Mal aimé du public, Raymond Domenech s'attire en plus les foudres du SNJ (Syndicat national des journalistes) qui lui reproche un "ostracisme médiatique". L'incident remonte à lundi, jour du tirage au sort, à Zurich, des barrages de la Coupe du monde de football. La France hérite de l'Irlande. Tous les micros se tendent naturellement vers le sélectionneur national, dont la presse attend un commentaire officiel. Ce jour-là, Raymond Domenech est à Lyon pour participer à des actions caritatives. Dans le courant de l'après-midi, il refusera de répondre aux questions de la presse, réservant ses impressions aux seuls médias partenaires officiels de l'équipe de France, à savoir RTL et TF1.

"Le refus d'être interviewé est déjà une attitude que l'on peut difficilement comprendre de la part d'une personnalité publique dont l'action participe au renom de notre pays, s'indigne le SNJ. Faire le choix de ses interlocuteurs, de ses partenaires, et privilégier deux médias parmi tous les autres est un parti-pris inacceptable." Est-ce vraiment étonnant dans un domaine - le sport - qui a versé dans une marchandisation à outrance ?

"Raymonde SFR Domenech"

Du reste, Raymond Domenech s'est déjà rendu célèbre par un précédent. En 2006, il avait réservé, contre espèces sonnantes et trébuchantes (50.000 euros), la primeur de ses explications quant à la liste des sélectionnés en équipe de France à l'opérateur SFR. Pire, les interviews pour le compte de SFR étaient réalisées par Estelle Denis, sa compagne, qui percevait, à cette occasion, 10.000 euros. La "privatisation" de l'équipe de France ne date donc pas d'aujourd'hui.

Le SNJ conclut sur un appel à la raison : "Dans une démocratie, les enjeux financiers ne sauraient faire oublier que la mission essentielle de la presse passe par le pluralisme." Un bémol : l'info sportive est-elle vraiment de nature à engager la démocratie ?

Source : lepoint.fr  26-10-2009