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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 10:56










Ancienne candidate républicaine à la vice-présidence américaine, la spectaculaire Sarah Palin tente de revenir sur le devant de la scène politique. Après avoir annoncé sa démission imminente du poste de gouverneur de l'Alaska, elle attaque violemment le plan climat de l'administration Obama.

Depuis quelque mois, Palin était reléguée dans les pages people en tant que maman de sa fille. Celle-ci était tombée enceinte à 17 ans pendant sa terminale, alors que sa mère, chantre farouche de l'abstinence sexuelle avant le mariage, défendait les valeurs chrétiennes de l'Amérique pendant la campagne présidentielle.

« La personne la plus qualifiée dans ce pays pour parler d'énergie »



Depuis, le bébé est né, le fiancé ado a été jeté, la fille s'est beaucoup exprimée à la télé, promouvant une chasteté qu'elle n'avait pas su garder. Sarah Palin, dont les compétences n'avaient pas ébloui les électeurs malgré d'évidentes qualités de bête de scène, a eu plein de temps pour mijoter les conditions de sa résurrection politique.

O surprise, elle commence par annoncer, le 3 juillet, qu'elle ne briguera pas un nouveau mandat de gouverneur. Mais elle ne dit pas pourquoi. Envisage-t-elle de se préparer à briguer l'investiture républicaine pour la prochaine élection ? Pure supputation.

Dix jours plus tard, le 14 juillet, paraît sa tribune en une du Washington Post, intitulée « The “cap-and-tax” dead-end » (jeu de mot intraduisible autour du « cap and trade system », du marché des permis d'émission des gaz à effet de serre, lequel serait une « tax », un impôt ; « dead-end » signifiant l'impasse).

L'énergie et l'environnement comme angle d'attaque politique, pourquoi pas ? Palin a dû se souvenir qu'un jour, pendant la campagne, son co-listier John McCain avait dit qu'elle était « la personne la plus qualifiée dans ce pays pour parler d'énergie ».

 

« La solution ne réside pas dans l'instauration d'une énergie plus rare et plus chère »



L'Alaska, « son » Etat, ne recèle-t-il pas d'importantes réserves de gaz et de pétrole dans son sous-sol, réserves à même d'assurer à l'Amérique tout l'approvisionnement en énergie dont elle a besoin, sans avoir recours aux vilains Chinois et autres pays du Golfe ? Comme l'écrit madame Palin :
« Nous sommes mûrs pour la croissance économique et l'indépendance énergétique si nous puisons raisonnablement dans les ressources que Dieu a placées dans le sol américain, exactement sous nos pieds. »

En gros, Sarah Palin accuse le gouvernement Obama et les démocrates de tout faire pour augmenter le prix de l'énergie, des produits manufacturés, bref, du coût de la vie, sans parler du chômage et de la dette publique.

« Je ne nie pas que, à mesure que le monde s'industrialise, nous devions réformer nos politiques énergétiques et diminuer notre dépendance envers les énergies étrangères. Mais la solution ne réside pas dans l'instauration d'une énergie plus rare et plus chère. Ceux qui comprennent le problème savent bien que nous pouvons assouvir nos besoins énergétiques et faire face au défi environnemental sans détruire l'économie américaine. »

Sarah Palin s'attaque ici à la récente loi sur l'énergie adoptée par la Chambre des représentants (qui doit encore passer la barrière du Sénat), laquelle instaure, comme en Europe, le système du « cap and trade » pour les entreprises émettrices de gaz à effet de serre.

 

Un déni quasi religieux d'un phénomène scientifique



Des quotas d'émission seront attribués aux producteurs de carbone, à charge pour eux de se les échanger pour ne pas dépasser la limite maximale que se fixent les Etats-Unis. Le principe est complexe, certes, et Sarah Palin semble patiner dans les détails. Sa tribune est truffée de très grosses bêtises techniques, dont se gaussent depuis deux jours les spécialistes.
  

Par exemple, sur le site de la sérieuse revue Atlantic Monthly : « Palin ne comprend rien au “cap and trade”. Son article dénote une ignorance si profonde du sujet que sa prise de position en devient presque audacieuse. »

Le formidable site d'actualité environnementale Grist explose de rire en démontant un à un les arguments : « La thèse de Palin est truffée de rhétorique et vide de faits. Elle se contente d'asséner des positions partisanes à propos de la loi, ignorant les investissements énergétiques et les provisions effectuées pour les emplois verts. »

Palin n'a pas lésiné sur la fibre populiste en dénonçant sournoisement les idiots d'écolos qui continuent à vouloir protéger l'intégrité de l'océan et une banquise inutile : « On pourrait tranquillement forer du pétrole américain si on attaquait en off-shore, et aussi dans un minuscule morceau 900 hectares à l'intérieur du Arctic National Wildlife Refuge (Refuge national arctique de la faune et la flore)… si seulement les bureaucrates de Washington voulait bien donner leur feu vert. »

Non seulement Palin rend des fonctionnaires responsables de ce qui a été une décision plusieurs fois renouvelée du Congrès des Etats-Unis, mais jamais, dans son article, elle ne mentionne le problème des changements climatiques.

 

Outre le pétrole et le charbon, « chaque Etat peut envisager de se lancer dans le nucléaire »



Sans doute parce qu'elle n'y « croit » pas, ce qu'elle a plusieurs fois répété durant la campagne présidentielle. Ce déni quasi religieux d'un phénomène scientifique désormais largement admis par les Américains entache un peu la croisade de la gouverneure. Mais ses opposants se marrent, finalement, comme ici, dans un autre article de Grist :
« On devrait lui être reconnaissant. C'est sans doute la meilleure chose qui pouvait arriver à cette législation sur l'énergie et le climat : voir Sarah Palin prendre la tête du combat contre son adoption. »    

Ah, j'ai oublié une dernière chose : Palin rappelle qu'outre le pétrole et le charbon, « chaque Etat peut envisager de se lancer dans le nucléaire ». Sûr, on entend ça partout et tout le temps, même en France ! Voici la réponse du type de Grist, déjà cité : « La plupart des Américains n'ont pas envie de vivre à côté d'un réacteur nucléaire ou d'une décharge de résidus hautement radioactifs. La France est un pays où les bureaucrates ont un pouvoir énorme, ce qui explique en partie pourquoi le gouvernement central a pu pousser le nucléaire aussi loin. Heureusement, notre système américain est plus démocratique ! »

 

Vous savez quoi ? C'est vrai !

 


Source : Rue89  17-07-2009

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