Depuis l’affaire de l’inversion de la courbe du chômage, les Français sont un peu méfiants lorsque leur Président annonce des bonnes nouvelles. Mais cette fois-ci cela parait sérieux. Ca bouge !...Après un début d'année douloureusement marqué par les attentats de Paris, François Hollande réinvestit le terrain économique. Depuis huit jours, le chef de l'Etat multiplie les visites auprès d'entreprises innovantes, bien décidé à faire fructifier une reprise économique qui, même «fragile», est, selon lui, «bien là».

Dans un entretien au magasine économique «Challenges», il assure : «Ce sera dur, mais on se bat… les indicateurs économiques qui passent au vert, le moral des ménages et des entrepreneurs qui s’améliore, le pays qui se redresse.» Ce jeudi 12 mars en Isère, à la rencontre d'entreprises innovantes, il le répète : «La croissance est au rendez-vous».

Satisfaction pour la parité euro-dollar

En visitant l'entreprise Sigma Composite, une filiale de Poma, l'un des deux leaders mondiaux du transport par câble, à Veyrins-Thuellin (Isère), François Hollande s'est félicité de la quasi parité de l'euro face au dollar qui «aura un effet favorable pour l'activité», espère-t-il. Ce qui «permet au moins d'avoir les idées claires : un euro égale un dollar».

Le choix de la Banque centrale européenne (BCE), qui a décidé fin janvier de racheter plus de 1000 milliards d'euros de dettes pour relancer l'économie, commence à se faire ressentir. Selon le chef de l'Etat, cette décision «audacieuse et responsable», va dans le sens du «soutien de l'activité». Et cela «se traduit par un niveau des taux d'intérêt particulièrement bas - ce qui est bon pour les entreprises - et par un niveau de l'euro qui devient compétitif». Car pour une entreprise exportatrice, comme Sigma Composite, qui réalise 60% de son chiffre d'affaires à l'exportation et emploie près de 900 personnes dans le monde, dont plus de 300 en France, «avoir un euro plus bas qu'il n'était, de 15% moins cher qu'il y a quelques mois, c'est un avantage», fait valoir le président.

Une 3e levée de fonds pour le «grand emprunt»

François Hollande a annoncé «une troisième levée» de fonds pour le «grand emprunt» alors qu'il visitait une seconde entreprise, l'usine Serge Ferrari de Saint-Jean-de-Soudain (Isère), mondialement connue pour ses matériaux composites souples. «Pour que nous puissions avoir cette capacité de poursuivre au-delà de 2017 ce que nous avons déjà engagé depuis plusieurs années», a déclaré le chef de l'Etat, sans préciser le montant de cette future levée. L'objectif est d'«apporter aux entreprises françaises qui sont dans l'innovation, l'exportation et la transition énergétique, les moyens de pouvoir assurer leur développement et donc de créer de l'emploi», a-t-il détaillé.

L'idée de cette levée de fond a été soufflée par le Commissaire général à l'investissement, Louis Schweitzer qui a récemment plaidé pour lancer un troisième «Programme d'investissements d'avenir» (PIA). Le principe du PIA, financé notamment par un grand emprunt, avait été lancé en 2010  sous Nicolas Sarkozy, puis repris par la gauche. L'objectif est de promouvoir «l'excellence» en France, que ce soit en finançant des projets de recherche ou en apportant du capital à des start-up.