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29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 19:00











Les syndicats dénoncent d'une même voix «l'immobilisme» de la compagnie depuis l'accident du Rio-Paris.

 

Air France - KLM est une compagnie en crise. L'accident du vol AF 447 avait soulevé de nombreuses questions en interne mais, jusqu'ici, les syndicats de pilotes étaient restés solidaires de leur direction et notamment de leur nouveau patron, Pierre-Henri Gourgeon, en place depuis le début de l'année. Depuis une semaine, la rupture est consommée. «Le constat est clair : nous traversons une véritable crise de management au sujet de la sécurité des vols, explique Éric de Rivery, porte-parole du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire chez Air France. Cette rupture de confiance crée des conditions accidentogènes.»

 

Le fossé a commencé à se creuser dès juin lorsque les pilotes de la compagnie ont dû batailler pour que le programme de remplacement des sondes Pitot incriminées dans l'accident du vol Rio-Paris soit accéléré. Le 15 octobre, une réunion entre Pierre-Henri Gourgeon et l'ensemble de l'encadrement des pilotes, dont Le Figaro a révélé la teneur, a accru le malaise ambiant. Le directeur général de la compagnie a suscité l'incompréhension de ses cadres en refusant plusieurs de leurs propositions pour renforcer la sécurité.

 

La semaine dernière, c'est une lettre de la direction adressée à ses pilotes, et révélée par La Tribune, qui a définitivement mis le feu aux poudres. Elle recadre les pilotes et les avertit de cas de non-respect des procédures de sécurité qui auraient entraîné des incidents. Le courrier va jusqu'à mettre en avant «la surconfiance» des pilotes et «l'impression de bien connaître son avion au point de s'accorder des déviations grossières en pensant maîtriser les risques». La compagnie a enregistré trois incidents flight ops, c'est-à-dire en vol, en quinze jours parmi lesquels une remise de gaz à 76 pieds du sol. Ces incidents sont évoqués en filigrane dans la lettre de la direction. Ils ont d'ailleurs tous fait l'objet d'un air safety report (ASR), c'est-à-dire d'un rapport par les pilotes concernés. «Depuis l'AF 447, il y a une grande sensibilité sur le sujet, explique un cadre PNT de la compagnie. Mais des incidents, on en a toute l'année. Nous restons aussi performants que nos concurrents.» Les pilotes comprennent mal que des incidents soient «instrumentalisés» par leur direction pour remettre en question leurs compétences et mis en rapport avec le drame du vol AF 447.

 

La lettre a immédiatement uni les syndicats qui dénoncent unanimement, pour leur part, l'immobilisme de la direction depuis l'accident du vol AF 447.

 

 «Aller voir l'État»

 

 

Depuis juin, deux syndicats minoritaires, le Syndicat des pilotes d'Air France (SPAF) et Alter, se sont habilement emparés du sujet de la sécurité des vols. Ils ont notamment publié au début du mois un rapport dissident sur l'accident du vol AF 447 et menacé de faire grève si leurs demandes en matière de sécurité n'étaient pas exaucées. Ils demandent que soit mise en place «une cellule de veille permanente» qui puisse avoir accès aux air safety reports (ASR). Selon eux, une telle cellule aurait pu être plus réactive lors des premiers incidents de sondes Pitot et inciter à leur remplacement sans attendre l'accident du vol AF 447.

 

Depuis ce week-end, les deux organisations contestataires ont été rejointes par la grosse écurie syndicale de la compagnie : le SNPL. «Il est normal que nous ayons des divergences sur le social , explique Éric de Rivery, le porte-parole du syndicat. Mais nous devons parler d'une seule voix en matière de sécurité des vols.» Les syndicats ont décidé de prendre contact avec Jean-Cyril Spinetta, devenu patron non opérationnel de la compagnie en début d'année, pour laisser les commandes à Pierre-Henri Gourgeon. «Et si nous ne sommes pas entendus, nous passerons au-dessus, explique Éric de Rivery. Nous ne nous interdirons pas d'aller voir l'État.» Pour l'instant, Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux transports, indique qu'il suit la situation «avec beaucoup d'attention». Il n'est pas officiellement question de grève, mais les syndicats ne l'excluent pas, «pour peser».

 

Source : lefigaro.fr  27-10-2009

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