La mort de Martin Bouygues annoncée par erreur ce samedi 28 février, n'empêche pas le monde du business de tourner. Selon « Le JDD », Patrick Drahi, propriétaire de SFR, a fait une offre de rachat aux proches conseillers de son homologue, le fils de Francis Bouygues, en vue de lui racheter sa filiale de téléphonie mobile, Bouygues Telecom.
Le tarif : 7,5 milliards d’euros que le groupe de BTP aurait refusé toujours selon « le JDD ». La négociation serait toujours en cours. «Ça discute toujours», aurait confié un proche de Drahi à l'hebdomadaire. «Faut se mettre d’accord sur le prix». L'an passé, l'héritier de l'empire de BTP en demandait 8 milliards. Après l'échec du rachat de SFR, il a envisagé de vendre à Free, puis à Orange, en vain. « Je ne suis pas vendeur », confiait-il mercredi. « Au contraire, nous sommes l'acheteur naturel de tous nos concurrents. » Du bluff pour faire monter les enchères? En coulisse, ses lieutenants reconnaissent qu'une nouvelle offre de l'insatiable propriétaire de SFR est "probable" dans les mois à venir. Et qu'il sera difficile de résister longtemps "au seul qui paie bien". « Ça discute », reconnaît un proche de Drahi. Jacques Veyrat nuance : "ces hommes ne sont pas des milliardaires mais des entrepreneurs qui le sont devenus", souligne l'ancien patron de Neuf, qui les a tous fréquentés. "Ils n'aiment pas vendre mais les synergies sont si importantes…"
"Menteur comme un opérateur." Cette expression d'un patron français de la téléphonie en dit long sur le jeu de poker entre Orange, SFR, Bouygues et Free. Depuis un an, ils se livrent une guerre féroce pour se racheter les uns les autres. Entre coups de gueule et coups de bluff, Patrick Drahi (photo) (SFR), Xavier Niel (Free), Martin Bouygues (Bouygues Telecom) et Vincent Bolloré (SFR) bataillent pour devenir le premier tycoon français. Leurs ego ont empêché des alliances, pourtant inéluctables. Début janvier, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, fustigeait ces "milliardaires irrationnels". "Il y a un décalage entre leurs propos publics pour un marché à quatre et le besoin de consolidation que chacun ressent", tranche-t-il aujourd'hui.
D'ici à l'été, les choses devraient être clarifiées. L'État mettra aux enchères des fréquences mobiles (700 MHz) pour environ 3 milliards d'euros. "L'appel d'offres sera LE rendez-vous pour ceux qui souhaitent investir sur le long terme", admet Sébastien Soriano, le nouveau régulateur des télécoms. Manière de dire que Martin Bouygues devra bientôt prendre une décision pour les prochaines années.
Source : leJDD.fr 01-03-2015