La liste concoctée par Ségolène Royal en Poitou-Charentes ne fait pas l'unanimité parmi les camarades de la région. Ils reprochent notamment à la présidente du Conseil régional d'avoir été chercher des élus du Modem au lieu de se tourner vers les "partenaires naturels de gauche".

Des élus, des militants ou des sympathisants socialistes de Poitou-Charentes en ont après Ségolène Royal. Dans une lettre ouverte, ils dénoncent la constitution de la liste pour les élections régionales, qui laisse cinq places éligibles au Modem. "Nous, militants et sympathisants socialistes, souhaitons vous faire connaître notre opposition à toute ouverture de la liste, que vous conduisez en notre nom, aux partis du centre et de la droite", débutent abruptement les signataires du texte. "Nous vous exhortons à privilégier l'alliance avec nos partenaires naturels de gauche plutôt qu'avec le Modem", ajoutent-ils. Parmi cette soixantaine de mécontents, figurent notamment une conseillère général de la Vienne et des secrétaires de sections et fédéraux. A leurs yeux, "Le très bon bilan de la gauche est amplement suffisant pour vous assurer la victoire", expliquent-ils.

Stratégie trop "perso"

Le principal handicap de cette alliance avec des élus du Modem de Charente-Maritime – par ailleurs récusée par François Bayrou – c'est qu'elle risque "d'empêcher le rassemblement de la gauche au second tour de l'élection". Les mécontents songent notamment au Front de gauche, voire à Europe Ecologie. "En ignorant les votes des militants socialistes, la position définie par les instances nationales du PS et la formation politique que vous êtes censée représenter, vous avez fait un choix politique significatif, celui de vous affranchir de notre parti", accusent les signataires à l'adresse de Ségolène Royal; oubliant peut-être que Martine Aubry elle-même n'a rien trouvé à redire sur la liste de Ségolène Royal. La première secrétaire avait relevé que l'arrivée de cinq membres du Modem et de deux verts relevaient de "choix individuels" et "d'histoires personnelles" et n'engageaient en rien les partis.

C'est aussi la stratégie "perso" de Ségolène Royal qui est mise en cause par les signataires. "Aujourd'hui, vous voulez rassembler sur votre nom plutôt que sur un programme, contribuant ainsi à brouiller, un peu plus, les repères de chaque citoyen et de chaque militant de gauche", dénoncent-ils. Ségolène Royal estime de son côté avoir bâti une large liste d'union tendance arc-en-ciel, allant du PCF – puisque certains communistes y figurent -, aux Verts – deux l'ont rejoint-, au Modem. Elle a également ajouté une touche de candidats issus de la société civile avec le recrutement de deux syndicalistes d'entreprises phares de la région, récemment en difficulté, New Fabris et Heuliez.

Source : lejdd.fr   02-02-2010 

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