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16 novembre 2017 4 16 /11 /novembre /2017 12:32
CLIMAT : EMMANUEL MACRON POURRA-T-IL SAUVER L’ACCORD DE PARIS ?...

 

Il était attendu "comme le Messie". Dix jours après le début de la COP23 à Bonn en Allemagne, une vingtaine de chefs d'états se retrouvaient ce mercredi 15 novembre pour la seconde phase de négociations. Et Emmanuel Macron concentre toutes les attentions.

 

Il faut dire que le président de la République a plusieurs fois marqué les esprits sur la question climatique, en grande partie grâce à l'aide involontaire de Donald Trump. Les positions climato-sceptiques du président américain ont donné toute latitude à son homologue français pour s'ériger en défenseur du climat, notamment avec son "Make our planet great again", d'ailleurs repris par Arnold Schwarzenegger. Plus récemment, à la tribune de l'ONU au mois de septembre, Emmanuel Macron a répondu point par point au discours de Donald Trump, sans jamais le nommer pour autant.

 

La France en position de leader international

Depuis, le Président français est devenu le leader européen sur le climat et l'un des acteurs les plus engagés sur la scène internationale. Une position qu’il devait s’efforcer de conserver malgré les mauvais signaux envoyés par la France (et bien d’autres !..) depuis la COP 21 notamment avec le « recul » sur le nucléaire. C'est avec cet aura qu'il a lancé, mercredi à la tribune de la COP23, un appel à tous les Européens. Emmanuel Macron a en effet appelé les Etats membres de l'Union européenne à compenser le manque de financements du Groupe d'experts du climat de l'ONU (le Giec), lié au retrait américain.

 

Près de 2 millions de dollars à trouver pour le Giec

Le Giec, chargé de produire une synthèse régulière des connaissances, « est aujourd'hui menacé par la décision des Etats-Unis de ne pas garantir les financements, a ainsi déclaré le chef de l'Etat. Je souhaite donc que l'Europe se substitue aux Américains et je veux vous dire que la France sera au rendez-vous. » « Je peux vous garantir qu'à partir de 2018, pas un centime ne manquera au Giec pour fonctionner et continuer à éclairer nos décisions », a-t-il encore lancé, très applaudi par l'assemblée.

Selon l'Union of concerned scientists américaine, les Etats-Unis, qui ont toujours largement contribué à financer le Giec, sont passés d'un financement de près de 2 millions de dollars en 2016 à zéro cette année (sur un budget total d'environ 5 millions).

 

Angela Merkel plus nuancée

Au côté d'Emmanuel Macron, Angela Merkel, pourtant hôte de la conférence sur le climat, est apparu plus nuancée dans son discours. Intervenue juste avant le président français, la chancelière allemande a réaffirmé l'engagement de son pays dans la lutte contre le réchauffement, mais admis ses difficultés à résoudre la question du recours au charbon. « Cette question joue un rôle central dans les pourparlers actuels sur la constitution d'un gouvernement [de coalition en Allemagne] », a-t-elle reconnu. « Il s'agit aussi de questions sociales et d'emplois, lorsque par exemple il est question de réduire le charbon. »

L’Allemagne qui, en effet a décidé l’arrêt à terme de la production d’électricité nucléaire doit absolument recourir au charbon pour a           assurer son indépendance énergétique

 

L’enjeu de la COP23

Son enjeu est en tout cas aussi crucial que celui qui se jouait il y a deux ans à Paris lors de la COP21: les états doivent mettre sur pied le "manuel d'application" de l'Accord de Paris, avec en ligne de mire l'objectif de 2° maximum du réchauffement. Des financements promis par les états pour lutter contre le réchauffement climatique, ainsi que la transparence des actions mises en place et leur bilan sont également sur le tapis, dans le but de faire évoluer la situation en fonction des derniers constats scientifiques sur l'état de notre planète.

Des détails, comparés à la signature de l'Accord de Paris, mais qui ont toute leur importance: « En fait, on est en train de régler tous les détails d'applications. Et c'est dans ces détails-là que se cache la possibilité ou non pour l'Accord de Paris d'être appliqué sur les prochaines années. »

 

De la concrétisation

Devant l'ONU, le président Emmanuel Macron avait répété ses priorités: hors de question de "renégocier" ou de "détricoter" l'Accord de Paris, même si "la porte (sera) toujours ouverte aux Etats-Unis". A cela s'ajoutent "5 milliards d'euros par an à l'action sur le climat d'ici 2020". "La nature nous rappelle à l'ordre. Nous sommes tous frappés par l'emballement du climat "avait insisté le président, qui a convoqué un sommet sur le climat dans la capitale française à la date même où l'Accord de Paris avait été signé deux ans plus tôt.

Mais au-delà des "beaux discours", ce sont des actions concrètes qu'attendent aujourd'hui les défenseurs de l'environnement.

Pour commencer, le président de la République va devoir se mettre dans l'ambiance. "Il est important qu'il se réinscrive dans le contexte de la COP23. Tous les pays sont arrivés ici il y a dix jours, avec un constat qui était celui de l'urgence absolue, qu'il fallait accélérer les actions de lutte contre le changement climatique parce que tous les signaux sont au rouge. Si on ne rectifie pas le tir dans les deux prochaines années, on réduit à zéro les chances d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Donc, il faut agir maintenant et très vite avec des politiques beaucoup plus ambitieuses. Ce signal doit être envoyé par Emmanuel Macron dans son discours."

Il était aussi attendu sur les notions de "solidarité climatique", c'est-à-dire l'aide (principalement financière) que la France peut apporter aux populations qui subissent déjà les conséquences du réchauffement climatique. La présidence des îles Fidji doit d'ailleurs attirer particulièrement l'attention sur ce point. Le Président a été très clair sur ce sujet important dans lequel il a confirmé les promesses de la France.

 

L’application à l’échelle nationale

Le bilan climatique de la France est aussi un sujet qui s'impose, selon « Réseau Action Climat ». « C'est quelque chose que l'on attend, parce que l'accord de Paris, ce n'est pas seulement ce dont on discute ici ou à l'ONU. C'est aussi la manière dont on l'applique à l'échelle nationale. Là-dessus, la France, au même titre que tous les pays, doit rendre des comptes. Ce que l'on voit depuis le début du quinquennat en France, c'est qu'on nous donne de grands objectifs avec certains ambitions, comme par exemple atteindre la neutralité carbone en gaz à effet de serre d'ici à 2050. Mais la question reste la même: comment fait-on dès maintenant pour mettre en place des politiques de court terme qui vont nous permettre d'atteindre des objectifs de très long terme? », interroge Lucile Dufour. Inutile de dire qu'en la matière, la dernière annonce de Nicolas Hulot sur le nucléaire n'est pas un très bon signal.

 

En attendant le sommet de Paris sur le climat

Emmanuel Macron, en position de leader, prépare ainsi le terrain au mini-sommet sur le climat, qui doit se tenir le 12 décembre prochain à Paris. Officiellement, l'événement est censé fêter les deux ans de l'adoption de l'accord de la COP21. Une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont invités - mais "pour l'instant" pas Donald Trump, selon l'Elysée. L'idée est de "mettre en évidence les premiers résultats concrets (de la lutte climatique), et surtout mobiliser les financements publics et privés" nécessaires, de mettre en place "un plan de bataille concret et une liste des premières victoires", a déclaré le président français mercredi.

"Ce que je nous fixe comme objectif  […] est de montrer que les villes et le secteur privé américains sauront compenser la totalité de l'engagement américain, mais, au-delà, que l'ensemble des financements régionaux publics et privés que nous mobiliserons permettront de donner, en particulier aux Etats les plus vulnérables, une vraie feuille de route des financements" climatiques, a-t-il ajouté.

Devant ce discours, les ONG environnementales françaises ont toutefois exprimé leur déception. "La France doit donner des gages concrets pour augmenter ses soutiens financiers pour l'adaptation des populations les plus vulnérables," a souligné le « Réseau Action Climat ». Quant à la Fondation pour la nature et l'Homme, elle estime que "le Président n'a pas fait d'annonce nouvelle pour accélérer la transition écologique de la France".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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