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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 16:00





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La situation était devenue intenable. Selon un communiqué publié lundi 1er février, Didier Lombard, PDG de l'opérateur de télécommunications France Télécom, proposera au conseil d'administration du 24 février d'abandonner ses fonctions opérationnelles le 1er mars. Il deviendra président non exécutif, en charge des "orientations stratégiques et technologiques du groupe". C'est Stéphane Richard, son dauphin, désigné par l'Elysée en 2009, aujourd'hui patron de la filiale française, qui prendra les rênes de l'opérateur et sera promu directeur général.

Ce changement de gouvernance intervient un an avant la date initialement prévue pour la fin du mandat de M. Lombard (juin 2011). Mais il n'a pas surpris en interne.

 


De fait, le compte à rebours pour M. Lombard avait commencé dès l'annonce du parachutage de M. Richard, en mai 2009, alors directeur de cabinet de la ministre de l'économie Christine Lagarde. Et puis il y a eu ce qu'en interne, on appelle désormais la "crise des suicides", qui a donné un coup d'accélérateur au calendrier.

 

En l'espace de quelques semaines, à l'été 2009, six salariés se donnent la mort. Certains gestes ont un rapport évident avec le travail. A la tête de l'opérateur, M. Lombard, mais aussi sa garde rapprochée - Olivier Barberot, le DRH ou Louis-Pierre Wenes, le directeur de la filiale française -, continuent à minimiser les faits. La pression médiatique devient telle que le gouvernement s'en mêle (l'Etat possède encore 26,97 % du capital de l'ex-monopole). Et le 15 septembre 2009, convoqué par Xavier Darcos, ministre du travail, M. Lombard a cette expression malheureuse : la "mode des suicides". Celle-ci explique aussi sa mise à l'écart anticipée aujourd'hui. En octobre, M. Richard est propulsé à la place de M. Wenes, directeur de la filiale française (102 000 salariés), là où le malaise social s'exprime le plus vivement.

 

Ce haut fonctionnaire atypique - ex-patron du promoteur Nexity et de Veolia Transport, il a fait l'essentiel de sa carrière dans le privé -, imprime vite sa marque. S'inscrivant en faux par rapport à la direction encore en place, il multiplie les déplacements en province, va au contact des salariés et des syndicats, cultive son image d'homme de dialogue.

 

A l'automne 2009, il affirme encore que tout se passe bien avec M. Lombard, son aîné de vingt ans, qu'ils ne sont pas trop de deux pour diriger une multinationale évoluant sur un secteur en pleine mutation (Internet, téléphonie mobile), dont, de fait, il ne connaît pas encore grand-chose.

 

Mais à mesure que le rendez-vous pris avec les salariés et les médias - la présentation d'un nouveau "grand projet social et industriel" pour France Télécom - approchait, M. Richard voulait définitivement prendre la main. Face à ce proche du président Nicolas Sarkozy (les deux hommes se tutoient), M. Lombard n'avait objectivement aucune chance.

 

Nommé PDG de France Télécom en février 2005, à la suite de Thierry Breton, M. Lombard pourra se targuer d'avoir assaini les finances d'un groupe surendetté au début des années 2000. Et d'avoir su maintenir sa part de marché dans l'accès à Internet fixe et le téléphone mobile. Aussi d'avoir initié une stratégie de contenus (rachat d'une partie des droits de diffusion du football, lancement de chaînes de télévision pour ses abonnés à l'ADSL), audacieuse mais contestée aujourd'hui, y compris en interne.

 

Pour les salariés et les syndicats de l'opérateur, qui, globalement, accueillent positivement l'arrivée de M. Richard, la question est maintenant de savoir si elle va permettre aux négociations sociales, entamées en pleine "crise des suicides", d'avancer plus rapidement.

 

Les syndicats espèrent que vont être actées la fin des mobilités forcées, considérées comme une des principales causes du profond malaise interne. Comme le caractère exceptionnel des fermetures de sites en province. Ils sont par ailleurs satisfaits d'avoir obtenu, pour 2010, l'embauche de 3 500 salariés supplémentaires dans l'Hexagone.

 

"Pour la première fois depuis longtemps, la direction décide d'inverser la tendance en terme d'emploi", constate Sébastien Crozier, du syndicat CFE-CGC - Unsa. Mais les syndicats espèrent davantage de créations de postes. "Impossible, sinon, d'appliquer des mesures d'humanisation des conditions de travail, comme l'allongement des temps de pause", selon Joëlle Roeye, de la CGT.

 

Un accord définitif sur les conditions de travail pourrait intervenir avant fin février ainsi que la présentation, courant mars, d'un nouveau "contrat social", censé redonner confiance aux salariés.

 


Source : lemonde.fr 02-02-2010  Cécile Ducourtieux



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