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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 19:30
CHRISTIANE TAUBIRA : TROIS ANS DE POLEMIQUES AU GOUVERNEMENT !...

 

En signant sa démission, ce mercredi 27 février, une heure avant le conseil des ministres où Manuel Valls présente le texte définitif sur la déchéance de nationalité, Christiane Taubira met fin à plus de trois ans à la tête du ministère de la Justice. Trois années de « liberté de parole » pour elle, de « couacs » ou de « provocations », pour d'autres, sur sa réforme pénale ou dernièrement sur la déchéance de nationalité.

 

SEPTEMBRE 2012 : LE MARIAGE POUR TOUS

François Hollande est aux affaires depuis quatre mois et les ministères de la Justice et de la Famille planchent sur le mariage des couples homosexuels, l'une des grandes promesses de campagne du candidat Hollande. Dans une interview à « La Croix », Christiane Taubira dévoile les grandes lignes du projet. « Le projet de loi va étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté », affirme-t-elle. Le 23 avril 2013, la France devient le 14e pays à légaliser le mariage entre personnes de même sexe après cent trente-six heures de débat parlementaire et de nombreuses manifestations, où des centaines de milliers d'opposants de la «Manif pour tous» sont descendus dans les rues.

 

AOUT 2013 : GUERRE OUVERTE CONTRE VALLS

Alors ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, peu apprécié de Christiane Taubira, et réciproquement, envoie la première bombe. Dans une note à François Hollande, dévoilée par « Le Monde », il réclame l'arbitrage élyséen sur la réforme pénale de la ministre, notamment sur l'introduction d'une peine de probation qui permettrait de limiter l'envoi à la case prison des moins de 18 ans. « La quasi-totalité des dispositions de ce texte a fait l'objet de discussions, voire d'oppositions du ministère de l'Intérieur », écrit-il. Taubira rétorque aussitôt : la note « comporte des propositions de réforme du droit de la peine, domaine qui ne ressort d'aucune façon aux compétences du ministre de l'Intérieur».

Membre du parti radical de gauche, Christiane Taubira se rend à La Rochelle, à l'université d'été du Parti socialiste. Pas pour soutenir Harlem Désir, alors n°1 du PS, ni pour écouter le discours de Manuel Valls. Elle répond à l'invitation des frondeurs. Sur les photos qui filtrent de l'amphithéâtre de la fac de lettres où se tient leur réunion, Christiane Taubira est assise entre Christian Paul et Jérôme Guedj, qui tous les jours fustigent le tournant social-libéral du gouvernement.

Quelques jours plus tôt, Manuel Valls, devenu Premier ministre, a remanié le gouvernement pour exclure le vibrionnant Arnaud Montebourg et le trop contestataire -et influent au PS- Benoît Hamon.

« Nous avons laissé les Français se démoraliser. Aujourd'hui, nous n'avons pas le choix, nous devons refaire place à la politique », lance-t-elle à la sortie. « La politique, c'est débattre, et j'en assume les conséquences », ajoute-t-elle, bravache.

 

MARS 2014 : LE MENSONGE SUR LES ECOUTES DE SARKOZY

Ce n'est pas un coup de gueule, c'est un mensonge qui aurait pu coûter sa place à Christiane Taubira. Le lundi 8 mars, sur le plateau de TF1, la garde des Sceaux affirme n'avoir été informée de la mise sur écoute de l'ancien président de la République et de l'un de ses avocats que par la révélation de l'affaire dans « Le Monde » de la veille. Le 11 mars, Premier ministre pour quelques jours encore, Jean-Marc Ayrault affirme, lui, que l'exécutif connaissait l'existence de ces écoutes depuis le 26 février. «La garde des Sceaux a reçu une information, que j'ai eue moi-même ensuite, qu'il y avait une nouvelle information judiciaire qui avait été ouverte sur des faits extrêmement graves. C'est à cette occasion qu'on l'a appris», explique-t-il en direct sur France 2.

Depuis le 7 mars, la droite, qui cible volontiers Taubira depuis son entrée dans le gouvernement, hurle à l'affaire d’État, dénonçant une « deuxième affaire Cahuzac », d'un mensonge « les yeux dans les yeux », et réclame la tête de la ministre. « C'est le merdier », reconnaît un conseiller de Hollande, qui s'empresse de dire que le président, lui, n'a été informé des écoutes que le 4 mars.

Le 13 mars, sur le plateau de Canal +, Taubira dit s'être « trompée de dates ». Est-elle toujours ministre ? « Vous saurez en temps utiles », répond-elle. Le 2 avril, Manuel Valls, devenu Premier ministre, la reconduit dans ses fonctions. Elle vire aussitôt sa directrice de cabinet, soi-disant coupable d'avoir gardé pour elle l'information de la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy.

 

AVRIL 2015 : L’ENNEMI C’EST MANUEL VALLS

Dans une interview à L'Obs, Taubira tape du poing sur la table : sur l'économie et la sécurité, « la gauche a adopté les mots de la droite. C'est une faute ». « La gauche, ce n'est ni le césarisme, ni le bonapartisme, c'est le débat et la diversité », ajoute-t-elle même à l'adresse directe de Manuel Valls, qui à ses yeux étouffe les débats par ses accès d'autorité.

 

JUIN 2015 : CHANTAGE A LA DEMISSION

Après les orientations du texte sur la justice des mineurs, qui avaient donné lieu à de nombreuses passes d'arme entre Valls et Taubira, les désaccords portaient sur le calendrier. A l'Intérieur, Valls avait eu gain de cause pour que le texte ne soit pas examiné avant les élections municipales de mars 2014. Constatant après cela que son projet de loi n'est toujours pas inscrit à l'agenda parlementaire, la garde des Sceaux fulmine. Sur RMC et BFM TV, Christiane Taubira menace de démissionner si le texte de loi n'est pas présenté au Parlement rapidement. Aux dernières nouvelles, transmises trois mois après ce coup de chantage, le texte devait être examiné au cours du premier semestre 2016.

 

DECEMBRE 2015 : LA DECHEANCE DE NATIONALITE EST INEFFICACE

En déplacement à Alger, Christiane Taubira affirme sur une radio que le projet de révision constitutionnelle, annoncée par François Hollande devant le Congrès de Versailles après les attentats du 13 novembre, « ne retient pas » l'extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour des actes de terrorisme. « En termes d'efficacité, ce n'est pas une mesure probante », résume-t-elle.

Le 7 janvier, la ministre cosigne une tribune dans « Le Monde », avec le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, laissant à penser qu'elle assume et soutient la ligne du gouvernement. Patatras, le soir-même sur iTélé, elle insiste sur l'efficacité « absolument dérisoire » de la mesure, qu'elle ne juge « pas souhaitable ».  Manuel Valls appelle le lendemain « chacun à se tenir » derrière le président de la République car « c'est de lui que tout émane, c'est lui qui a été élu ».

Quatre jours plus tard, devant le groupe des députés socialistes réunis à l'Assemblée, Valls annonce qu'il défendra lui-même le texte, laissant à Taubira le soin de leur présenter la réforme de la procédure pénale.

 

 

Source : LeParisien.fr 27-01-2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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