Le Gouvernement n’a qu’une crainte : voir les jeunes dans la rue durablement. On sait comment cela commence, on ne sait jamais comment cela peut se terminer !.. Le Premier ministre a donc présenté lundi 11 avril aux organisations lycéennes et étudiantes une série de mesures destinées à favoriser l'insertion des jeunes sur le marché du travail, pour un coût estimé entre 400 et 500 millions d'euros par an. Mais sortir le carnet de chèque ne suffira pas car les mesures annoncées sont bien timides et ne règle en rien ce que les jeunes redoutent le plus : la précarité de longue durée !..
Huit organisations de jeunesse étaient conviées à Matignon, dont plusieurs font partie de l'intersyndicale mobilisée contre le projet de loi travail depuis plus d'un mois - l'Unef (étudiants), l'UNL, le SGL et la FIDL (lycéens). Après la réunion, le président de l'Unef, William Martinet a affiché sa satisfaction mais reste "solidaire" de la mobilisation du 28 avril.
Ces mesures constituent "une réponse concrète à des revendications des jeunes" et constituent un "cap important", a déclaré William Martinet à la sortie d'une réunion à Matignon. "Mais tout ça ne lève pas tous les désaccords, notamment sur la loi travail. C'est pour ça que l'Unef reste solidaire de l'intersyndicale" et de son appel à manifester le 28 avril.
Prolongation des bourses après l'obtention du diplôme
Les titulaires d'un CAP, d'un baccalauréat professionnel, d'un BTS, d'un DUT, d'une licence, d'un master ou d'un diplôme d'ingénieur qui étaient boursiers pendant leurs études pourront demander la prolongation de leur bourse, après avoir décroché leur diplôme et en attendant de décrocher un emploi - mais pour quatre mois maximum.
Cette nouvelle aide à la recherche d'un premier emploi (ARPE) démarrera dès la rentrée 2016 et sera donc versée de septembre à décembre. Matignon estime à 126.000 le nombre de bénéficiaires potentiels, pour un coût de 130 millions d'euros par an.
Taxation plus lourde des CDD
Quant à une taxation plus lourde des CDD, via les contributions patronales à l'assurance chômage, elle était jusqu'à présent optionnelle. Elle sera désormais obligatoire mais c'est aux partenaires sociaux de définir le barème et le champ d'application de cette "surcotisation", précise Matignon, qui estime cette mesure "cohérente" avec l'assouplissement des conditions pour mettre fin à un CDI prévues par la loi travail.
Quotas pour les bacheliers technologiques dans les IUT
Des quotas réservés aux bacheliers des filières technologiques seront enfin fixés dans les IUT (dont le diplôme est un DUT).
Est également prévue une augmentation de 2.000 du nombre de places par an en STS (section de technicien supérieur), pendant cinq ans, notamment dans les spécialités "en lien avec les métiers d'avenir". Cette mesure est destinée plus particulièrement aux bacheliers professionnels qui souhaitent poursuivre des études et pour lesquels la voie STS est la plus appropriée. Malgré des quotas appliqués dans plusieurs académies, ces bacheliers passent encore très souvent après les titulaires de bacs généraux ou technologiques.