L'Elysée a annoncé mercredi 27 janvier au matin par communiqué la démission de la ministre de la Justice, Christiane Taubira. François Hollande a convenu avec elle mercredi, précise le texte. La garde des Sceaux, opposée à la déchéance de nationalité, est remplacée par le président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas. Personne ou presque ne regrettera Christiane Taubira dans la société française. A l’intérieur du Gouvernement non plus. Mais François Hollande se prépare tout de même des jours encore plus difficiles avec son ex ministre à l’extérieur.
Finalement, le débat sur la déchéance de nationalité aura eu raison de la place de Christiane Taubira au gouvernement. La ministre de la Justice a "remis sa démission" à François Hollande, indique dans un communiqué la présidence de la République. Le Président et la Garde des Sceaux "ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblée nationale, aujourd’hui (mercredi), en commission des Lois", précise le texte.
Taubira est remplacée par Urvoas
Le chef de l'Etat dit avoir "exprimé à Christiane Taubira sa reconnaissance pour son action". "Elle aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la Justice et joué un rôle majeur dans l’adoption du mariage pour tous", dit-il.
Christiane Taubira est remplacée par Jean-Jacques Urvoas, qui était jusqu'à présent président de la commission des Lois. "Il portera, aux côtés du Premier ministre, la révision constitutionnelle et préparera le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la réforme de la procédure pénale", souligne l'Elysée.
Après sa démission, l’ex ministre de la Justice, Christiane Taubira, s’est exprimée sur Twitter. "Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit."
"La dernière parole est celle du président de la République prononcée ce matin en Conseil des ministres", avait commenté sibylline Christiane Taubira le 23 décembre après avoir perdu l'arbitrage sur la déchéance de nationalité.
Le 12 janvier dernier, le Premier ministre, Manuel Valls, avait annoncé qu'il "présenterai(t) la révision constitutionnelle", tandis que la ministre de la Justice "Christiane (Taubira) présentera la réforme de la procédure pénale". Le 23 décembre, le Premier ministre avait indiqué qu'il défendrait le texte avec la garde des Sceaux, mais depuis, Christiane Taubira a réaffirmé son hostilité à l'élargissement de la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme, mesure que François Hollande souhaite inscrire dans la Constitution.
Source : leJDD.fr 27-01-2016