Plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Hong-Kong en souvenir de la répression du mouvement pro-démocratique chinois. 69% des habitants du territoire pensent aujourd'hui que cette répression a été une erreur.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche 31 mai dans les rues de Hong-Kong pour commémorer le 20e anniversaire de la répression du mouvement pro-démocratique chinois, sur la place Tiananmen de Pékin. Un sculpteur danois a néanmoins été empêché de pénétrer sur le territoire.

Les manifestants, en 1989, dénonçaient la corruption et exigeaient des réformes politiques et démocratiques.

Chaque année ce défilé en mémoire des victimes de la répression du 4 juin 1989 est organisé à Hong-Kong.

Xiong Yan, un des leaders étudiants de l'époque, qui s'est exilé aux Etats-Unis, a été accueilli en héros par la foule. "J'ai l'impression de rentrer à la maison", a-t-il déclaré.

Des émissions spéciales

Les manifestants portaient des t-shirts noirs ou blancs en signe de deuil. C'est au son du slogan "le peuple n'oubliera pas!" que le cortège a avancé.

Jeudi plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues à une veillée à la mémoire des victimes.

Pour le 20e anniversaire de la répression, les débats publics ont été plus nombreux cette année. Les médias ont proposé nombre d'éditions et d'émissions spéciales.

69% des habitants du territoire pensent que la répression du mouvement a été une erreur, selon un sondage de l'université de Hong-Kong diffusé mercredi.

Les événements du printemps 1989, sont toujours qualifiés de troubles "contre-révolutionnaires" par le gouvernement.

Sous le coup de la censure en Chine, ils restent librement évoqués à Hong-Kong, territoire chinois jouissant d'un statut à part.

Un sculpteur danois refoulé

Cependant, Jens Galschioet, sculpteur danois qui devait participer à la marche commémorative s'est vu refuser l'entrée à Hong Kong, selon Albert Ho, avocat et président du Parti démocratique de Hong-Kong.

Auteur d'une statue "La colonne de la honte", en hommage aux victimes de la place Tiananmen, il a été stoppé par les autorités à son arrivée et retenu pendant 8 heures, par des policiers.

Le sculpteur a précisé que "la seule explication" fournie était qu'il était "indésirable" pour des "questions d'immigration".

Selon lui, "la Chine a voulu ainsi punir le Danemark pour avoir accueilli ces jours-ci le dalaï lama".

Source : Nouvelobs.com  31-05-2009