
Le député PS Manuel Valls, qui a soutenu Ségolène Royal au congrès de Reims, déclare qu'il n'a "plus l'âge d'être l'élève d'un sage actif" et que le parti "doit être incarné par une nouvelle génération" en 2012. Le député-maire d'Évry, 46 ans, affirme, dans un entretien au Monde daté de dimanche/lundi, qu'il a "soutenu" Ségolène Royal "parce qu'elle portait le mieux l'idée de la rénovation". "Aujourd'hui, le PS doit être incarné par une nouvelle génération qui porte d'autres idées, d'autres pratiques. Je n'ai plus l'âge d'être l'élève d'un sage actif, quel qu'il soit. En 2012, c'est cette génération qui doit incarner le changement et le renouvellement."
Interrogé sur ses ambitions pour 2012, il répond : "La présidentielle, c'est une question de destin et de circonstances. Il ne faut jamais s'autoproclamer." Par ailleurs, M. Valls, parfois taxé par ses amis socialistes de complaisance à l'égard de Nicolas Sarkozy, affirme que la gauche "a provisoirement perdu une partie de son hégémonie culturelle faute d'avoir bien appréhendé les grands bouleversements du monde depuis 30 ans". "L'antisarkozysme forcené voudrait masquer ce déficit idéologique." Face à Nicolas Sarkozy, qui "cherche à cliver en permanence, car sa conception du pouvoir est conflictuelle", la gauche doit lui "opposer une conception apaisée de l'exercice du pouvoir".
Interrogé sur les propos de Martine Aubry regrettant Jacques Chirac , M. Valls juge : "Regretter Chirac, c'est nier le fort besoin de changement qui s'est exprimé durant la campagne présidentielle de 2007." Pour lui, François Bayrou est un concurrent sérieux, "si le PS ne parvient pas à se réformer". L'organisation de primaires ouvertes aux électeurs de gauche pour désigner le candidat PS en 2012 est "peut-être la dernière chance pour le sauver et l'aider à renouer le lien avec les Français".
Source : lepoint.fr 13-04-2009