afghan, pas de le bombarder". Même son de cloche du côté des chancelleries italienne et britannique: Franco Frattini a évoqué "des actes terribles qui ne devraient jamais se produire" ; David Miliband a redouté que l'incident "sape" la stratégie des Occidentaux en Afghanistan. Sous le feu des critiques, à trois semaines des élections législatives et alors que son opinion publique et de plus en plus hostile à la présence de ses soldats sur le sol afghan, la chancelière allemande, Angela Merkel, a ordonné une enquête "rapide, complète et transparente". Conscients des critiques de plus en plus fortes formulées à l'encontre de la coalition internationale – en Afghanistan mais aussi en Occident -, Paris, Berlin et Londres ont appelé dimanche soir à la tenue d'une conférence des Nations unies sur le sujet avant la fin de l'année. Il devrait s'agir d'encourager le gouvernement afghan à prendre plus de responsabilités. Mais d'ici là, la communauté internationale craint que l'incertitude électorale – et les multiples fraudes - n'entraîne un affaiblissement accru du pouvoir central en Afghanistan. Et laisse un espace "rêvé" pour les taliban.



Source : lejdd.fr 07-09-2009 

            

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