Brice Hortefeux et Eric Besson lors du
Conseil national de l'UMP le 24 janvier 2009
L'UMP, qui tenait ce samedi 24 janvier son Conseil National, s'est mis en ordre de marche en vue des élections européennes de juin prochain. Sans surprise, le secrétariat général du parti a été confié à Xavier Bertrand. Mais c'est au niveau de l'ouverture que cela fait un peu tousser dans les rangs, et ce malgré les efforts diplomatiques déployés dans l'après midi, à la fois par le Premier Ministre François Fillon et par le Président Nicolas Sarkozy.
L'arrivée d'Eric Besson à la direction de l'UMP, où il a été nommé secrétaire général adjoint au nom de l'"ouverture", provoque des grincements de dents dans le parti, où la promotion fulgurante d'un homme venu de la gauche ne passe pas bien parmi certains élus.
Au secrétariat général, Eric Besson cohabitera notamment avec Axel Poniatowski, un député libéral, qui jugeait il y a quelques jours, en le visant, que l'UMP n'avait pas vocation à être un parti "ramasse-miettes".
"Besson, qui est quelqu'un d'extrêmement louable, est un homme de gauche et donc par définition ne partage pas les valeurs qui sont les nôtres", disait-il.
Député villepiniste, François Goulard pense lui aussi que "c'est une nomination inopportune s'agissant de quelqu'un qui vient du PS et qui, il y a quelques années, encore était un adversaire".
"Lui donner un ministère, passe encore, mais de là à lui confier des responsabilités politiques à l'UMP, je trouve ça choquant", affirme-t-il
"Quel est le besoin de le mettre là, sinon de montrer que le président de la République a tout pouvoir pour nommer les gens ? Car jamais M. Besson n'aurait eu le soutien des militants de la base", dit-il encore.
"L'ouverture est une trop belle idée pour être absorbée par le parti. En entrant dans le parti, Eric Besson perd cette carte de l'ouverture", avance aussi Hervé Mariton, poil à gratter de la majorité.
"Je pense que c'est ridicule de le faire entrer à l'UMP. Une fois dedans, il est grillé, il est considéré comme UMP et Nicolas Sarkozy le vire au bout d'un an", va jusqu'à dire sous couvert d'anonymat un responsable du parti.
"Ou Besson a renoncé à toutes ses convictions politiques antérieures, et il doit faire son mea culpa, ou il ne le fait pas et c'est la preuve qu'il s'agit d'une erreur",affirme pour sa part Georges Tron, autre député villepiniste.
Jacques Myard, député-maire de Maison-Lafitte (Yvelines) souverainiste, ne veut de son côté pas donner trop d'importance à cette nomination: "Il ne faut pas surestimer le poids de l'appareil de l'UMP. Dans le parti qui est-ce qui compte vraiment? Qui décide? Le président de la République".
"L'arrivée de M. Besson, qui suscite beaucoup de réserves chez beaucoup de nos militants et beaucoup de nos dirigeants qui n'osent pas le dire, est utile pour l'UMP",juge a contrario l'ex-giscardien Hervé de Charette.
"Maintenant nous allons le voir à l'oeuvre et nous verrons le niveau de sa contribution à l'animation de notre mouvement", tempère cet ancien UDF. Avant de lancer une autre pique à son mouvement: "si j'ai des reproches à faire à l'UMP, ce n'est pas son ouverture mais plutôt son uniformité et sa ressemblance de plus en plus forte avec le RPR".
L'Organigramme du Parti a donc été établi comme suit
Secrétaire général : Xavier Bertrand
Secrétaires Généraux Adjoints : Eric Besson, Nathalie Kosciusko-Morizet, Marc-Philippe Daubresse, Axel Ponaitowski
Premier vice Président du Conseil National : Jean-Pierre Raffarin
Vices Présidents du Conseil National : Brice Hortefeux, Jean Louis BORLOO, Michèle Alliot-Marie
Conseillers Politiques : Christian Estrosi, Rachida Dati, Eric Woerth, Christine Boutin, Hervé Novelli, François Baroin, Gérard Longuet, Nadine Morano, Luc >Chatel, Catherine Vautrin, Christian jacob, Rama yade, Fabienne keller, Marie-Luce Penchard, renaud muselier.
Source AOL.Actualité 24-01-2009