
Le porte-parole du président américain explique être en train de travailler pour que la reine d'Angleterre soit présente aux cérémonies samedi 6 juin. Le prince Charles a annoncé sa venue sur les côtes françaises.
La presse britannique n'est visiblement pas la seule à s'émouvoir de l'absence de la reine d'Angleterre aux commémorations du Débarquement en Normandie qui auront lieu samedi. La Maison-Blanche s'active en effet pour qu'Elizabeth II soit présente aux cérémonies alors même qu'elle n'y a pas été invitée par la France. C'est ce qu'a indiqué lundi Robert Gibbs, porte-parole de Barack Obama. Gibbs a répondu par l'affirmative à la presse qui lui demandait si Obama pensait que la reine devait être là quand sera célébré le 65ème anniversaire du Débarquement, en présence du président américain, de son homologue français Nicolas Sarkozy et du premier ministre canadien Stephen Harper. «Nous sommes en train de travailler avec les parties concernées pour que cela soit le cas», a dit le porte-parole. C'est pour l'instant le premier ministre britannique Gordon Brown qui doit se rendre en Normandie pour représenter le Royaume-Uni.
Le débat sur la présence ou non de la reine avait été ouvert la semaine passée avec un article du tabloïd britannique Daily Mail affirmant qu'elle était furieuse de ne pas avoir été invitée. Le journal expliquait aussi qu'une «non-invitation» serait perçue comme une insulte à l'égard des milliers de soldats britanniques et canadiens morts pour libérer la France. Le débat paraissait clos après que Buckingham eut démenti un quelconque mouvement d'humeur, et eut signifié qu'aucun membre de la famille royale ne se rendrait en Normandie. Après les nouvelles déclarations venues de la Maison-Blanche, le palais de Buckingham a redit lundi par la voix d'une porte-parole ce qu'il avait dit la semaine passée: «Ni la reine, ni aucun autre membre de la famille royale n'assisteront aux commémorations du Jour-J puisque nous n'avons reçu aucune invitation officielle à aucun de ces événements». Le palais a également répété ne pas avoir été frustré ni en colère du fait de ne pas avoir été invité. Un nouveau revirement est intervenu mardi : le bureau du prince Charles a annoncé la présence de celui-ci aux commémorations de samedi, à l'invitation de Nicolas Sarkozy.
Dernier chef d'État à avoir porté l'uniforme
Devant ce qui risquait de passer pour un affront fait à la reine, le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, avait rapidement souligné après la publication du Daily Mail que la reine était «naturellement» la bienvenue. Il avait renvoyé la balle dans le camp des Britanniques en déclarant que les commémorations étaient au départ une affaire franco-américaine - «compte tenu de la prise de fonction d'Obama - mais que les Britanniques avaient souhaité être de la partie; ils avaient donc été invités, et c'était à eux qu'il appartenait de décider du niveau de leur représentation". L'affaire est d'autant plus scabreuse qu'Elizabeth II passe pour le dernier chef d'Etat encore en vie à avoir porté l'uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale, que les Britanniques ont payé un lourd tribut le Jour-J et que la première visite de Barack Obama sur les plages du Débarquement risque d'avoir un retentissement considérable.
Source : lefigaro.fr 02-06-2009