Le président Barack Obama et plusieurs experts entrevoient désormais la reprise d'ici à la fin de l'été.

Une hirondelle ne fait pas le printemps mais quand le président Obama voit des «lueurs d'espoir» pour l'économie, l'Amérique veut y croire. À la veille du week-end pascal, le chef de l'État a affiché un ton résolument optimiste sur une sortie de crise. «Ce que nous commençons à observer, ce sont des lueurs d'espoir pour l'économie», a déclaré Barack Obama, à l'issue d'une réunion à la Maison-Blanche avec le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, et le président de la Fed, Ben Bernanke.

«Si nous ne flanchons pas devant les difficultés, alors je suis absolument convaincu que nous allons remettre l'économie sur les rails», a-t-il ajouté. À l'appui, Barack Obama a cité l'augmentation des prêts accordés aux petites entreprises, les réductions fiscales qui commencent à prendre effet ainsi que de nouveaux investissements dans les infrastructures et l'énergie.

Dès février, un frémissement du marché immobilier avait laissé entrevoir un possible retournement de tendance. La semaine dernière, le président avait enjoint les Américains à refinancer leurs emprunts pour profiter de taux d'intérêt historiquement bas. Reste que l'Administration peine à mettre en place les mesures annoncées pour enrayer le fléau des saisies immobilières après défaut de paiement, qui ont bondi de 57% par rapport à 2008.

Autre signe encourageant, les bénéfices annoncés la semaine dernière par Wells Fargo, l'une des plus grandes banques du pays, permettent même d'entrevoir un début de stabilisation du secteur financier. Goldman Sachs, Citigroup et JPMorgan Chase doivent publier cette semaine leurs résultats du premier trimestre. Il n'empêche, New Frontier Bank, une grosse banque régionale du Colorado, a été vendredi la 23e faillite bancaire depuis le début de l'année.

Chômage en hausse

La consommation, qui représente 70% du PIB, pourrait elle aussi commencer à repartir, après six mois de marasme. Les chiffres des ventes de détail de mars seront publiés demain. Mais les ventes de voitures se sont légèrement redressées le mois dernier, après avoir atteint leur plus bas niveau depuis 1981 en février. Les premiers résultats du plan de relance de 787 milliards de dollars du gouvernement Obama expliqueraient ce retournement. Tous ces indices permettent à un panel d'économistes interrogés par le Wall Street Journal de prévoir la fin de la récession pour septembre. Après avoir chuté de 5 % au premier trimestre, le PIB américain continuerait à décliner au deuxième trimestre de 1,8 %, avant de renouer avec une croissance de 0,4 % au troisième, selon les prévisionnistes. Les plus optimistes d'entre eux anticipent une reprise en «V» arguant que, plus les récessions sont fortes, plus les redémarrages sont vigoureux.

Reste le problème du chômage, dont le taux pourrait grimper à 10% en fin d'année. La situation sur le marché de l'emploi reste la principale préoccupation des Américains et le président Obama - qui joue son mandat sur la question - le sait bien. «Nous avons toujours été très prudents dans nos prévisions, cela ne va pas changer sous prétexte que c'est Pâques. L'économie est encore terriblement sous pression», a-t-il nuancé vendredi.

Source : lefigaro.fr   10-04-2009