L’UMP depuis quelques jours est à nouveau dans la spirale descendante. Son Président François Copé qui dégringole dans les sondages peine à s’expliquer sur sa participation à la « manif pour tous » du 26 mai prochain. Après avoir dit clairement que la loi étant votée elle devenait une loi de la République et donc elle s’imposait à tous, il a un peu de mal à justifier la participation de son parti à la grande manif des opposants.

Mais il n’y a pas que cela. Le texte du mariage gay étant voté, de profondes divergences se sont fait jour au sein de l’UMP pour définir ce que deviendrait cette loi en cas de retour au pouvoir en 2017.

Il y a les partisans de la réécriture de la loi en remplaçant le mariage par l’union civile et en revenant sur les volets du texte qui concernent la filiation..C’est la position majoritaire à l’UMP.  "Quand nous serons revenus au pouvoir, il faudra réécrire ce texte pour protéger la filiation et les droits de l'enfant", a ainsi affirmé Jean-François Copé au quotidien « Le Monde » samedi 18 mai dernier. Mais à l’intérieur de ce camp une ligne de fracture apparait à propos de la manif du 26 mai prochain. François Fillon et François Baroin se sont notamment démarqués de Jean-François Copé sur cette question, à l'occasion d’un petit-déjeuner des responsables du parti fin avril. "L'UMP est un parti de gouvernement. Ce n'est pas son rôle d'appeler à manifester, ce n'est pas sa place d'être dans les manifestations. L'UMP doit respecter les institutions", a ainsi expliqué le député de l'Aube. "Il faut transformer cette manifestation en grande manif anti-Hollande", a répliqué le député-maire de Meaux !..

Il y a aussi les partisans de l’abrogation pure et simple de la loi et l’organisation d’un référendum pour remplacer le mariage pour tous par une union civile. C’est la position du chef de la « droite forte » Guillaume Peltier mais aussi d’Hervé Mariton ou de Gérard Longuet.

Troisième groupe : ceux qui sont opposé à l’abrogation. C’est le cas en particulier de Nathalie Kosciusko-Morizet : « On doit la vérité aux électeurs. Quand j'entends les uns ou les autres dire ‘on abrogera la loi’, comme si on pouvait démarier ou désadopter, je dis ce n'est pas vrai!", a-t-elle ainsi plaidé dimanche sur BFMTV. L’ancien ministre Luc Chatel, qui avait lui voté contre la loi, a déclaré dimanche ne pas croire "qu'on reviendra en arrière" sur le mariage homosexuel. "Je suis républicain, et je considère que la loi qui a été promulguée s'appliquera", a-t- il expliqué sur France inter.  

Il y a enfin les « pro » mariage pour tous. Ils étaient favorables à la loi sur le "mariage pour tous", et, logiquement, n’envisagent pas son abrogation. C’est le cas du député UMP de la Marne Benoist Apparu et du député de Seine-et-Marne Franck Riester. Ce dernier a d'ailleurs accusé lundi à l'AFP Guillaume Peltier de "mentir" aux Français en promettant d'organiser un référendum, réagissant à ses propos tenus le même jour sur RTL.

Mais pour couronner le tout il y a également la « Primaire » pour les élections municipales à Paris. Une grande favorite Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a reçu l’appui de François Fillon, de Nicolas Sarkozy et même de Bernadette Chirac. Mais elle pourrait cependant ne pas l’emporter tant les élections se présentent mal. Sur les 30 000 adhérents à l’UMP à Paris seuls 5 à 6 000 se sont inscrits pour voter si bien que le délai d’inscription a du être repoussé. Et puis, la « droite forte » par la bouche de son chef, Guillaume Peltier, fait campagne contre NKM au prétexte qu’elle s’est abstenue lors du vote sur le mariage pour tous à l’Assemblée Nationale !..

Comme disent certains qui connaissent bien ce genre de situation : la machine à perdre est enclenchée !..

Jean Pierre Echavidre