
Mahmoud Ahmadinejad s'en est une nouvelle fois pris à Israël. Le président iranien a estimé que les démocraties libérales du monde avaient dégradé "les valeurs humaines", dans des propos publiés par le site internet de la télévision iranienne. "L'identité de la démocratie libérale a été révélée au monde par sa protection du régime le plus criminel de l'histoire de l'Humanité, le régime sioniste (Israël, NDLR), en utilisant la grosse tromperie qu'est l'holocauste". Ahmadinejad s'exprimait devant 600 universitaires et religieux invités par l'Iran aux commémorations du 20e anniversaire de la mort du fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, célébré jeudi.
"Le seul moyen de remplacer la pensée libérale est de revenir aux enseignements des prophètes divins", a-t-il déclaré. "Les pensées et le système des régimes libéraux ont rabaissé les standards de la perfection humaine. Les régimes libéraux ne peuvent pas résoudre les problèmes politiques les plus simples au monde". Le président iranien, qui remet en jeu son fauteuil à la présidentielle du 12 juin, a nié à plusieurs reprises l'ampleur et même la réalité de l'extermination des juifs par les nazis pendant la seconde Guerre mondiale. L'Iran ne reconnaît pas l'existence d'Israël et le président Ahmadinejad a prédit à de nombreuses reprises ces dernières années la disparition de l'Etat hébreu.
"Inadmissible et profondément choquant" (Sarkozy)
Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy a condamné ces propos mettant en cause la réalité de l'holocauste devant le ministre iranien des Affaires étrangères Manoucher Mottaki, qu'il a reçu pendant plus d'une heure. "D'emblée, le président de la République a condamné les propos tenus par le président iranien. Il a souligné leur caractère inadmissible et profondément choquant, comme celles visant l'Etat d'Israël. Le président français a également exprimé les "profondes préoccupations (de la France) vis-à-vis des activités proliférantes de l'Iran."
C'est la première fois que Nicolas Sarkozy, qui, à de multiples reprises, a jugé "inacceptable" la perspective d'un Iran doté de l'arme nucléaire, recevait à l'Elysée un responsable iranien de haut rang depuis son élection en mai 2007.
Source : lepoint.fr 03-06-2009